23 janvier 2019
Par Marie Gagnon

Miser sur la qualité, la sécurité et l’innovation est gage de stabilité et de confiance. Deux facteurs qui contribuent à la renommée de groupe Santco.

Dans l’univers de la construction, les histoires à succès se suivent mais ne se ressemblent pas. Et celle de Coffrage Santco a tout pour faire des envieux. En activité depuis 35 ans, l’entreprise de coffrage de structures et de superstructures connait un essor régulier, en dépit des aléas de l’économie. Une belle progression que l’entreprise attribue à ses valeurs familiales, d’abord incarnées par son fondateur, Antonio Santoriello, puis portées par ses six fils, qui dirigent aujourd’hui l’entreprise.

 

« Mon père a fondé l’entreprise en 1983 avec mes frères ainés, rappelle Marco Santoriello, directeur général Administration. À la base, ils faisaient des petits travaux de génie civil. En 2000, mes frères et moi avions tous intégré l’entreprise. Personne ne détient à lui seul toute l’expertise; on travaille en complémentarité, chacun apportant sa touche personnelle selon ses compétences et ses champs d’intérêt. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de Santco et qui nous distingue dans le marché. »

 

Toujours plus haut

Il ajoute que ce partage de responsabilités vise à assurer la qualité des ouvrages et du service à la clientèle, qui fait la marque de Santco depuis sa fondation. Cette approche lui permet en effet de gagner en efficacité au chantier et de se spécialiser davantage dans son domaine. Venue du génie civil, Santco est ainsi présente aujourd’hui dans le marché du bâtiment, où elle contribue à des projets de moyenne et grande envergures.

 

Comme le Panorama à Laval, considéré comme la plus haute tour pour personnes âgées au Canada avec ses 30 étages. Ou Équinoxe, également à Laval, un complexe d’habitations locatives de 31 étages. Sans oublier la seconde tour de YUL condos, un immeuble de 40 étages au coeur de Montréal. L’entreprise a également décroché l’un des plus gros contrats institutionnels au Québec, celui de la phase 2 du CHUM, dont le maitre d’oeuvre est Pomerleau.

 

Marco Santoriello. Photo de René-Claude Senécal

 

« On a plus d’une vingtaine de projets en cours dans le bâtiment, mais on reste présents dans le génie civil, souligne Marco Santoriello. Sauf qu’il représente seulement entre 10 et 15 pour cent de nos activités. On réalise quand même des projets très complexes, comme le viaduc Milan sur l’autoroute 10, la réfection du métro Snowdon et du mur de soutènement de la sortie Atwater sur la 720 Est. On aimerait développer ce marché davantage, mais la demande est plutôt du côté du bâtiment multiétage présentement. Cependant, si une baisse survient dans le bâtiment, on aura toujours cette porte de sortie. »

 

La qualité d’abord

Et la formule porte ses fruits. Bon an, mal an, Santco voit ses revenus croitre en moyenne de 20 % par année. « On vise une croissance régulière, note le directeur général. En même temps, on devient plus efficaces et on fait plus de projets complexes. Par exemple, pour la phase 2 du CHUM, Santco était l’une des deux seules entreprises qui possédaient la qualification nécessaire pour soumissionner. »

 

Il ajoute que le succès de Santco réside avant tout dans le travail d’équipe entre ses dirigeants et ses 300 employés, qui mettent à l’avant-plan la relation client. En effet, même si l’entreprise mène de front un gros volume de projets, le temps qu’elle consacre à chacun de ses clients n’est pas dilué pour autant. Au contraire, chaque projet est chapeauté par un membre de la haute direction et de l’équipe qui voient à sa bonne marche. Qui plus est, Santco est certifiée ISO 9001 depuis près de huit ans.

 

« On s’est aussi engagés dans un programme d’amélioration continue qui vise la satisfaction de nos clients, la qualité de nos produits, la productivité et la sécurité, précise Marco Santoriello. On met beaucoup d’efforts dans la qualité de nos projets et les suivis de chantier, c’est ce que les clients recherchent. On mise aussi sur l’innovation pour améliorer la productivité au chantier et, sur ce point, on essaie constamment de devancer l’industrie. »

 

Un exemple ? Il y a environ un an et demi, Santco s’est procuré huit licences Tekla, un logiciel de modélisation utilisé dans le BIM, dans le but de réaliser tous ses projets avec cet outil. L’entreprise s’était alors donné un an pour atteindre cet objectif. Six mois plus tard, son but était atteint et, depuis, toutes les nouvelles soumissions sont modélisées en 3D. En plus d’établir des prix à la décimale près, cette maquette numérique facilite les échanges entre les divers intervenants.

 

La sécurité en tête

L’entreprise se montre par ailleurs très proactive en termes de santé et de sécurité du travail, comme en témoigne son slogan « La sécurité, notre priorité ». Cette préoccupation teinte toutes les décisions et les actions de Santco. « On est très impliqués en SST, note M. Santoriello. On cherche constamment à rendre l’environnement de travail sécuritaire, à éliminer les dangers, ou du moins à réduire l’exposition des travailleurs à ces risques. Bref, on cherche à adapter le travail à l’homme et non l’inverse. »

 

Pour transmettre sa politique à tous les niveaux de l’entreprise, Santco dispose de plusieurs moyens. Ainsi, dès qu’un nouveau chantier débute, les gestionnaires et les gens de chantier se réunissent afin d’examiner les éléments de sécurité en place et de choisir un responsable de la santé et sécurité. Une fois le projet amorcé, la prévention est discutée de façon systématique lors des réunions de chantier.

 

Des capsules d’information en santé et sécurité sont aussi diffusées régulièrement auprès des travailleurs de chantier. De plus, des rencontres mensuelles portant sur des sujets spécifiques, comme les risques associés à la silice et aux chutes de hauteur, sont en outre planifiées afin de s’assurer que les exigences du Code de sécurité pour les travaux de construction sont bel et bien respectées.

 

Histoire de garder sa longueur d’avance, Santco investit aussi beaucoup dans la formation de ses équipes. « On veut toujours être à l’avant-garde, c’est ce qui nous force à innover, et ça passe par la formation, relève Marco Santoriello. On offre par exemple des activités de perfectionnement sur l’utilisation des coffrages autogrimpants et l’installation des panneaux modulaires. On forme aussi nos opérateurs de grue pour qu’ils soient encore plus efficaces. »

 

Chose rare dans l’industrie, Santco possède en effet 22 grues et dispose également d’une panoplie d’équipement spécialisé pour le coffrage. Ces entreprises satellites réduisent sa dépendance, en plus de générer des revenus de location. « L’Association patronale des entreprises en construction du Québec (APECQ) a d’ailleurs reconnu notre contribution à l’industrie en nommant Santco entreprise spécialisée de l’année, aux côtés de Pomerleau, souligne-t-il. Et nous sommes très fiers de cet honneur, que nous partageons avec l’ensemble de notre équipe. »

 

 

Innover en toute sécurité

Si Santco n’hésite pas à recourir à de nouvelles techniques pour améliorer la productivité sur ses chantiers, elle ne le fait jamais au détriment de la santé et de la sécurité de ses travailleurs. Bien au contraire. Pour protéger ses travailleurs contre les chutes de hauteur, l’entreprise a mis au point un système d’ancrage novateur directement coulé dans le béton, permettant à deux travailleurs de s’y attacher en même temps. Cette innovation lui a par ailleurs valu d’être finaliste au prix Innovation dans le cadre des Grands Rendez-vous SST 2011. Plus récemment, elle a conçu une plateforme de protection pour travaux superposés. Faite d’acier et ceinturée d’un filet de sécurité, cette plateforme résiste à des impacts pouvant atteindre 5 000 livres. Très prisée en milieu urbain dense, cet équipement protège les travailleurs oeuvrant aux niveaux inférieurs, mais aussi les passants, contre les chutes d’objets ou de matériaux.