Structures GB : diversifier ses activités

17 janvier 2014

Soumise à un marché en dents de scie, la firme rimouskoise Structures GB réussit à tirer son épingle du jeu en diversifiant ses activités.

Par Marie Gagnon

 

Certains secteurs industriels sont moins favorables que d’autres aux entreprises en construction. Comme l’industrie minière, par exemple. Assujettie au marché mondial des minéraux, elle fluctue au gré de la demande internationale et de la croissance économique des pays du BRIC, le Brésil, l’Inde et la Chine. Pour conserver son expertise dans un secteur aussi capricieux tout en maintenant l’avance de son entreprise, il est primordial de développer ses activités et ses marchés.

 

Cette stratégie profite d’ailleurs à Structures GB. L’entreprise rimouskoise, qui fait dans l’acier depuis sa fondation en 1978, conçoit, fabrique et installe aujourd’hui une gamme de charpentes et d’éléments structuraux pour les secteurs du pétrole, des pâtes et papiers et des mines et métaux. Récemment, un léger boum minier est venu stimuler la production et l’installation de concasseurs, de concentrateurs et de chevalements de puits. Depuis, c’est le retour au calme.

 

« Nous, on est surtout dans l’or et le fer, des ressources abondantes au Québec, mentionne André Collin, le président de Structures GB, dont il partage les pouvoirs avec Martin Sirois, Gino Roy et Pascal Chouinard. Ce secteur a connu un regain d’activité au moment où le gouvernement Charest faisait l’annonce du soi-disant Plan Nord. Mais c’était des projets que les minières avaient déjà dans leurs cartons et qu’elles ont mis en marche parce que les cours mondiaux leur étaient favorables. »

 

Savoir évoluer - Photo de Stéphane Fournier

 

Un marché morose Outre les marchés baissiers actuels, André Collin évoque aussi les nouvelles règles entourant l’exploitation des gisements de minerai au Québec pour expliquer la frilosité qui s’est emparée des promoteurs miniers. Selon lui, le nouveau régime de redevances, qui oblige désormais toute exploitation minière, rentable ou non, à payer un impôt minimal, a créé un climat peu propice à l’investissement. Et c’est sans compter la garantie financière de 100 % pour assurer la restauration des sites miniers.

 

« C’est certain que ces nouveaux facteurs, qui s’ajoutent à l’effondrement des prix, créent de l’incertitude et retardent le démarrage de nouveaux projets, qui seront plus difficiles à mener à terme, souligne le président de Structures GB. Présentement, on est dans une période d’ajustement. Et on s’attend à ce que les prochaines années ne soient pas faciles dans ce secteur. On ne verra pas de record à la hausse, du moins pas cette année ni l’an prochain. »

 

Les résultats financiers de Structures GB témoignent en ce sens. En 2012, l’entreprise a déclaré des recettes de 72 millions de dollars. Soit un bond de 17 % comparativement à 2011 où les revenus ont tout de même atteint les 60 millions. Même si certains projets vont continuer à alimenter l’industrie au cours des années qui viennent, comme ceux de Goldcorp et CliffsNatural Resources, André Collin prévoit un retour à la normale de son volume d’affaires.

 

Tourné vers l’avenir

Le président de Structures GB n’entrevoit pas l’avenir d’un oeil sombre pour autant. Depuis cinq ans, ses associés et lui misent de plus en plus sur l’intégration verticale des activités de l’entreprise pour en assurer la progression. Notamment sur les services de construction.

 

« On offre tous les services, précise-t-il. On conçoit, on fabrique, on peint, on installe. Pour suivre notre marché, on n’hésite pas à aller de l’avant en ingénierie et à investir dans la mise à niveau de nos équipements. On a récemment aménagé un nouvel atelier de conception et de dessin. Notre équipe compte maintenant 25 dessinateurs. »

 

Pour ce faire, André Collin table sur une philosophie orientée clients, qui favorise la fidélisation, ainsi que sur une productivité améliorée, gage d’efficacité et de rentabilité. Il est en effet primordial, au sein de Structures GB, de revoir continuellement les méthodes de travail, histoire de faire mieux et d’éviter de s’enliser dans un modèle. Il en donne pour exemple la répartition des quarts de travail sur 24 heures pour accélérer la cadence lorsque l’échéancier est particulièrement serré.

 

Le perfectionnement des travailleurs constitue un autre moyen efficace pour assurer la bonne marche des affaires de l’entreprise spécialisée de Rimouski. Toutes les activités y sont planifiées par un comité de formation, composé de travailleurs et de gestionnaires, qui se réunit six ou sept fois par année, la fréquence des rencontres augmentant en période de pointe. Au besoin, des formations sur mesure sont organisées afin de suivre l’évolution technologique propre à ses marchés.

 

 

PRIORITÉ À LA SST

Au fil des ans, la santé et la sécurité du travail au sein de Structures GB est devenue ni plus ni moins qu’une façon de vivre. Soumise au régime rétrospectif de la Commission de la santé et de la sécurité du travail, donc assujettie à un taux de cotisation reflétant sa bonne tenue en matière de SST, l’entreprise possède un solide programme de prévention, programme qu’elle n’hésite pas à revoir régulièrement afin d’assurer la sécurité de ses travailleurs.
« On a un programme de prévention en béton, plaisante André Collin. Il englobe tous les aspects de la sécurité au chantier. Mais on met aussi l’accent sur les petits détails, qui sont souvent responsables d’accidents bêtes qui auraient pu être évités autrement. »

 

VUES D’AILLEURS

Soumise aux aléas du marché mondial du minerai, Structures GB n’hésite pas à exporter son savoirfaire pour assurer sa croissance. En 2012, l’entreprise rimouskoise a en effet réalisé près de 12 % de son chiffre d’affaires à l’étranger. D’abord au Burkina Faso, où elle a fourni et installé divers équipements pour la mine d’or d’Essakane SA, une filiale de la minière Iamgold. Le contrat, d’une valeur de 5,5 millions de dollars, a été réalisé au cours du second trimestre de 2012 et à l’intérieur d’un échéancier très serré.
Toujours l’an dernier, Structures GB s’est également déplacée au Suriname, en Amérique du Sud, pour le compte de Rosebel Gold Mine. Le mandat, qui consistait à agrandir un concentrateur construit en 2003 en lui ajoutant un troisième broyeur, s’élevait à 3m illions de dollars.