3 avril 2013

Le feu, le vol et le vandalisme sont source de tracas souvent coûteux et, aussi, de contre-productivité sur les chantiers. Des conseils pour s’en prémunir.

Par Marie Gagnon

 

Sous prétexte que les mesures de sécurité ralentissent la cadence de travail sur les chantiers, nombre d’entrepreneurs négligent d’en implanter. Pourtant, lorsque l’outillage et l’équipement se volatilisent, c’est tout le chantier qui s’en trouve paralysé. Avec, à la clé, une foule de tracas judiciaires, logistiques et administratifs pour le moins coûteux qui se répercuteront sur la productivité au chantier et, de ce fait, affecteront la rentabilité de l’entreprise.

 

Pourquoi attendre qu’un événement survienne pour mettre en place des mesures visant à dissuader les malfaiteurs et à prévenir les actes délictuels, s’interroge Josée Trives, coordonnatrice chez Trimax Sécurité, une firme qui se spécialise dans la prévention de délits de toutes sortes. « La plupart du temps, c’est l’assureur qui exige que le chantier soit surveillé, bien souvent après un premier incident, note-t-elle. Et quand on est victime de vol à répétition, on finit par ne plus être assurable. »

 

Une classe à part

Elle compare le chantier à un dépôt à ciel ouvert où sont entreposés de nombreux biens de valeur. D’une part, matériaux, petit outillage et machinerie lourde sont bien en vue et, de ce fait, très tentants. L’accès n’en est pas toujours contrôlé et de nombreux corps de métiers s’y succèdent, chacun circulant comme bon lui semble. Les soirs et les fins de semaine, le chantier est encore plus vulnérable lorsqu’aucune surveillance des lieux n’est effectuée.

 

D’autre part, les technologies se raffinent, les outils électriques et pneumatiques sont de plus en plus efficaces et maniables. La valeur de revente de l’outillage et l’équipement de chantier ne cesse de s’apprécier. Et de faire recettes auprès des receleurs de tout acabit. Bref, le marché étant favorable, mieux vaut prendre les précautions qui s’imposent.

 

D’autant plus que la baisse de productivité engendrée par de telles pertes s’avère coûteuse, sur tous les plans. « Imaginez le contenu d’une remorque qui se volatilise pendant la nuit, illustre Marco Lefebvre, président de Sécurité Accès, une entreprise de Québec qui offre notamment des services de surveillance de chantier. Non seulement il faudra remplacer tout le matériel, mais cela va aussi occasionner des retards d’exécution. Pendant ce temps, les ouvriers seront payés à ne rien faire. »

 

Sécuriser en trois temps

Il mentionne que, quel que soit le bien à protéger, la prévention du vol se fonde sur trois éléments : les individus, les procédures d’intervention et les systèmes de sécurité. Et que la première mesure que devrait prendre l’entrepreneur est de s’assurer que ses travailleurs montrent patte blanche, en faisant une enquête préalable à leur embauche. Les personnes qui ont déjà été reconnues coupables de délit sont en effet plus susceptibles d’en commettre de nouveau.

 

Il faut ensuite évaluer le périmètre de sécurité, c’est-àdire le site où les travaux seront exécutés. On repère les zones les plus à risque, on inventorie les équipements les plus vulnérables. Et on élabore des procédures de travail sécuritaires. Comme d’identifier le petit outillage et le ranger dans des remorques verrouillées lorsqu’il n’est pas utilisé ou de faire le tour du chantier à la fin de la journée pour s’assurer que les matériaux et l’outillage sont bien rangés et sécurisés.

 

Pour les engins lourds, on trouve aujourd’hui sur le marché de nombreux dispositifs de protection. Ils peuvent être installés par le fabricant ou par le propriétaire. Certains agissent de façon à dissuader le vol ou à le retarder. Comme des grilles pour recouvrir les vitres, des plaques de renforcement pour les serrures ou tout simplement un antidémarreur. En complément, certains dispositifs – GPS, puces électroniques – permettent de localiser, voire d’immobiliser à distance l’engin une fois le vol accompli.

 

Une présence aussi

L’érection d’une clôture au périmètre du chantier et l’instauration d’un contrôle obligatoire à l’entrée auront un effet dissuasif sur les rôdeurs. Tout comme le recours à des caméras de surveillance, pour ne citer que cet exemple parmi les outils de sécurité technologiques.

 

Et c’est sans compter la présence continuelle d’un agent de sécurité ou des rondes effectuées de façon aléatoire en dehors des heures habituelles de travail.

 

« Les agents de sécurité sont les yeux et les oreilles de l’entrepreneur, fait valoir Marco Lefebvre. La seule présence d’un agent suffit pour montrer qu’on est présent et qu’on veille. Ils sont formés et aptes à répondre aux circonstances imprévues. Lors de leurs rondes, ils peuvent également relever des points qui nécessiteront une approche plus rigoureuse. »

 

CINQ CONSIGNES À OBSERVER
  • Délimiter au moyen d’une clôture la zone du chantier
  • Limiter et contrôler les accès
  • Installer un éclairage avec détecteur de mouvements
  • Marquer l’outillage et l’équipement
  • Verrouiller les équipements, les bureaux de chantier et les dépôts d’outils et de matériaux