L'inspection d'infrastructures revue et modernisée

21 juin 2018
Par Michel Bouchard

Au Québec, de nombreuses infrastructures datent d’une autre époque et arriveront bientôt à la fin de leur vie utile. Pour parvenir à optimiser l’efficacité et la précision des inspections de ces structures vieillissantes, une entreprise de Québec met à disposition toute une gamme d’outils technologiques.

Au cours du dernier siècle, l’urbanisation s’est accélérée à un rythme effréné, entrainant au passage la construction d’une multitude d’infrastructures adaptées aux besoins d’une population grandissante. Les méthodes utilisées pour inspecter celles-ci sont demeurées sensiblement les mêmes au fil des ans, étant soit visuelles, soit physiques, à l’aide de prises de mesures.

 

Aujourd’hui, avec l’arrivée de technologies comme la robotisation, les drones et la modélisation 3D, l’inspection prend une nouvelle tangente. C’est justement le créneau de Can-Explore, qui s’affaire à réinventer la façon d’inspecter les différents types d’infrastructures.

 

« Il ne faut pas se le cacher, le milieu du génie civil connait présentement un grand bouleversement en raison des nouvelles technologies, explique le fondateur de Can-Explore, Louis Légaré-Lapointe. Les méthodes encore en usage aujourd’hui sont traditionnelles; elles ont leur efficacité, mais aussi leurs limites. Elles sont toutefois en voie de laisser leur place à une nouvelle ère. »

 

Diverses technologies pour divers chantiers

En jumelant l’utilisation des technologies de l’information à des instruments robotisés, des appareils photographiques et thermographiques ainsi que des automates, l’entreprise repense la capture de données sur les chantiers. Sa mission est d’amener ces innovations dans le milieu du génie civil et de rendre les nouveaux appareils aussi accessibles que faciles d’utilisation pour l’usager.

 

« Le drone est un instrument tout désigné pour la collecte d’informations. Que ce soit pour l’inspection de l’état structural d’un ouvrage terminé ou en amont, pendant l’exécution des projets de chantier, c’est un outil précieux. On peut prendre des photos et effectuer un suivi évolutif d’un chantier dans le temps. »

 

À l’aide d’un drone équipé d’un appareil de photogrammétrie, il est désormais possible de capter des données d’une précision suffisante pour fournir des TQC (tels que construits) ou pour obtenir des relevés volumétriques réels sur des quantités de matériaux, par exemple. Le drone étant un appareil manipulé à distance, l’inspection de l’état des lieux en milieu explosif ou encore d’un réseau électrique se fait de manière on ne peut plus sécuritaire.

 

Faire le pont

Pour faciliter la consultation des informations recueillies par les appareils de l’entreprise, une plateforme internet a été mise sur pied. Le client est en mesure d’y consulter ses données sans avoir à acheter un logiciel coûteux ou à souscrire à une quelconque licence d’utilisation.

 

« On veut faire le pont, servir de catalyseur pour que les nouvelles technologies soient utilisées durant toutes les étapes d’un projet, depuis les étapes préliminaires jusqu’à la fin de vie utile d’un actif », précise celui qui a lancé sa compagnie avec son ami Olivier Lefebvre.

 

Avec une division de structures submergées, des méthodes qui permettent de collecter de l’information sans empêcher un ouvrage de continuer de fonctionner ont été développées. « Dans un réservoir d’eau potable, on peut envoyer un robot et inspecter 100 % de la superficie de la structure, et en prime, on peut le faire sans arrêt de service. Il en va de même pour l’inspection des réseaux d’égout, des barrages, des ponts ou d’autres infrastructures en milieu aquatique. »

 

Preuve de l’essor de l’entreprise, Transports Canada a sélectionné Can-Explore afin de se joindre au nombre des 15 compagnies qui seront appelées à tester le nouveau portail internet gouvernemental, créé dans le cadre de l’entrée en fonction de la nouvelle réglementation sur les aéronefs commandés à distance.