Journal Constructo 1991

Les faits saillants de 1991

  • Regroupement des firmes d'ingénierie SNC et Lavalin
  • Effondrement d'une poutre de 55 tonnes au Stade olympique de Montréal
  • Lancement des travaux de restauration et de mise en valeur du théâtre Capitole de Québec
  • Annonce de la 1re phase du centre d'affaires « Le Village corporatif » dans Ville Saint-Laurent, un projet évalué à 70 M$
Par Patricia Gagnon

En 1991, la récession frappe le Québec de plein fouet. Près de 70 000 travailleurs perdent leur gagne-pain et le chômage culmine à 12,5 %. Plusieurs entreprises sont contraintes de mettre la clé sous la porte à commencer par les Ateliers Angus, dans l’est de Montréal, qui annoncent leur fermeture pour janvier 1992. 

Puis, c’est au tour des magasins Pascal, une entreprise familiale autrefois florissante, de fermer boutique. De son côté, Lavalin, acculée à la faillite, fusionne avec sa rivale SNC. Le mariage des deux géants canadiens du génie-conseil propulse la nouvelle entité, renommée SNC-Lavalin, au rang de leader mondial. Dans ce contexte, l’entrée en vigueur, le 1er janvier, de la Taxe sur les produits et services (TPS) et les changements apportés à la Taxe de vente du Québec (TVQ) ne font pas l’unanimité et contribuent à l’humeur maussade des consommateurs.

 

Toutefois, malgré la morosité ambiante, plusieurs projets s’esquissent sur les tables à dessin. La Brasserie Molson, propriétaire du Canadien de Montréal, lance le bal et annonce le déménagement de la Sainte-Flanelle dans un tout nouvel amphithéâtre. Le temple du hockey sera aménagé à côté de la gare Windsor non loin du 1250, René-Lévesque récemment inauguré. Cette nouvelle tour de bureaux de 50 étages, aussi connue sous le nom de Tour IBM et érigée au coût de 145 millions $, accueille plusieurs entreprises prestigieuses, dont IBM Canada, Provigo et Price Waterhouse.

 

C’est ensuite au tour de l’Hôtel Inter- Continental, dans le Vieux-Montréal, d’accueillir ses premiers visiteurs. Construit au coût de 80 millions $, l’hôtel, intégré au Centre de commerce mondial, est l’oeuvre des firmes d’architecture Arcop Associates et Provencher Roy. Du côté du Vieux-Québec, la restauration du théâtre Capitole, évaluée à 12 millions $, va bon train. Le théâtre, dont l’ouverture est prévue pour octobre 1992, regroupera une salle de spectacle de 1 400 places, un studio de télévision ainsi qu’un luxueux complexe hôtelier.

 

On voit également grand au nord de l’autoroute Métropolitaine alors que la Coopérative fédérée du Québec (CFQ) annonce la création du centre V, un important complexe d’espaces de bureaux, sur le site du Marché Central. L’ambitieux projet de 100 millions $ s’échelonnera sur 20 ans et accueillera le nouveau siège social de la CFQ. Ça roule aussi à Boisbriand, sur la rive nord de Montréal, où General Motors donne le coup d’envoi de la modernisation de sa chaîne d’assemblage. Grâce à cet investissement de 100 millions $, l’usine produira les nouveaux modèles Camaro et Firebird et la capacité de production de l’usine passera de 180 000 à 200 000 véhicules annuellement.

 

Ailleurs au Québec, plusieurs entreprises font également fi de la récession et investissent dans les infrastructures industrielles et énergétiques. C’est le cas à Gentilly, où Hydro- Québec annonce la construction d’une centrale thermique tandis que de l’autre côté du fleuve, l’aluminerie Lauralco investit 18,5 millions $ dans l’implantation d’un terminal au port de Trois-Rivières. Le projet permettra de recevoir les bateaux transportant l’alumine destinée à son aluminerie à Deschambault.

 

Il n’y a qu’une seule ombre au tableau dans ce florilège de bonnes nouvelles. L’effondrement d’une poutre de béton de 55 tonnes, le 13 septembre, force la fermeture du Stade olympique et l’annulation des matchs des Expos de Montréal. Le stade sera rouvert trois mois plus tard après d’importants travaux de réparation totalisant 20 millions $.

 

L’année s’achève enfin sur une scène politique particulièrement mouvementée. Les négociations Québec-Ottawa s’enlisent. Le dépôt du rapport Allaire et le rapport de la Commission Bélanger-Campeau ouvrent la voie à de nouvelles négociations constitutionnelles et à un éventuel référendum en 1992.

Cet article est paru dans l’édition du vendredi 16 août 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !