Un musée pour la rivière des Mille-Îles

5 décembre 2016
Léa Méthé Myrand

La Ville de Laval dote le secteur d’accueil du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles d’un nouveau pavillon signé Cardin Ramirez Julien.

L’espace faunique protégé de la Rivière-des-Mille-Îles est un parc d’envergure régionale fréquenté annuellement par près de 150 000 visiteurs. « Tourisme Laval ajoute de plus en plus la visite de la rivière à ses évènements touristiques et à l’offre de divertissement des congressistes », explique Virginie Dufour, conseillère municipale de Sainte-Rose et responsable de la direction de l’urbanisme au sein du comité exécutif de la Ville de Laval. Même les touristes étrangers font aujourd’hui le détour pour visiter les îles et marais en embarcations légères, faire de la randonnée ou pêcher.

 

L’équipe d’Éco-Nature, gestionnaire du site, est pour sa part à l’étroit et mal logée dans le pavillon existant, une construction inadéquate et en très mauvais état. Les travaux prévus, d’une valeur de 10,8 millions de dollars comprennent la démolition du bâtiment existant et la construction d’un nouveau centre d’interprétation écologique et historique. Il s’agit d’un des cinq projets retenus par la Communauté métropolitaine de Montréal pour mettre en valeur les lieux d’intérêt récréotouristique. « Ça va devenir un véritable musée, annonce Virginie Dufour. L’organisme Éco-Nature possède une très belle collection de spécimens et d’artéfacts. »

 

Le nouveau bâtiment de 2 000 m2 compte un hall d’accueil, une salle d’exposition et une réserve où seront notamment conservés des animaux vivants. On y trouvera aussi des laboratoires éducatifs et des locaux destinés aux travaux de chercheurs. D’autre part, le pavillon offrira un service de restauration et plusieurs pièces ont été prévues pour la clientèle des camps de jour. Une salle multifonctionnelle, une infirmerie et un guichet pour la location des embarcations complètent la programmation du bâtiment dessiné par Cardin Ramirez Julien.

 

Mise en valeur de l'environnement

Les architectes ont misé sur le contraste en proposant un concept résolument contemporain pour cet édifice situé au cœur de la zone patrimoniale de Sainte-Rose. « C’est ambitieux d’arriver avec un bâtiment moderne, mais ça va permettre de mettre en valeur les éléments historiques qui l’entourent », dit Virginie Dufour. En travaillant avec des matériaux de revêtement traditionnels du secteur, les concepteurs assurent aussi la continuité et la complémentarité avec le lieu, parsemé de maisons centenaires.

 

Le bâtiment de trois étages brigue la certification LEED, niveau Or. Érigé avec une structure alliant bois d’ingénierie, acier et béton, il est habillé d’un déclin de bois horizontal et de maçonnerie de pierre véritable. Les colonnes extérieures, contours de fenêtres et terrasses sont en bois, de même que les meneaux verticaux des murs-rideaux. Le projet comporte plusieurs éléments de design solaire passif, dont une toiture verte, de larges débords de toit, des brise-soleil et des écrans végétalisés. Formés de plantes grimpant sur un support métallique, ces derniers permettent de profiter des avantages d’un mur végétal, sans risquer d’abimer le revêtement extérieur.

 

Les travaux commencent en novembre 2016 avec le déménagement d’Éco-Nature et la démolition de l’édifice existant. Un bâtiment voisin d’intérêt historique a été restauré et aménagé au cours de l’année 2016 afin que l’organisme puisse poursuivre ses activités. 

 

« Pour les visiteurs, nous avons songé à déménager l’accès à la rivière à une autre berge pendant les travaux, dit Virginie Dufour. Mais ça ne nous semblait pas souhaitable de modifier les habitudes des usagers. Nous avons donc choisi de continuer les activités à l’été 2017 en aménageant des passages temporaires éloignés du chantier et d’utiliser les bâtiments accessoires pour assurer les services. »

 

En plus de la construction du centre d’interprétation, le secteur d’accueil du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles bénéficiera du réaménagement du stationnement et des accès cyclistes et piétons. Le bâtiment accessoire, qui loge les embarcations, sera également rénové. Piloté par Groupe Geyser, le projet doit être terminé en décembre 2017. WSP Canada est responsable de toute l’ingénierie du projet et BPA agit à titre de consultant pour l’obtention de la certification LEED.

 

Cet article est paru dans l’édition du jeudi 24 novembre 2016 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous