Qualification Montréal : faire reconnaître ses acquis et compétences

21 janvier 2016
Delphine Vincent

Qualification Montréal (QM), organisme sans but lucratif, a pris son envol en janvier 2014. L'objectif de ce  guichet unique ? Faciliter les démarches de reconnaissance des acquis, autant pour les individus que pour les organismes d'intervention. Près de deux ans après sa création, QM a su rendre le processus plus efficace et se tourne vers l'avenir.

« La mission principale de Qualification Montréal est d'accueillir, d'informer et d'accompagner toute personne qui souhaite faire reconnaitre ses acquis et compétences », explique d'emblée France Dussault, directrice générale de cet organisme composé d'une équipe de six personnes. Elle précise qu'ils n'ont pas le mandat de délivrer un diplôme, mais plutôt d'aiguiller les demandeurs vers les bonnes ressources pour l'obtenir.

 

Un processus rigoureux et efficace

 

Quiconque ayant acquis des compétences par le biais d'expériences professionnelles ou personnelles, rémunérées ou non, et qui souhaite les faire reconnaître officiellement par un diplôme peut se tourner vers Qualification Montréal.

 

Les démarches s'amorcent par une autoévaluation. « Par ce processus, la personne nous dira par exemple qu'elle maîtrise 80 % des compétences. Pour le reste, elle aura besoin d'une formation d'appoint. Un spécialiste, qui est souvent un professeur, vérifiera si les compétences dites maîtrisées le sont réellement. C'est une question de rigueur », assure France Dussault.

 

Il existe deux branches dans le processus de certification : la reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) en formation professionnelle et technique et la reconnaissance des compétences de la main-d'œuvre (RCMO) dans le cadre d'un programme Certifié Compétent.

 

Dans le premier cas, on cible un programme donné dans un établissement scolaire. Le participant obtiendra un diplôme émis par le ministère de l'Éducation. « La formation manquante peut se faire à distance, par l'intermédiaire d'un portfolio par exemple, précise la directrice générale. On ne donne pas des diplômes à rabais, mais on essaie de faire en sorte que la personne chemine le plus rapidement possible. » Un apprentissage adapté à sa clientèle.

 

Pour la RCMO, c'est par le biais d'Emploi Québec et du ministère du Travail que la certification est officialisée. Ce programme permet d'attester la maîtrise des tâches liées à un métier. France Dussault explique : « C'est pour les emplois qui sont plus normés. Par exemple, un chauffeur de taxi qui était soudeur dans son pays mais qui n'a pas ses cartes pour travailler ici pourrait faire un processus de RCMO. »

 

La construction : un cas à part

 

« C'est vraiment un domaine particulier, insiste la directrice générale. Les métiers de la construction sont surtout couverts par la CCQ. C'est un système un peu à part. » La RCMO pourrait être tout indiquée pour une personne visant une certification en ébénisterie par exemple. De la RAC peut également être faite dans le cas des électriciens, grâce au DEP ou au DEC. Même chose pour un technicien en architecture.

 

Dans la majorité des cas touchant le domaine de la construction, Qualification Montréal préfère référer la clientèle vers l'organisme ou l'ordre professionnel affilié au métier, non sans avoir au préalable fait une analyse préliminaire du dossier.

 

L'apport de Qualification Montréal

 

Information plus accessible, processus plus efficace et démarches plus faciles : voilà quelques-uns des pas de géant qu'a fait Qualification Montréal depuis sa création.

 

QM s'attèle également à la tâche du développement des formations en RAC. « Nous sommes à la première ligne pour alimenter les établissements scolaires. Il arrive que quelqu'un souhaite faire la reconnaissance de ses compétences mais qu'aucun cégep n'ait développé les outils pour le faire », déplore France Dussault. En collaboration avec les cégeps et les universités, l'organisme souhaite implanter les structures manquantes au sein des institutions.

 

Leurs prochains défis ? « Mieux répondre aux besoins de notre clientèle, surtout immigrante, mieux répondre aux besoins des employeurs et travailler de façon encore plus concertée. »  Les commissions scolaires, les cégeps, les universités, tous ont l'habitude de travailler en silo. La directrice générale a bon espoir de décloisonner cette manière de faire pour rassembler les efforts, partager les problèmes et les solutions.

 

Que ce soit en sensibilisant les différents ordres aux besoins particuliers de sa clientèle ou en développant des outils pour améliorer l'accès à la RAC et à la RCMO, France Dussault n'a qu'un seul souhait : que Qualification Montréal permette à sa clientèle d'accéder à un processus toujours plus efficace.

 

Page Facebook de l'organisme : Qualification Montreal