Rose des vents : construire des logements abordables et écoresponsables, c’est possible

19 août 2021
Par Vincent Rioux

L’écoquartier du Technopôle Angus, dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie à Montréal, verra un nouvel immeuble émerger sur son site dès l’été 2022 avec la construction de la Rose des vents, des logements locatifs abordables destinés aux étudiants.

« Le projet est né du fait qu’à Montréal on a plus de 100 000 locataires étudiants et qu’il y a un besoin très important en logements étudiants abordables », note d’emblée Laurent Levesque, directeur général de l’Unité de travail pour l'implantation de logement étudiant (UTILE), un organisme à but non lucratif voué au développement du logement étudiant au Québec selon une formule coopérative.

 

Estimé à 25,5 millions de dollars, ce projet est issu d’une collaboration entre UTILE et la Société de développement Angus, propriétaire du site. Le chantier permettra la construction d’un immeuble qui abritera quelque 123 unités locatives sur six niveaux.

 

Une approche inspirée de la conception intégrée 

Afin d’atteindre les objectifs de développement durable que s’est fixés l’équipe d’UTILE, la conception du bâtiment a été réalisée avec une approche inspirée de la conception intégrée. « Pour nous c’est un gage de qualité de l’immeuble résultant, indique M. Levesque. C’est aussi un gage de faisabilité. » L’entrepreneur général qui participe à ce processus est Sidcan.

 

Rose des vents : construire des logements abordables et écoresponsables, c’est possible. Crédit : ADHOC architectes

 

Du côté du génie, les plans structuraux sont conceptualisés par L2C Experts-Conseils tandis que Desjardins Experts Conseils se charge de la mécanique et de l’électrique.

 

Le design du bâtiment est pensé par l’architecte Jean-François St-Onge et son équipe chez ADHOC Architectes. Le concept de M. St-Onge s’est d’ailleurs démarqué sur la scène internationale en remportant une mention honorable dans la catégorie « concept résidentiel » au World Design Awards 2020.

 

Le chantier avance bon train, alors qu’au début de l’été, il était à l’étape de la structure.

 

Double peau

Une des signatures visuelles de l’immeuble sera sans doute le revêtement extérieur avec une double peau. Les architectes ont en effet développé une espèce de revêtement détaché du mur principal de l’immeuble qui enveloppe le bâtiment d’une deuxième peau faite d’aluminium.

 

« Ça, c’est une approche innovante, se targue M. Levesque. Il a fallu homologuer le revêtement. Il a aussi fallu valider sa faisabilité technique, avoir un entrepreneur impliqué, avoir une firme d’architecture très motivée par les solutions constructives innovantes », assure le jeune entrepreneur social.

 

Cette nouvelle approche à double peau consiste d’abord en un revêtement classique sur la paroi de l’immeuble. Ensuite, à l’extrémité des balcons, il y a un revêtement de résille en aluminium qui donne un effet de grille. « Cela donne un effet d’habillement d’architecture très intéressant du point de vue visuel », affirme M. Levesque.

 

En phase avec l’écoquartier

La Rose des vents a aussi réussi à apposer la certification LEED platine sur son projet grâce à des mesures concernant le mode de conception et la performance énergétique de l’immeuble.

 

Un des facteurs qui contribuent à la performance énergétique est le fait que l’immeuble va s’intégrer à une boucle énergétique construite à la grandeur de l’écoquartier du Technopôle Angus.

 

« Pour nous c’est une belle occasion de démontrer que même quand on fait du logement abordable, on peut faire du logement de qualité et responsable du point de vue environnemental », conclut M. Levesque.

Cet article est paru dans l’édition du 29 juillet 2021 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.