Par François G. Cellier

La centrale hydroélectrique de la Courbe-du-Sault, qui sera aménagée sur la rivière Sheldrake dans la municipalité de Rivière-au-Tonnerre, fournira 25 mégawatts (MW) de puissance à plein régime. Cela équivaut à alimenter quelque 5 125 résidences québécoises, grâce à une production annuelle établie à 87 millions de kilowattheures (kWh). Les travaux pour aménager cette centrale ont commencé en mars 2010, et sa mise en service est prévue vers le début de décembre 2012.

 

Le chemin d’accès pour se rendre au site est maintenant terminé. Il parcourt six kilomètres, reliant la route 138 à l’amont des futures installations hydroélectriques. L’excavation du canal de dérivation est également achevée. Celui-ci permettra au maître d’œuvre mandaté dans ce projet, soit AXOR Construction Canada, de travailler au sec en vue d’installer l’ensemble des infrastructures. Ce canal de dérivation accueillera éventuellement l’évacuateur de crue. « Présentement, nous terminons l’aménagement du batardeau amont principal, ce qui permettra la construction d’un déversoir et d’un pont », précise Simon Gourdeau, ingénieur et chargé de projet à la division Énergie chez Groupe AXOR, l’un des partenaires de la centrale avec la MRC de Minganie et les Innus d’Ekuanitshit. Ce déversoir fera environ cinq mètres de hauteur, et sa largeur atteindra 75 mètres.

 

Les travaux d’excavation pour installer la prise d’eau sont actuellement en cours. Sa largeur et sa profondeur atteindront respectivement 18 et 10 mètres, et elle se trouvera à huit mètres sous le niveau du roc. Précisons que la construction de la centrale est également imminente. Parmi les autres infrastructures nécessaires figurent une galerie d’amenée, qui transportera l’eau jusqu’à la centrale, sans compter un canal de fuite pour la retourner dans la rivière. Un poste de départ permettra la connexion au réseau d’Hydro-Québec.

 

Une fois l’ensemble des ouvrages complétés, il y aura aménagement d’une zone récréotouristique non loin des installations hydroélectriques, qui comprendront notamment des belvédères et des sentiers pédestres. La Société d’énergie rivière Sheldrake (SERS), le propriétaire de ce projet de centrale, s’est engagée à mettre ces installations en place. Elle les entretiendra pendant toute leur durée de vie utile.

 

Par ailleurs, le Groupe AXOR est actuellement en discussion avec la Fondation québécoise pour le saumon Atlantique. Une entente a été conclue, il y a quelque temps, pour installer les équipements assurant la capture et la montaison de ce poisson. Cela se fera après la mise en exploitation du site. « Pour l’instant, le saumon ne peut remonter la chute, car celle-ci représente une barrière naturelle », explique Simon Gourdeau. Précisons que cette initiative est conditionnelle à l’approbation des autorités gouvernementales. Si tel était le cas, des saumons seraient remontés manuellement jusqu’en amont de la rivière, où ils pourraient se reproduire.

 

La construction de cette centrale (au fil de l’eau) s’inscrit dans la stratégie énergétique du Québec 2006-2015, dont l’objectif vise, entre autres, à renforcer la sécurité des approvisionnements en énergie dans la province, et à exploiter son utilisation comme levier économique. Le projet global coûtera 77 millions $. L’électricité produite sera vendue à Hydro-Québec.

 

Rappelons que bon an mal an, le débit de la rivière Sheldrake varie entre 4 et 250 mètres cubes d’eau à la seconde, alors que le débit maximal turbiné atteindra 42 mètres cubes à la seconde.

 


Cet article est paru dans l’édition du jeudi 28 juillet 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !