L’agriculture biologique en plein essor

Par François G. Cellier

L’agriculture biologique au Québec est sur le point de vivre une révolution, en vertu d’importants travaux prévus à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA). Une enveloppe budgétaire de 11,7 millions $ a récemment été accordée à cet organisme par Québec et Ottawa, pour la construction d’une Plateforme (ferme) d’innovation en agriculture biologique à Saint-Bruno-de-Montarville. L’IRDA contribuera à hauteur de 1,4 million $ dans ce projet. Les travaux visent une certification LEED de niveau Certifié.

 

L’IRDA pourra ainsi rivaliser à l’échelle mondiale, « grâce à un immense laboratoire à ciel ouvert de 90 hectares certifié biologique, ainsi qu’une gamme de services et d’équipements qui ne sont actuellement disponibles ni au Québec ni au Canada », souligne Pierre Lemieux, président du conseil d’administration de l’IRDA.

 

L’Institut pourra aussi attirer et retenir des chercheurs de haut niveau, et augmenter la part des denrées biologiques cultivées et consommées chez nous. « L’IRDA est une organisation phare en termes d’expertise en recherche en agroenvironnement au Québec. Ces nouvelles installations feront de nous, ainsi que de nos partenaires, les mieux nantis de la province en agriculture biologique », explique pour sa part la présidente et chef de la direction à l’IRDA, Gisèle Grandbois.

 

Bâtiment multifonctionnel

Pour que cette ferme puisse avoir les moyens de ses ambitions, l’implantation sur le site comprend entre autres la construction d’un bâtiment multifonctionnel de forme longitudinale. Sa mise en place sera assurée par Constructions Bâtiments Québec (BQ). Le premier niveau logera les laboratoires, deux ateliers et un biotron. Le second étage abritera des bureaux. Tous ces espaces pourront être agrandis ultérieurement du côté plein sud du bâtiment, qui profitera d’un ensoleillement optimal. Un second volume, adjacent à l’immeuble principal, accueillera notamment la salle de transfert et les aires de repos des employés. Ces locaux pourront également prendre de l’expansion au moment opportun.

 

Réduction des coûts

Le bâtiment devrait offrir des économies d’énergie substantielles. « Nous avons procédé à 16 simulations en ce qui a trait à l’efficacité énergétique », précise Michel Dallaire, architecte et chargé de projet au sein du consortium Dallaire/Cimaise-FBA, qui a réalisé les plans et devis du projet. Cela devrait permettre d’atteindre des rendements d’au moins 25 % supérieurs aux normes. Comme l’accent a été mis sur l’efficience énergétique, et compte tenu d’un budget « restreint », il a fallu faire des choix visant à réduire les coûts de construction. « Nous avons optimisé les aménagements des locaux et des laboratoires, tout en respectant notre enveloppe budgétaire et en répondant aux besoins des futurs occupants », précise Gisèle Grandbois.

 

Parmi les mesures visant à rationaliser les coûts, plusieurs salles mécaniques ont été éliminées et leurs équipements logeront sur le toit. En outre, la certification LEED est passée du niveau Argent au niveau Certifié. « Les efforts d’optimisation du projet ont entraîné certains délais en termes d’échéanciers », d’indiquer Gisèle Grandbois. Les travaux de construction, qui ont commencé le 31 mai dernier, devraient être complétés à la mi-février 2013.

 

Précisons que la firme BPR s’occupera du génie civil en structure, mécanique et électrique de l’ensemble du projet. Outre le centre multifonctionnel, ce projet inclura l’achat d’équipements scientifiques et de machinerie agricole spécialisée. Des travaux d’aménagements hydroagricoles sont également prévus.

 


Cet article est paru dans l’édition du mardi 19 juin 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !