Victoriaville : le Centre de diffusion culturelle en chantier

Par Marie-Ève Sirois

« Il y a quatre ans, le maire de Victoriaville, Alain Rayes, m’a contacté pour relancer le projet de salle de spectacle », raconte Sylvain Gagné, associé du Groupe Conseil Gagné Leclerc. L’entreprise spécialisée dans la planification stratégique pour les lieux culturels lui a dressé un portrait réaliste des implications d’une telle infrastructure. Après analyse des tenants et aboutissants, la Ville débloque 4 millions $ de ses surplus budgétaires pour démarrer le projet.

 

Depuis, les études environnementales et les analyses de besoins ont été complétées. Même que l’îlot bordé par les rues Notre-Dame, Perreault et de Bigarré, situé en plein centre-ville, est en chantier depuis le printemps. Le choix du cœur de ville comme lieu de diffusion culturelle s’inscrit comme pierre angulaire dans une démarche de redéploiement du centre urbain de Victoriaville.

 

Présentement, la démolition et les travaux de décontamination sont presque terminés. On s’affaire donc à requalifier le site pour ensuite commencer l’excavation, le coffrage et la mise en place de la fondation du bâtiment qui aura quatre niveaux hors sol et totalisera 6 520 m2. Selon Sylvain Gagné, les sous-traitants engagés jusqu’à présent sont d’une qualité exceptionnelle. D’ailleurs, même si le projet ne vise pas de certification LEED, le chargé de projet sait que les matériaux de démolition ont été récupérés à 92 %.

 

Cette approche durable s’inscrit dans les valeurs du projet, voire celles des résidents de Victoriaville. Sylvain Gagné explique : « Je ne sais pas si c’est grâce à la présence de grandes entreprises telles Cascades ou Gaudreau, mais à Victoriaville, les méthodes de construction et de travail durables font partie de la conscience collective. »

 

Cela explique sans doute pourquoi les concepteurs ont choisi d’intégrer du bois d’ingénierie dans les portions du bâtiment réservées au public. Dans la même veine, on a spécifié des équipements économes en énergie et en eau. « On construit pour 25 à 50 ans des infrastructures où les frais d’exploitation sont un élément important du budget ; on ne peut se permettre de passer à côté de ce genre d’économies, poursuit le chargé de projet. C’est d’ailleurs pour cette raison que le choix énergétique s’est arrêté sur le gaz naturel plutôt que l’électricité. »

 

Le nouveau centre de diffusion culturelle sera composé de deux salles de spectacle d’une capacité respective de 900 et 400 places, puis d’une salle d’exposition (1 300 m2). Le bâtiment a été conçu de manière à bien s’arrimer avec une future place publique qui pourrait éventuellement voir le jour aux abords du site.

 

Pour mener à bien ce projet dont l’investissement public marque un record pour la Ville de Victoriaville, soit 23,5 millions $, on a d’abord créé l’organisme sans but lucratif Diffusion Momentum (donneur d’ouvrage), destiné à agir comme gestionnaire du centre culturel pendant et après sa construction. Par la suite, l’organisme porteur du projet s’est entouré des firmes suivantes : Gagné Leclerc Groupe Conseil (gestionnaire du projet), Les Architectes FABG (architecture), SNC-Lavalin (génie civil et structural), AECOM (génie électromécanique), GO multimédia (scénographie) et Groupe TEQ (gérant de construction).

 

Au sujet des appels d’offres, Sylvain Gagné cite en rafale ce qui attend les entrepreneurs intéressés par ce chantier : « L’appel d’offres pour le lot d’électricité est imminent. D’ici peu, soit avant les vacances de la construction (20 juillet au 2 août 2014), Diffusion Momentum publiera ceux pour le mur-rideau, la toiture et la structure d’acier. Les derniers lots, notamment pour l’isolation, les systèmes intérieurs, les métaux ouvrés, la peinture et les différents appareils et équipements, devront sortir d’ici septembre prochain. »

 

L’échéancier est serré et il faut dire que des spectacles sont déjà prévus au calendrier de la salle pour avril prochain. Ainsi, bien que le projet actuel accuse un retard de quelques semaines, soit trois ou quatre, l’équipe de réalisation a bon espoir de pouvoir rattraper le tout au cours de l’été.

 


Cet article est paru dans l’édition du mardi 8 juillet 2014 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !