Planifier des travaux d’excavation sécuritaires

13 mai 2015
Par Rénald Fortier

À l’aube de la haute saison de travaux dans l’industrie de la construction, les donneurs d’ouvrage ont tout intérêt à exiger la localisation préalable des infrastructures souterraines dans leurs appels d’offres.

Les dommages causés aux infrastructures souterraines lors de travaux d’excavation coûtent très cher non seulement aux propriétaires de conduites de gaz ou d’eau, de fils électriques et d’autres canalisations, mais aussi à toute la collectivité québécoise. Sans compter qu’ils peuvent entraîner de graves conséquences sur la santé et la sécurité des travailleurs comme du public ainsi qu’à l’environnement. Ces bris, qui sont survenus à raison de cinq par jour ouvrable l’an dernier, peuvent pourtant être facilement évités.

 

Comment ? Tout simplement en formulant une demande de localisation gratuite à Info-Excavation avant de creuser et en adoptant des méthodes de creusage appropriées. « Cinq bris par jour, c’est un ratio encore trop élevé quand on sait qu’en 2014, les dommages causés aux infrastructures souterraines se sont accompagnés de coûts socioéconomiques supérieurs à 95 millions de dollars au Québec », observe Nathalie Moreau, directrice générale, Prévention et affaires publiques chez Info-Excavation.

 

C’est pourquoi il importe à ses yeux que tous les acteurs engagés dans un projet impliquant des travaux d’excavation développent sans plus tarder le réflexe de faire une demande de localisation au centre d’appel d’Info-Excavation. À commencer par les municipalités, parce qu’elles pratiquent elles-mêmes des excavations, qu’elles attribuent beaucoup de contrats prévoyant l’exécution de tels travaux et qu’elles sont également propriétaires d’infrastructures souterraines.

 

Pour Nathalie Moreau, il ne fait aucun doute que les donneurs d’ouvrage ont un rôle très important à jouer dans la prévention des bris. Parce qu’ils peuvent dès le départ voir à s’assurer de la présence ou non d’infrastructures dans le sol à l’endroit où ils projettent des travaux : soit en formulant eux-mêmes une demande de localisation pour faire état de la situation dans leurs appels d’offres, soit en stipulant aux soumissionnaires qu’une vérification auprès d’Info- Excavation s’imposera avant de creuser.

 

« La planification, c’est la clé du succès de tout projet, note Nathalie Moreau, et d’autant plus quand des travaux d’excavation doivent être confiés à des entrepreneurs. Car le donneur d’ouvrage aura tout intérêt à bien les guider pour éviter que des dommages soient causés aux infrastructures souterraines avec toutes les conséquences que cela suppose.

 

« Malheureusement, poursuit-elle du même souffle, les donneurs d’ouvrage tiennent encore trop souvent pour acquis que c’est à l’entrepreneur de s’informer de la présence d’infrastructures dans le sol, puisque cela fait partie du Code de sécurité de la construction. Malgré cette obligation de l’entrepreneur, ceci ne dégage pas le donneur d’ouvrage de la responsabilité de se renseigner lui aussi, sur la présence d’infrastructures dans le sol (ou souterraines) avant de donner le contrat d’excavation à un tiers. »

 

C’est d’ailleurs pourquoi Info-Excavation a produit le Guide des clauses pour les rédacteurs d’appels d’offres. Cet outil, qui est disponible gratuitement sur le site web de l’organisme (www.info-ex.com) de surcroît, clarifie l’importance du rôle du donneur d’ouvrage dans les phases de planification et de conception des travaux, puis lui fournit la marche à suivre pour intégrer les clauses dans ses demandes de soumissions. Histoire de l’aider à parer aux coûteux bris causés par des excavations pratiquées à l’aveuglette sur ses chantiers.

 


Cet article est tiré du Supplément thématique – Projets 2015.
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