Journal Constructo 1987

Les faits saillants de 1987

  • Création de la forme actuelle de la Commission de la construction du Québec (CCQ)
  • Inauguration de la Maison des coopérants, mieux connue aujourd'hui sous le nom de la Tour KPMG
  • On commence la construction des Promenades de la Cathédrale, une propriété d'Oxford Company
  • Alcan investit 750 M$ dans la construction d'une aluminerie à Laterrière
  • Échec de l'accord du lac Meech, un projet de réforme constitutionnelle du Canada
Par Patricia Gagnon

L’été 1987 restera longtemps gravé dans la mémoire des Montréalais. Le 14 juillet, de violents orages déversent 100 millimètres de pluie, en moins de deux heures, sur le centre-ville de Montréal et causent des millions de dollars en dommages.

La pluie torrentielle entraîne même la noyade d’un automobiliste sous un viaduc de l’autoroute Décarie, transformée en véritable piscine géante.

 

Heureusement, une pluie d’investissements inonde aussi la région métropolitaine. Les chantiers se multiplient et les grues s’activent dans le ciel de Montréal. Alors que la société immobilière TrizecHahn entreprend des travaux de modernisation de 39 millions $ à la Place Ville Marie, on procède à la première pelletée de terre de la Place Félix-Martin. Située sur le boulevard René-Lévesque, la tour de 21 étages, réalisée au coût de 21 millions $ par l’entrepreneur général Divco, accueille aujourd’hui le siège social de SNC-Lavalin.

 

Quelques rues plus loin, on inaugure la Maison des coopérants, terminée après seulement un an de travaux. Véritable joyau architectural, l’immeuble du boulevard De Maisonneuve Ouest devient le 8e plus haut gratte-ciel de Montréal. La tour, coiffée d’une mitre d’évêque et revêtue d’un manteau de verre rose, reflète la Cathédrale anglicane Christ Church, érigée en 1859. Tout à côté, rue Sainte-Catherine, la construction des Promenades de la Cathédrale, sous l’église Christ Church, va bon train. Fait inusité, pour construire la galerie marchande, on dépose la cathédrale de 18 millions de tonnes sur des pilotis géants.

 

Ailleurs au Québec, plusieurs projets d’envergure voient le jour. Au Saguenay, Alcan annonce, en présence du premier ministre du Québec, Robert Bourassa, la construction d’une nouvelle aluminerie. La multinationale prévoit investir 750 millions $, dont 300 millions dès la première année, et maintenir les 225 emplois existants. Alcan espère produire 60 000 tonnes métriques d’aluminium dès la fin des travaux, deux ans plus tard, et le triple par la suite. De son côté, Hydro-Québec signe une entente avec la Central Maine Power. L’accord, qui prévoit l’exportation de 900

 

mégawatts sur une période de 29 ans, devrait rapporter 15 milliards $ à la société d’État et pave la voie au lancement des travaux de la phase II de la baie James.

 

 

Pendant ce temps, on amorce la construction d’un parc d’attractions aux Galeries de la Capitale à Québec. Construit au coût de 14 millions $, le parc servira de locomotive promotionnelle pour attirer la clientèle. Plus au nord, la fermeture des mines de la région de Schefferville, quelques années plus tôt, sonne finalement le glas de la petite ville, désertée par des centaines de familles forcées de migrer vers le sud.

 

Pour leur part, les gouvernements fédéral, québécois et ontarien annoncent, au coût de 17,5 millions $, l’implantation en Outaouais du Centre canadien d’excellence en géomatique. Toujours à Ottawa, le nouvel édifice du Musée des beaux-arts du Canada est complété. Le musée, inauguré en 1988, présente la plus vaste exposition d’art canadien et international au pays.

 

C’est aussi en 1987 que Québec crée la Commission de la construction du Québec (CCQ). La CCQ prend le relais de la Commission de l’industrie de la construction (CIC) et de l’Office de la construction du Québec (OCQ) qui appliquaient, depuis 1968, la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’oeuvre dans l’industrie de la construction.

 

Malgré ce flot de bonnes nouvelles, l’année s’achève tristement. Le 1er novembre, le Québec, sous le choc, pleure la mort de René Lévesque, victime d’une crise cardiaque. En sa mémoire, le boulevard Dorchester à Montréal prend, quelques jours plus tard, le nom de boulevard René-Lévesque.

Cet article est paru dans l’édition du vendredi 19 juillet 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !