17 juillet 2013
Par Christian Chaloux

Le métier de soudeur ne se résume pas uniquement aux travaux de soudage des métaux. Celui ou celle qui choisit cette profession doit également couper et préparer ses tâches, lire et parfois même dessiner des plans et devis, monter des gabarits pour l’exécution de ses tâches tout en maintenant à jour ses connaissances dans les méthodes variées de soudure des différents métaux.

Habiletés nécessaires

Les qualités d’un bon soudeur sont nombreuses, mais avant tout, c’est le bon jugement d’un travailleur et sa rigueur qui le distinguera parmi ses collègues. 

 

Il y a également la capacité d’un travailleur à tolérer des degrés de chaleur intense sur une longue période de temps qui distingue ceux qui en feront une véritable vocation. Les soudeurs sont unanimes, il faut souvent travailler dans des positions inconfortables, tout en maintenant une bonne cohésion et une excellente dextérité.

 

Le respect des règles de santé et sécurité au travail est fondamental compte tenu des risques du métier. La Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) souligne quatre risques liés au métier de soudeur ; l’intoxication au gaz, l’ergonomie en milieu de travail (position du travailleur), les risques liés à l’environnement de travail (chaleur et rayon ultraviolet) et les risques de manutention des métaux. Les soudeurs font également du brasage et du meulage. Ils peuvent aussi faire de l'oxycoupage et utiliser diverses machines à façonner les métaux (cisaille, planeur, cintreuse) ce qui peut entraîner des accidents. Enfin, une bonne autonomie et travailler seul fait partie du quotidien des soudeurs.

 

Formation

Pour accéder au métier de soudeur, le travailleur doit suivre une formation de 1800 heures afin d’obtenir son diplôme d’études professionnelles (DEP) en soudage-montage.

 

La formation se donne dans de nombreuses écoles au Québec. L'attestation de spécialisation professionnelle (ASP) en soudage haute pression favorise l'accès aux emplois plus spécialisés.

 

Perspectives professionnelles

Les possibilités d’emploi pour un soudeur sont nombreuses. D’un chantier de construction pour des structures métalliques, en passant par de la soudure haute pression pour des tuyaux de gaz et pétrole, des usines qui emploient des soudeurs pour des menus travaux en passant par des entreprises de véhicules lourds. On peut donc travailler autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, comme de jour ou de nuit, selon la demande des employeurs et la nature du contrat. En général, le métier s’exerce de jour. Le secteur de la fabrication embauche plus de 50 % de la main-d’œuvre. Fait à noter, le milieu artistique compte de nombreux sculpteur-soudeur.

 
Une journée dans la vie d’une soudeuse

Isabelle Jacob exerce le métier depuis 1990. En plus de deux décennies, elle a autant travaillé en usine que sur les chantiers de construction. Elle a de plus donné des cours à l’école des métiers, été mentore pour les futurs travailleurs féminins de la construction tout en poursuivant sa carrière.

 

Une journée comme soudeur en industrie s’amorce avec la coupe et la préparation des éléments à souder. Sur un chantier de construction et parfois en usine, le soudeur reçoit ses morceaux déjà coupés, ce qui libère du temps pour effectuer le travail de soudage, indique Mme Jacob.

 

« Sur les chantiers de construction de pipeline, par exemple, ce sont les plombiers-tuyauteurs qui assemblent les pièces avec les plans fournis par la compagnie. On ne doit que souder les tuyaux avec précision », indique-t-elle. Plus les chantiers et les usines sont de grandes dimensions, plus le travail est compartimenté.

 

Fait à noter, les soudeurs travaillent rarement en équipe. « Personnellement, j’ai appris très tôt que ça va plus vite seul », observe-t-elle. Un conseil qu’elle n’hésite pas à enseigner.

 

Enfin, il faut se garder à jour avec les multiples méthodes de soudure. Elle n’a jamais hésité à changer d’emploi pour ne pas perdre les techniques acquises pendant ses études. « On apprend à souder avec tous les outils à l’école. Il faut toucher, une fois rendu sur le marché du travail, à toutes les techniques de soudure en changeant régulièrement de milieu travail au cours des premières années et parfaire ainsi ses connaissances. On peut se limiter rapidement dans le milieu du travail », observe Isabelle Jacob. Les études du marché de l’emploi sont unanimes, les soudeurs spécialisés ont accès à de meilleurs emplois sur une plus longue période de temps. Mme Jacob conclut en disant qu’il faut faire attention à sa santé dans ce métier exigeant.

 

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