Travailleur écrasé sous un mur de blocs de béton : construction inadéquate du mur

9 octobre 2014

Le 31 octobre 2013, Sylvain Mailly, un livreur au service de l'entreprise F.N.R. Fondation inc., est écrasé mortellement sous le poids d'un mur de blocs de béton alors qu'il s'affaire à déplacer du matériel sur le chantier. Parmi les causes à l'origine de l'accident, la CSST identifie une méthode de travail inadéquate quant à la construction du mur.

 

La CSST rend aujourd'hui publiques les conclusions de son enquête afin de rappeler aux maîtres d'œuvre et aux employeurs leur obligation de s'assurer que l'organisation du travail et les méthodes utilisées pour les travaux de maçonnerie, plus précisément pour la construction de murs mitoyens, sont sécuritaires.

 

En 2013, au Québec,  neuf travailleurs sont décédés après avoir été coincés ou écrasés par des matériaux qui se sont effondrés.

 

Le mur de blocs de béton de plus de 9 mètres de hauteur s'effondre

La veille de l'accident, les travailleurs de l'entreprise Maçonnerie Michel Jalbert inc. finalisent la construction du mur mitoyen du côté nord du futur bâtiment. Le lendemain, c'est au tour de l'entreprise F.N.R. Fondation inc. d'effectuer des travaux. Ainsi, le jour de l'accident, le travailleur et son employeur sont les deux seules personnes présentes sur le chantier. Ils dégagent l'intérieur de la fondation du bâtiment afin de préparer le chantier pour les prochains travaux.

 

Alors que l'employeur est à l'extérieur de la fondation du bâtiment, le mur mitoyen nord s'effondre entièrement en un seul morceau. Le travailleur qui se trouve à l'intérieur de la fondation, au pied du mur mitoyen sud, est écrasé sous le poids de dizaines de blocs de béton, chaque bloc ayant un poids de 8,4 kg. L'employeur tente de lui porter secours, mais son décès est constaté sur place.

 

L'importance de planifier les travaux de façon sécuritaire

L'enquête a permis à la CSST d'établir deux causes pour expliquer l'accident. D'une part, l'effet du vent sur le mur récemment construit, sans aucun appui latéral provisoire pour contrer son élancement et assurer sa stabilisation jusqu'à la mise en place de la structure définitive, entraîne l'effondrement du mur.

 

D'autre part, à la suite d'une modification dans la séquence des travaux, l'employeur et le maître d'œuvre adoptent une méthode de travail inadéquate pour la construction du mur de blocs de béton.

 

La CSST exige une méthode sécuritaire de travail

À la suite de l'accident, la CSST a ordonné l'arrêt de tous les travaux sur le chantier. Une méthode de travail sécuritaire, un plan et des devis d'ingénierie ont été exigés afin de permettre la sécurisation du mur mitoyen sud et la poursuite des travaux.

 

La CSST considère que l'employeur Maçonnerie Michel Jalbert inc. a agi de manière à compromettre la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infractions, le montant de l'amende varie de 15 698 $ à 62 790 $ pour une première offense, et de 31 395 $ à 156 976 $ en cas de récidive.

 

Mesures de prévention

Pour éviter la répétition d'un tel accident, des mesures de prévention doivent être mises en application. Le maître d'œuvre a notamment la responsabilité de s'assurer de la stabilité des ouvrages et des structures inachevées. Pour empêcher leur effondrement, le maître d'œuvre doit, entre autres, fixer les éléments de la construction à l'aide d'un contreventement efficace. Les contreventements, comme les structures, doivent avoir fait l'objet de plans détaillés préparés par un ingénieur.

 

Il est possible de consulter le site de la CSST pour en savoir en plus sur les mesures à prendre pour prévenir l'effondrement des ouvrages et des structures inachevées.

Source : Commission de la santé et de la sécurité du travail