Un poste de police axé sur la fonctionnalité

13 juin 2016
Léa Méthé Myrand

La Ville de Mascouche réunit toutes les activités de son service de police dans un nouveau bâtiment fonctionnel et performant.

« On s’approche de 50 000 personnes à Mascouche, les effectifs de police évoluent à la même vitesse que la population, et ça change aussi sur le plan de la criminalité », dit Francis Caron, directeur du Service de police de Mascouche. « Les locaux actuels sont occupés depuis 1996, nous les avons rénovés puis agrandis, on était dû ! »


Le nouveau bâtiment sera situé au 822 de la rue Brien et remplacera le poste 1 de la rue Dupras et le poste 2 de la rue Sainte-Marie. Avec un budget de 8,4 millions de dollars, Il sera érigé sur un terrain voisin de celui de l’aréna municipal, près du cœur de la ville et de l’accès à l’autoroute.

 

« Différents sites ont été considérés, ajoute Francis Caron. Comme il y a un centre de réponse 911, certaines règles s’appliquent, dont celle de minimiser les risques de devoir être évacué en cas de désastre ou de bris, ce qui causerait une interruption du service. Le site de la rue Brien satisfaisait les critères. »


La gendarmerie compte un vestiaire, une salle de patrouille, une salle de rassemblement, une salle de rapport, les bureaux des sergents et des locaux pour rencontrer les citoyens. Francis Caron dit avoir visité plusieurs postes de police récents avant de faire ses demandes et recommandations aux architectes. « Ce sont des bâtiments qui roulent 24 h/24 h, ça prend plus de soin, dit-il. Par exemple, les corridors sont très sollicités par les patrouilleurs. Ils transportent de l’équipement à leur ceinture et la friction laisse des traces le long des murs. J’ai demandé à ce qu’on installe une finition plus résistante sur quatre pieds à partir du sol. »


Adjacent à la gendarmerie, le quartier de détention est sous constante surveillance audio et vidéo. Il inclut un bloc cellulaire de six cellules, dont une dédiée aux mineurs et une cellule capitonnée. Celles-ci comportent un lit, un cabinet de toilette et l’eau courante. Les partitions sont en blocs de béton recouverts d’une peinture à base d’époxy, le revêtement ultrarésistant visant à prévenir les « messages » grattés dans les murs. Un garage sécurisé pour l’arrivée des détenus, appelé sécurigare, et un espace dédié à la fouille complètent l’installation.


Les locaux techniques comptent deux salles d’interrogatoire munies d’un équipement vidéo. On trouve également un laboratoire d’identité judiciaire pour le traitement préliminaire des pièces à conviction, éléments biologiques et empreintes digitales. Ces pièces disposent de systèmes d’éclairage et de ventilation particuliers. Un garage dédié à l’expertise de véhicules est également rattaché au laboratoire.


« La volumétrie correspond à la fonction, dit Normand Pratte, architecte associé chez MDA Architectes. On ne voulait pas créer un bunker ; on s’est efforcé de produire un bâtiment qui a une qualité visuelle, sans être extravagant. La municipalité nous a appuyés tout le long de la conception et le résultat final va être intéressant. »


Un ancien bâtiment commercial situé sur le site a été démoli et la première pelletée de terre a eu lieu le 5 avril dernier. Le bâtiment ne possédant pas de sous-sol, on procédera avec l’installation d’une dalle au sol et l’érection d’une structure d’acier. La finition est axée sur la fonctionnalité. Les planchers sont laissés sur le béton et le filage passe dans des conduits apparents au plafond. Le revêtement extérieur, qui combine la tuile de terracotta et un parement métallique, a été sélectionné pour s’harmoniser avec le bâtiment voisin.


MDA Architectes a collaboré avec Marjorie Pratte, architecte de paysage, notamment pour l’aménagement de fossés végétalisés permettant une meilleure gestion des eaux de ruissellement dans le stationnement. L’équipe de projet compte par ailleurs les ingénieurs de Stantec, sollicités pour la mécanique, l’électricité, la structure, le génie civil, la sécurité physique et les télécommunications et l’entrepreneur général Groupe Geyser.

 

Cet article est paru dans l’édition du vendredi 13 mai 2016 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous