22 juillet 2016
Léa Méthé Myrand

La centrale hydroélectrique de Beauharnois fait l’objet d’une importante cure de rajeunissement. 

Les travaux de réfection et de modernisation entrepris en 1994 par Hydro-Québec s’élèvent à 1,6 milliard de dollars et prolongeront de 50 ans la vie utile des ouvrages en béton, tandis que les équipements électriques et mécaniques gagneront de 25 à 40 ans. De plus, le remplacement des anciennes roues de turbines par de nouveaux modèles plus efficaces aura pour effet d’augmenter la production d’électricité́. D’une puissance de 1 656 mégawatts en 1996, l’ouvrage réhabilité produisait 1 853 mégawatts en 2015 et atteindra ultimement 1 923 mégawatts, en 2022.

 

Construite en trois étapes entre 1929 et 1963, la centrale de Beauharnois est l’une des plus importantes et des plus anciennes centrales du Québec. Avec 38 groupes turbine-alternateur alignés sur près d’un kilomètre, elle demeure la plus grande usine hydroélectrique alimentée par les eaux du Saint-Laurent et la plus puissante centrale au fil de l’eau d’Hydro-Québec. Elle est située à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Montréal, entre les lacs Saint-François et Saint-Louis, dans la municipalité de Beauharnois.

 

Mise en service entre 1921 et 1961, des travaux majeurs étaient devenus nécessaires à Beauharnois à cause du vieillissement des ouvrages en béton et de la vétusté de certains équipements. Hydro-Québec a réalisé en 1988-1989 une étude préliminaire en vue de déterminer la meilleure approche. « La méthode consistait à explorer l’ensemble des possibilités offertes, y compris la reconstruction de la centrale ou sa désaffectation, indique Jonathan Petit, conseiller-relations avec le milieu chez Hydro-Québec. L’entreprise souhaitait toutefois maintenir les installations en bon état et assurer une disponibilité maximale du parc de production au plus bas coût. L’étude a montré qu’il était plus avantageux de moderniser la centrale que d’en construire une nouvelle. »

 

En 2012, Hydro-Québec a entamé la dernière partie de ce projet avec la réfection des six derniers groupes turbine-alternateur de la troisième section de la centrale, dont la mise en service remonte au début des années 1960. On prévoit terminer en 2022.  

 

« Le principal défi associé au projet de réhabilitation est de réaliser les travaux tout en maintenant la centrale en exploitation, car cette dernière doit continuer d’alimenter le réseau d’Hydro-Québec », dit Jonathan Petit. Outre la réfection des groupes turbine-alternateur, les travaux incluent la reconstruction des postes à 120 kV, la réhabilitation des prises d’eau et des aspirateurs et la réhabilitation des évacuateurs de crue.

 

Le projet comprend également, la rénovation des bâtiments et aménagements extérieurs du bâtiment classé lieu historique national pour son architecture Art déco. Grâce à la mise en œuvre de la politique interne d’évaluation et de conservation du patrimoine bâti d’Hydro-Québec, les travaux sur l’enveloppe, notamment le remplacement des fenêtres de bois, ont été faits en tenant compte du caractère patrimonial de l’immeuble.

 

L’exécution des travaux est coordonnée par Hydro-Québec Équipement et la réalisation du projet est subdivisée en plusieurs lots, attribués notamment à HMI Construction inc., CIMA+, Dessau (aujourd’hui Stantec), SNC-Lavalin, Alstom, Voith Hydro et Andritz. D’autres contrats sont à venir d’ici la clôture du projet, prévue en 2022.

 

Cet article est paru dans l’édition du vendredi 10 juin 2016 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous