Par Michel De Smet

En mars dernier, la papetière Tembec a annoncé qu'elle investirait 310 millions $ pour l'amélioration de sa production de cellulose de spécialités à son usine de Témiscaming. Une première phase, évaluée à 190 millions $, vient d’être entreprise au printemps. Elle comprend la mise en exploitation, à la fin de décembre 2013, d'une nouvelle chaudière à haute pression fonctionnant à base de biomasse, un sous-produit du procédé de fabrication de la cellulose de spécialités. Elle remplacera les trois chaudières actuelles, qui sont devenues désuètes. Par la suite, en mai 2014, Tembec prévoit mettre en service une nouvelle turbine de production d'électricité bioénergétique alimentée par la vapeur générée par la nouvelle chaudière.

 

À la fin de mars 2012, Tembec a sélectionné, sur appel d'offres, la société lavalloise Nardella, spécialisée en gestion de projets de construction dans l'industrie lourde. Cette dernière agira à titre d'entrepreneur général pour l'ensemble de la première phase des travaux, soit jusqu'à la mise en service de la turbine, au printemps 2014. Auparavant, en septembre 2011, la papetière avait retenu les services du bureau montréalais de la société de génie hongroise Poyry, afin de réaliser les études préliminaires, puis les plans détaillés du projet.

 

La papetière poursuit ainsi un triple objectif. D'abord, celui de moderniser des installations devenues désuètes et qui, de toute manière, auraient nécessité un investissement de l'ordre de 20 millions $ pour une simple mise à niveau. Ensuite, celui de réaliser des travaux qui permettront d'augmenter le volume de production de 5 000 tonnes métriques additionnelles de cellulose et, finalement, de générer 40 mégawatts (MW) d'électricité verte par année, tout en réduisant de 70 % les émissions de dioxyde de soufre.

 

Travaux en cours

Les travaux ont commencé en mai dernier par la construction des fondations du bâtiment qui abritera la chaudière. Celle-ci devrait prendre fin en septembre. Elle sera suivie de l'édification de la structure d'acier, l'automne prochain. Le bâtiment qui accueillera la chaudière aura une superficie à la base de 7 020 pieds carrés et il s'élèvera sur cinq niveaux, à une hauteur de 175 pieds, alors que la construction qui abritera la turbine, également constituée d'une structure d'acier, atteindra 77 pieds, pour une superficie totale de 9 100 pieds carrés. Deux autres constructions plus petites servant à la maintenance et au système de traitement des gaz produits seront également édifiées.

 

Appels d'offres à venir

Au cours de l'automne prochain, Tembec procédera à plusieurs appels d'offres pour les travaux spécialisés d'installation de la chaudière et de la turbine, les circuits électriques ainsi que le système complexe de tuyauterie nécessaire au bon fonctionnement de l'ensemble.

 

« Au total, nous avons déjà engagé 66 millions $ dans la construction des bâtiments ainsi que pour l'acquisition de la nouvelle chaudière de la société autrichienne Andritz et de la turbine, manufacturée par Mitsubishi. Environ 12 millions $ supplémentaires seront alloués à divers équipements additionnels de haute technologie. Le gros de notre investissement sera toutefois consacré à l'intégration et à la mise en marche de ces nouveaux équipements », souligne Yvon Pelletier, vice-président principal et président du groupe Cellulose de spécialités et produits chimiques.

 

La papetière financera la première phase par une mise de fonds propre de 85 millions $ ainsi que par un emprunt de 105 millions $, dont 75 millions $ proviendront d'Investissement Québec. La seconde phase du projet, qui entraînera des déboursés de 120 millions $, est actuellement à l'étude. Elle devrait se dérouler en 2014-2015 et permettre d'accroître la production de 30 000 tonnes métriques de cellulose de spécialités, tout en augmentant de 10 MW par année la production d'électricité verte. Durant cette période, Tembec lancera également des appels d'offres pour le démantèlement des trois chaudières actuelles, qui seront mises à l'arrêt définitif, ainsi que pour les bâtiments qui les abritent.

 


Cet article est paru dans l’édition du jeudi 2 août 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !