Site de la gare Viger : redonner vie au patrimoine bâti

Par François G. Cellier

La revitalisation du site de la gare Viger reprend, plusieurs années après une faillite qu’ont dû encaisser ses premiers développeurs. Phil O’Brien, qui travaille sur ce projet depuis 2006, s’est alors mis à la recherche d’un nouvel investisseur. Le site a finalement été acquis par le Groupe Jesta en 2011, au sein duquel l’homme s’est associé en partenariat pour ce projet.

 

Une nouvelle équipe est donc revenue à la charge avec, cette fois, l’intention ferme de poursuivre un concept dont les investissements totaliseront 250 millions $. Groupe Jesta compte tirer profit de la présence du CHUM, qui se trouvera à un jet de pierre du secteur, pour créer un environnement à vocation mixte.

 

Au cœur du projet se trouvent la gare-hôtel Viger et la gare Berri, qui représentent la phase I (20 millions $) du concept, et dont les intérieurs ont été entièrement démantelés par les premiers investisseurs, en 2008, au coût de 4,8 millions $. Ils logeront les bureaux des entreprises Lightspeed et Brasseur de Montréal, qui pourront y emménager leurs pénates en octobre prochain.

 

Pour le reste, les murs originaux demeureront en place et ne seront pas isolés, afin d’éviter les points de rosée. L’humidité sera contrôlée au moyen d’un système adéquat, et la chaleur proviendra du pourtour des planchers. Toujours durant la première phase, qui se terminera à la fin de l’été 2015, une aire commerciale sera aménagée aux rez-de-chaussée des deux bâtiments.

 

Le projet comptera deux autres phases, pendant lesquelles des logements locatifs et des appartements en copropriété pourraient être érigés. L’ensemble des travaux devraient se terminer en 2019, quoique cet échéancier soit possiblement revu en cours de route.  

 

Construite entre 1896 et 1898 selon une architecture inspirée des châteaux de la Loire, en France, la gare-hôtel Viger est constituée d’un amalgame de béton, de bois et d’acier. Au milieu du siècle dernier, la Ville de Montréal a remplacé ses planchers en bois par des dalles en béton, si bien que l’immeuble est conforme aux normes antisismiques actuellement en vigueur.

 

La Ville a aussi ajouté des poutres en acier à celles existantes, « ce qui donne une structure extrêmement solide », confirme Anthony O’Brien, directeur général principal et chargé de projet au sein du Groupe Jesta. Un immeuble adjacent, soit l’ancienne gare Berri, a été érigé en 1910 et 1911. Ces deux bâtiments offrent environ 150 000 pieds carrés d’espace.

 

« Nous disposerons de cinq mois pour aménager les bureaux de Lightspeed et de Brasseur de Montréal. Ces travaux commenceront dans quelques jours. Il s’agira fort certainement d’un défi à relever », indique Dominic Zambon, entrepreneur en construction et donneur d’ouvrage mandaté par le Groupe Jesta.

 

Plusieurs appels d’offres seront lancés au cours des prochaines semaines quant aux travaux de maçonnerie, au volet mécanique, à la plomberie, aux systèmes intérieurs, à la toiture ainsi qu’à la fenestration, pour ne nommer que ceux-là.

 

De son côté, Elbaz Architecte a élaboré une partie des plans et devis de cette première phase, tandis que DFS inc., architecture & design, a été chargé des mises aux normes nécessaires à ce bâtiment historique, des aspects touchant sa toiture, son enveloppe et sa fenestration, bref, tout ce qui touche les considérations patrimoniales que le ministère de la Culture et des Communications surveille de près. Ecosystem est quant à lui mandaté pour le volet mécanique et électrique.

 

Une fois le concept terminé, la superficie totale du site couvrira un million de pieds carrés.

 


Cet article est paru dans l’édition du mardi 3 juin 2014 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !