Quand la décontamination mène à l’innovation

6 juin 2016
Justine de l’Église

Décontamination, réaménagement et modernisation sont les mots d’ordre des rénovations du Musée des sciences et technologies du Canada (MSTC), à Ottawa.  

Le bâtiment est fermé depuis 2014, puisque des traces d’amiante dans la toiture – qui coulait un peu – et la présence de moisissures exigeaient sa remise à neuf. Le Musée a vu là l’occasion d’entrer dans une nouvelle ère et d’offrir à ses visiteurs une expérience à la fine pointe de la technologie.

 

Fern Proulx, directeur général des opérations du MSTC, indique que le projet a évolué depuis les premières consultations. « Au départ, on visait plutôt à renforcer les murs, pour que le bâtiment soit plus adapté aux secousses sismiques. Ottawa est une zone plus à risque, explique-t-il. On a finalement opté pour un remplacement complet de l’enveloppe du bâtiment. » Le choix s’est arrêté sur des murs préfabriqués, préisolés, avec un système de joints en suspens plus indiqué en cas de tremblements de terre.

 

Cette décision rime toutefois avec une facture plus salée. Le projet est financé par le gouvernement fédéral, à hauteur de 80,5 millions de dollars. Ce montant permet de revoir entièrement l’aménagement du musée, dont on ne conserve que les fondations et la structure d’acier. 

 

On prévoit désormais cinq aires distinctes pour les expositions permanentes, qui évolueront en suivant le cours de l’histoire de la science. Le Musée créera une galerie temporaire pour recevoir les expositions itinérantes. On propose également une allée centrale dédiée aux artéfacts, qui pourra être explorée avec la réalité augmentée.

 

« Le message du Musée va changer, avance Fern Proulx. C’est un point tournant pour nous, de pouvoir présenter la science et l’innovation grâce à un volet plus à jour. On va pouvoir visiter avec notre téléphone cellulaire pour obtenir de l’information approfondie. On envisage aussi des chasses au trésor (geocachings) pour se localiser dans le musée. C’est vraiment quelque chose de visuel, qui n’a pas été créé encore. »

 

L’entrée du bâtiment devrait aussi être unique, grâce à l’installation d’écrans géants. Les visiteurs entreront par une sorte de tunnel d’écrans DEL, d’environ 10 pieds de large et 15 pieds de haut, qui projetteront différents messages et images, selon la thématique souhaitée. Cette partie du projet en est encore à l’étape de la conception.

 

La démolition partielle de l’ancien musée est complétée, ce qui correspond à environ 65 % du bâtiment initial. La superficie totale du nouvel établissement est de 80 000 pi2, ce qui correspond à une augmentation de 3 000 pi2. L’architecture et l’ingénierie de la bâtisse sont confiées à la firme NORR. La construction est orchestrée par Pomerleau, et la gestion des travaux relève de VerTerra. La plupart des contrats d’envergure ont déjà été octroyés. Il en reste quelques-uns, « dont ceux pour les planchers ou la peinture des murs », précise Fern Proulx.

 

Le défi principal auquel font face les artisans du projet : un échéancier serré. Le MSTC doit être inauguré à l’automne 2017, pour souligner son 50e anniversaire. Et l’équipe a dû composer avec quelques surprises, dont une quantité d’amiante plus élevée et une fondation moins épaisse que prévu. « Il a fallu renforcer certaines zones, en procédant à la coupe du béton pour recreuser les fondations », relate Fern Proulx.

 

On procède présentement à l’érection des murs et de la toiture. « Si tout va bien, on aura terminé d’ici deux mois, lance le directeur général des opérations du MSTC. On pourra ensuite procéder à l’installation des systèmes mécaniques et électriques, qui vont être refaits en entier. Ils seront dorénavant regroupés dans une seule salle. » Fern Proulx soutient que ce procédé plus efficace permettra de réaliser des économies.

 

La toiture sera également plus durable, ce qui devrait réduire ses éventuels coûts d’entretien. Sa structure est prévue de manière à y accueillir des panneaux solaires, même si leur installation ne figure pas dans les plans et devis actuels.

 

Cet article est paru dans l’édition du vendredi 6 mai 2016 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous