Une réalisation valorisant l’acier d’armature

16 décembre 2013

 

La construction de la structure d’insertion est du Train de l’Est, à Terrebonne, aura amené ses artisans à relever plusieurs défis avec brio. Comme en témoigne le prix Armatura 2013, catégorie Génie civil, attribué à cette réalisation.

 

Par Annie Saint-Pierre

 

D’une valeur de quelque 30 millions de dollars, la construction de la structure d’insertion constituait l’un des plus importants éléments du projet du Train de l’Est, la nouvelle ligne de train de banlieue de l’Agence métropolitaine de transport. À elle seule, l’armature a exigé la pose de 1,6 million de kilogrammes d’acier, au coût de 4,3 millions de dollars.

 

L’ouvrage à réaliser incluait le surbaissement de l’autoroute 640 et l’insertion de la structure ferroviaire à la hauteur de Terrebonne. C’est l’entrepreneur Asphalte Jean-Louis Campeau qui a vu à l’exécution des travaux, en collaboration avec les ingénieurs du consortium réunissant SNC-Lavalin, Cima et Genivar. Acier AGF fut le principal fournisseur en armature.
« De gigantesques infrastructures composent ce projet », observe l’ingénieur Martin Lessard, chargé de projet chez Asphalte Jean-Louis Campeau, en référant notamment à la travée principale qui est appuyée sur 18 arches.

 

« Il y a de plus 15 travées d’approches sur des poutres d’acier et 1 000 mètres de murs de soutènement sur semelle », précise-t-il. Ces infrastructures ont été implantées afin de respecter les contraintes reliées aux passages de trains à l’intérieur d’une emprise restreinte. Les colonnes supportant les 18 arches ont été construites à l’aide d’armatures préassemblées en usine afin d’accélérer les travaux. L’armature des arches a ensuite été mise en place sur une plateforme avant de procéder aux coffrages des côtés.

Les contraintes

Les entrepreneurs ont dû composer avec certaines contraintes pour mener à bien ce projet. Notamment, le fait qu’une bonne partie de la structure devait être construite dans une emprise de seulement 25 mètres en largeur, incluant les pentes d’excavation.

 

« Les livraisons d’acier, les coulées de béton, l’érection de poutres, les excavations et les livraisons de toutes sortes étaient planifiées quotidiennement afin de ne pas entraver l’accès au chantier », explique le chargé de projet d’Asphalte Jean-Louis Campeau.

 

La construction du pont au-dessus des voies de l’autoroute 640, direction ouest, a relevé le niveau de difficulté. « Dans ce cas, la portée des poutres aurait été trop grande et aurait impliqué la fabrication d’énormes poutres. La construction d’arches soutenant le tablier et le surbaissement de l’autoroute comme tel a ainsi été privilégiée afin de soutenir le tablier pour un train de passagers. Il a donc été requis d’élargir l’autoroute et de construire des voies de déviation temporaires », relate Martin Lessard.

 

Pour y arriver, une grue à tour a été installée à proximité des arches, une méthode rarement utilisée pour la construction de pont de cette envergure. La présence d’abris chauffés au propane a été nécessaire afin de pouvoir réaliser des coulées de béton chaque jour. « L’utilisation du béton armé en forme d’arches au-dessus de voies achalandées, afin de faire circuler un train de banlieue dans le centre de l’autoroute 640, est tout à fait novatrice », indique Martin Lessard. La méthode utilisée pour la construction du tablier principal et des arches est aussi particulière. Une fois les colonnes coulées en place, une plateforme à la grandeur des arches a été temporairement construite afin de recevoir l’armature en premier et les coffrages par la suite. Tous ces travaux ont été réalisés avec une grue à tour.

 

Au niveau design, les arches devaient, en plus d’être capables de soutenir les charges d’un train, laisser passer l’éclairage naturel. Quant au béton, les surfaces apparentes ont toutes été travaillées à l’aide d’un jet de sable léger afin de le rendre uniforme.

 

L’entrepreneur général n’a vécu aucun accident majeur pendant ce chantier qui a exigé la construction et l’entretien de barrières à sédiment, de protection de talus, d’un site de nettoyage pour les bétonnières et de bassins de sédimentation en raison de la proximité d’un cours d’eau.

 

LE PRIX ARMATURA

C’est en mai qu’a été décerné à l’insertion est du Train de l’Est le prix Armatura 2013, catégorie Génie civil, par l’Institut d’acier d’armature du Québec. Le choix du lauréat a été fondé sur les critères suivants : présentation du projet général, 30 points ; mise en valeur du béton, 40 points ; développement des méthodes, 20 points ; et retombées sociales et économiques, 10 points. Présidé par Gaétan Ducharme (Armatures Bois-Francs), le jury du concours réunissait Éric St-Amant (Acier AGF), Alain Bernard (ArcelorMittal Montréal), Godfroy St-Pierre (Corbec) et Sabrina Trépanier (Les Ferrailleurs du Québec).