Voir Vert - Édition No 2 2013

Jouer d’audace

Qui dit bâtiment écologique, dit nécessairement efficacité énergétique. Même que cette dimension est le plus souvent prédominante dans les nouvelles réalisations institutionnelles, commerciales et industrielles logeant à l’enseigne de la durabilité. Et il n’est plus exceptionnel aujourd’hui, bien que ce ne soit pas courant, qu’un immeuble montre une réduction de consommation d’énergie de plus de 50 % en regard de la référence du CMNÉB.

Il faut dire que les propriétaires immobiliers sont beaucoup plus enclins à allonger le budget destiné à l’économie d’énergie qu’à investir dans la gestion des eaux de ruissellement, par exemple. C’est là une évidence quand on sait que la frugalité énergétique de leurs installations s’accompagnera d’un rendement de l’investissement, à plus ou moins brève échéance, alors qu’ils n’auront aucun retour pour l’application de mesures permettant d’éviter ou de ralentir les rejets d’eaux pluviales à l’égout. Sinon la seule satisfaction d’avoir posé un geste en faveur de l’environnement.

Cela dit, il reste que de plus en plus de bâtiments sont le fruit de concepts s’articulant autour d’une enveloppe performante et de l’utilisation de stratégies passives comme la ventilation naturelle, l’apport solaire et la luminosité extérieure. Mais intégrant aussi des technologies de pointe permettant de sabrer encore davantage dans les dépenses énergétiques d’un bâtiment.

Certains concepteurs n’hésitent pas à jouer d’audace en imaginant des solutions, souvent croisées avec l’application d’autres stratégies, pour pousser encore plus loin l’efficacité de technologies depuis longtemps éprouvées. Ou encore en recourant aux dernières avancées technologiques sur le marché pour récupérer la chaleur, préchauffer l’air neuf, pourvoir au chauffage terminal, produire de l’eau chaude, ventiler, climatiser, éclairer, produire de l’énergie et contrôler les systèmes d’un bâtiment. Une telle quête de nouvelles solutions est essentielle à l’optimisation de la performance des immeubles du secteur ICI sur le plan énergétique, comme sur tous les autres plans d’ailleurs. C’est vrai pour les nouvelles constructions, c’est vrai aussi pour le bâti existant. Et en ce sens, il faut saluer le courage de ceux qui osent s’aventurer hors des chemins balisés et, du coup, de leur zone de confort.

Anik Girard
Directrice générale et éditrice