Une seconde vie pour le Monastère des Augustines à Québec

Par Michel De Smet

D'abord annoncée officiellement en 2009, la restauration du Monastère des Augustines, dans le Vieux-Québec, est finalement entrée dans sa phase active à la mi-février. Les travaux vont permettre aux religieuses de regrouper dans un même endroit des objets patrimoniaux religieux en provenance de la douzaine de monastères fondés par les Augustines depuis le début de la colonie.

 

« Le projet a pris du retard parce les bailleurs de fonds tenaient à préciser dans le détail la nature des travaux que chacun allait assumer. Le coût total du chantier est évalué à 36 millions $. Les gouvernements fédéral et provincial contribueront chacun pour un montant de 15 millions dans le cadre du programme Fonds Chantiers Canada-Québec. La Ville de Québec apportera une contribution complémentaire de 6 millions », indique Denis Robitaille, directeur du projet Lieu de mémoire habité des Augustines.

 

Le monastère couvre une superficie de 10 000 mètres carrés. Il est composé de bâtiments interreliés édifiés à diverses époques, le plus ancien datant de 1695 alors que le plus récent fut achevé en 1958. La restauration prévoit l'aménagement au rez-de-chaussée d'espaces muséaux, d'un centre de ressourcement ainsi que de salles contenant des documents d'archives qui seront accessibles au public.  En outre, les 58 chambres autrefois occupées par les sœurs au deuxième étage seront modernisées afin d'accueillir des retraitants dans un minimum de confort. Les religieuses, qui ne sont plus que 17, ont été relocalisées dans une partie récente du monastère qui a fait l'objet, il y a quelques années, de travaux de réhabilitation.

 

Restaurer en préservant un lieu patrimonial

Les travaux ont débuté le 16 février dernier. Dans un premier temps, les activités consisteront en diverses analyses techniques. Chaque espace devra faire l'objet d'une évaluation particulière afin que les nouvelles installations mécaniques et électriques ne défigurent pas le cachet patrimonial des lieux.  « C'est le défi premier dans ce projet. Il s'agit de restaurer les lieux, de les mettre aux normes, notamment en matière de prévention du feu, sans perdre l'essentiel, c'est-à-dire conserver l'intégrité d'un lieu de vie spirituel exceptionnel », précise Denis Robitaille.

 

Au cours de l'été 2012, les plans et devis pour la reconfiguration des lieux seront définitivement précisés. On entreprendra également les seuls travaux de construction proprement dits, soit l'agrandissement du hall d'entrée donnant sur la rue des Remparts afin d'accueillir les futurs visiteurs dans un espace qui mettra davantage en valeur ce lieu exceptionnel.

 

Les travaux devraient prendre fin à l'automne 2014 et le monastère sera ouvert au public au printemps 2015. Afin de réaliser les travaux de restauration, les religieuses ont mis sur pied leur propre fiducie qui agit à titre de donneur d'ordres dans ce projet. Tout récemment, on a procédé à la sélection du gestionnaire de projet, Stratégia Conseil, ainsi que du bureau d'architectes ABCP, tous deux de Québec.

 

Quant au choix de la firme qui sera chargée de l'ingénierie électrique-mécanique ainsi que celle qui prendra en charge les travaux de génie civil et de structure, il devrait être connu dans les prochains jours, selon Denis Robitaille qui précise que les appels d'offres pour la sélection du gérant de construction seront lancés dans les prochaines semaines. « Plus tard cette année, il nous restera à recruter un entrepreneur général », ajoute ce dernier.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 24 février 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !