Économiser en mesurant l'empreinte carbone de ses produits (partie 2)

29 janvier 2013
Par Justin Dupuis

 

>> Ce sujet vous intéresse ? Lisez la première partie de l’article Économiser en mesurant l'empreinte carbone de ses produits.

 

 

Économies au rendez-vous

Malgré les ressources que nécessite la comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre, la démarche peut néanmoins représenter un avantage concurrentiel. Surtout dans l'éventualité où la province ou d'autres gouvernements décident d'instaurer des normes vertes en matière de construction. Sophie Fallaha souligne aussi que l'analyse de son empreinte carbone peut entraîner des économies à plus court terme. 

 

« Ça permet d'identifier où il faut aller travailler pour réduire l'empreinte carbone de notre produit et c'est très souvent associé à une réduction des coûts et à une optimisation de l'efficacité énergétique des installations », dit-elle.

 

Frédérick Verreault confirme que l'exercice entrepris par son employeur donne des indices sur les stratégies à adopter pour réduire ses frais.

 

« On sait à quel point la consommation d'énergie, que ce soit pour le transport ou les procédés industriels, c'est une proportion appréciable des coûts de production, de dire M. Verreault. L'exercice permet donc d'identifier là où on peut s'améliorer et réduire nos coûts de production. Ça ouvre la voie à plus d'efficacité. »

 

Déterminer son empreinte carbone peut déboucher vers de nouveaux marchés

Autre avantage de taille, la mise en place d'une certification de l'empreinte carbone au Québec pourrait permettre à certains entrepreneurs d'accéder à de nouveaux marchés.

 

Par exemple, début 2013, la France fera le bilan de son expérimentation nationale sur l'affichage environnemental. Ainsi, la République pourrait décider d'exiger une certification écologique de produits importés sur son territoire.

 

« Pour nous, ce n'est pas banal pour les perspectives d'exportation », explique M. Verreault.

 

Ainsi, croit Mme Fallaha, l'hydroélectricité du Québec, grâce à ses faibles émissions de gaz à effet de serre, pourrait, à long terme, donner un avantage concurrentiel aux produits québécois dans divers nouveaux marchés.

 

Incertitudes pour la suite des choses

Malgré les bénéfices possibles qui pourraient découler du projet pilote, l'avenir de la démarche demeure incertain et tributaire d'une volonté politique. En effet, le CIRAIG doit déposer un rapport au début de cette année avec diverses recommandations quant aux suites à donner à cette aventure.

 

« Il faudra que le gouvernement s'approprie le rapport et il devra statuer s'il faut aller de l'avant avec le déploiement de cette initiative, dit Sophie Fallaha. On se rappellera que c'est une enveloppe budgétaire sur trois ans, donc il n'y a qu'une toute petite partie de ce budget qui a été utilisée pour la phase pilote et la majorité de la somme demeure disponible pour le déploiement éventuel du projet. »

 

Reste à voir si le CIRAIG juge plus intéressant pour la province et ses entreprises de créer une certification québécoise accompagnée d'un logo empreinte carbone ou s'il vaut mieux créer une « boîte à outils » pour faciliter l'obtention d'une certification déjà existante, par exemple en Europe, en fonction du secteur d'activité et du marché cible de chacun.

 

Bien que Frédérick Verreault demeure convaincu que l'analyse de l'empreinte carbone apportera des retombées aux Chantiers Chibougamau/Nordic Structures Bois, la question reste à savoir quand.

 

« Le plus gros enjeu qu'il peut y avoir c'est à savoir si les instances réglementaires et le marché vont se moderniser rapidement au Québec et en Amérique du Nord ou si l'on va préserver les pratiques que nous avons depuis des décennies, sans prendre en compte la pression des changements climatiques, explique-t-il. C'est là où l'horizon de rentabilité de l'investissement demeure incertain. »

 

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