L’Université de Sherbrooke vient de publier un appel d’offres pour la construction d’un pavillon qui abritera l’Institut quantique (IQ) sur le campus principal.
Selon un communiqué émis par l’institution, la réalisation de ce projet, estimée à environ 13 millions de dollars en incluant les équipements scientifiques, est rendue possible grâce à la contribution financière de la Fondation canadienne pour l’innovation, du Gouvernement du Québec et de plusieurs partenaires.
Le projet consiste à construire un bâtiment de trois étages destiné à la recherche fondamentale et appliquée dans un secteur du savoir en pleine expansion qui interpelle plusieurs grands joueurs internationaux de l’informatique, de l’Internet et des réseaux sociaux, entre autres. Aucun enseignement n’y sera donné.
Ce nouveau pavillon conçu par la firme Saucier+Perrotte Architectes totalisera une superficie de 2 400 mètres carrés, incluant une mezzanine au-dessus du 3e étage. Il sera érigé sur dalle au sol, sans sous-sol, en raison des enjeux techniques des futurs laboratoires, qui devront être préservés des vibrations, des bruits et des ondes électrostatiques et électromagnétiques.
Esthétiquement, le concept architectural mettra en évidence la recherche qui y sera menée par 25 chercheurs et constituera une vitrine pour l’université, qui y affectera plusieurs dizaines de personnes, assure le directeur exécutif de l’Institut, Christian Sarra-Bournet. Ce labo pourrait même représenter une sorte de consécration pour l’Université de Sherbrooke, au même titre que l’est l’intelligence artificielle pour Montréal.
Par ailleurs, il ne cache pas que la construction de l’immeuble repose sur des devis techniques très complexes. Il souligne en particulier les contributions importantes des ingénieurs de la firme St-Georges Structures et Civil pour la partie génie civil, du consortium Latéral/Douglas pour l’ingénierie de la structure, et de la firme EXP pour l’ingénierie électromécanique.
Le premier étage du pavillon sera entièrement réservé aux laboratoires. Ceux-ci possèderont plusieurs cloisons vitrées dans un aménagement circulaire qui favorisera la circulation des occupants. Les murs extérieurs du rez-de-chaussée seront en béton armé d’une armature composite ou en fibre de verre, pour éviter la réactivité aux champs magnétiques d’une armature métallique. Même le verre des murs-rideaux sera traité spécialement pour ne laisser passer aucune transmission Wi-Fi, afin d’éviter toute interférence sur les équipements et les expériences en laboratoire. On y utilisera aussi des peintures au graphite antistatiques.
Les deux étages supérieurs abriteront pour leur part une trentaine de locaux. Ils seront construits en structures porteuses apparentes préfabriquées en bois CLT (lamellé-croisé) pour les planchers, les murs et les plafonds. De vastes murs-rideaux permettront de voir à l’intérieur et à l’extérieur des bureaux et de bénéficier de l’apport de l’éclairage naturel. L’enveloppe extérieure des deux étages sera complétée par des panneaux d’aluminium. En outre, un lien piétonnier sur les deux étages se raccordera au bâtiment de la Faculté des sciences, en plus de permettre le passage des conduits mécaniques de la centrale à vapeur qui alimentera les systèmes de chauffage, de climatisation et de ventilation.
Aux plans mécanique et électrique, le directeur de l’Institut précise que plusieurs précautions seront prises, notamment avec l’installation d’une mise à la terre spéciale et la création d’un réseau électrique sur une phase pour séparer l’alimentation des équipements des labos et celle des systèmes électromécaniques. Cette mesure vise à éliminer les interférences des bruits électriques et de ventilation sur les expériences en laboratoire. Même les lumières à DEL seront spécifiées sans bruit. Le projet ne vise aucune certification environnementale, mais il intégrera des mesures d’économie d’énergie et de réduction maximale des émissions de gaz à effet de serre.
L’échéancier anticipé de réalisation du nouvel Institut quantique prévoit l’achèvement du processus de sélection de l’entrepreneur soumissionnaire d’ici la fin de l’été ou le début de l’automne prochain. Cela permettrait de commencer les travaux avant la fin de l’automne en espérant la livraison de l’ouvrage pour le mois de septembre 2020.
Cet article est paru dans l’édition du 23 août 2019 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.