La sécurité sur les toits selon Gaétan Sirois Construction

4 avril 2013
Par Christian Chaloux

Les chutes en hauteur sont un fléau à ne pas négliger sur un chantier de construction. La compagnie Gaétan Sirois Construction située à Saint-Jean-sur-Richelieu l’a appris à ses dépens quand l’un de ses travailleurs est tombé d’une échelle. Un accident qui a mis un terme à sa carrière. Ébranlé par la perte d’un de ses bons employés, le vice-président Yves Sirois a choisi de mettre la prévention à l’avant-plan dans son entreprise.

 

Gaétan Sirois Construction a innové en créant un système de protection contre les chutes en hauteur. Son invention a été récompensée par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) lors du 6e Gala régional des Prix innovation en santé et sécurité du travail en 2011.

 

Ébranlé par la perte d’un de ses bons employés, le vice-président Yves Sirois a choisi de mettre la prévention à l’avant-plan dans son entreprise.

 

 

L’idée est d’une simplicité désarmante, mais il fallait y penser. Le vice-président a pris l’initiative de redessiner complètement le système de protection en hauteur pour les travailleurs qui installent les contreplaqués et les bardeaux sur les toits des nouvelles résidences.

 

Innover pour prévenir

Le système de protection est un câble (appelé ligne de vie) qui relie deux poteaux ancrés directement sur les fermes de toit. Deux travailleurs peuvent ainsi s’accrocher à ce câble et être reliés à leur enrouleur-dérouleur. Le travailleur peut se déplacer de gauche à droite et de haut en bas sans restriction.

 

Le système de protection est un câble qui relie deux poteaux ancrés directement sur les fermes de toit. Deux travailleurs peuvent ainsi s’accrocher à ce câble et être reliés à leur enrouleur-dérouleur.

 

« On est plus libre. On se sent en sécurité. Ça se compare à un alpiniste qui fait du rappel. On a également plus de latitude sur le toit, ce qui augmente la productivité des travailleurs qui sont maintenant plus rapides, car on peut aller partout sur le toit sans craindre une chute, même si l’on se trouve à trois étages de haut », observe Yves Sirois.

 

Mode d’emploi

Pour installer le système, on choisit d’abord deux fermes de toit où l’on installe les poteaux à l’aide d’ancrage. Puis, on hisse les fermes sur le toit. Ensuite, on tend le câble à l’aide de tire-fort et le tour est joué.

 

Le câble est suspendu à 4,5 pieds du pignon du toit. Les couvreurs peuvent également utiliser cet espace pour déposer les paquets de bardeaux.

 

Le système prend 45 minutes à installer, couvre une distance de 34 pieds et s’ajuste aux besoins des différentes couvertures.

 

Gaétan Sirois Construction utilise ce système depuis quelques années. À deux reprises, le système a été mis à l’épreuve quand des employés ont glissé au cours d’un chantier hivernal.

 

Le système inventé par Gaétan Sirois Construction prend 45 minutes à installer, couvre une distance de 34 pieds et s’ajuste aux besoins des différentes couvertures.

 

« On a continué de travailler malgré la petite neige qui tombait. Mon employé a glissé et il a été arrêté automatiquement par le système d’enrouleur-dérouleur. J’étais à quelques pas de lui et je n’ai même pas senti le choc sur le câble. Quelques heures plus tard, c’est moi qui ai glissé et le système m’a arrêté net », se souvient M. Sirois. Les deux travailleurs étaient sur une toiture à 45 degrés de pente.

 

Mauvais usage des ancrages

Le système présentement utilisé sur les chantiers est celui des plaques d’ancrage clouées en haut des fermes de toit. Les facteurs de risque de chute en hauteur sont nombreux ; les travailleurs doivent déplacer les ancrages à mesure que le chantier avance afin d’éviter que l’angle ne soit plus conforme pour une sécurité maximale. Ils se retrouvent alors dans une position sans protection pendant l’opération. Les travailleurs n’enfoncent pas toujours les clous sur la plaque d’ancrage afin de faciliter le déplacement. Enfin, le confort du travailleur n’est pas au rendez-vous.

 

« On voulait un système qui est agréable et performant. Travailler avec les plaques d’ancrage que l’on voit présentement sur les chantiers, rattachées aux travailleurs, nous donne malheureusement un faux sentiment de sécurité », constate Yves Sirois.

 

La prévention a un coût

C’est pendant ses vacances qu’il a créé son système. Il a investi plus de 15 000 $ en frais d’ingénierie pour concevoir et tester le système. Aujourd’hui, il n’a plus à surveiller ses employés pour s’assurer qu’ils sont bel et bien attachés en tout temps sur les toits.


« J’aime mieux investir ce montant dans un système qui me sert que de payer une amende. Mes employés sont maintenant toujours attachés et ils travaillent mieux ainsi », précise M. Sirois.

 

Yves Sirois a conçu son système pour son domaine de prédilection, soit la construction de maisons unifamiliales, mais il peut servir pour des maisons multifamiliales et en rangée.

 

Les statistiques sur les chutes en haut de l’échelle

Année après année, la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) émet plus de la moitié de ses constats d’infraction à cause de situations où il y a un risque potentiel de tomber en bas. Les chutes en hauteur fatales sont un drame sur les chantiers de construction, mais touchent également les secteurs minier, agricole et même les commerces au détail.

 

Divers facteurs de risque peuvent entraîner une chute en hauteur. Parmi les plus fréquents, il y a l’absence de garde-corps ou de port adéquat d’un harnais de sécurité, l’utilisation de mauvaises méthodes de travail et une gestion déficiente de la santé et de la sécurité en hauteur, prévient la CSST dans de multiples rapports publiés année après année.

 

Lorsqu’un travailleur chute de seulement trois mètres, la vitesse d’impact au sol est de 27 km/h. Les chutes comptent pour plus de 10 % des accidents déclarés sur les chantiers de construction. Encore plus inquiétants, 60 % des accidents mortels sont attribuables à une chute survenant à moins de 9 mètres de hauteur. Les accidents les plus fréquents sont la chute d’une échelle (30 %), la chute d’un échafaudage ou d’une plate-forme (20 %) et la chute à un niveau inférieur ou chute d’un toit (25 %).

 

Cliquez ici pour lire un rapport complet sur les chutes en hauteur produit par la CSST.

 

Faits saillants du programme SST de Gaétan Sirois Construction 

  • Invention d’un système de protection contre les chutes ;
  • Utilisation immédiate dans son entreprise ;
  • Investissement important pour la compagnie, mais la sécurité n’a pas de prix aux yeux de l’inventeur ;
  • Les employés sont confortables avec la nouvelle méthode de travail.

 

L'innovation en vidéo

L'innovation en SST de Gaétan Sirois Construction, en vidéo

 


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