Un nouveau pont aux Îles-de-la-Madeleine

FrançoisG.Cellier

Les Madelinots disposeront d’un nouveau pont dans quelques années. Il reliera Cap-aux-Meules à Havre-aux-Maisons. Le pont actuel a été construit dans les années 1950. Il est arrivé à la fin de sa durée de vie utile, et doit par conséquent être remplacé. Les travaux devraient commencer à l’été 2010 et se terminer à l’automne 2013.

 

« Les nouvelles installations comportent un tablier élargi d’environ quatre mètres, pour permettre le passage plus sécuritaire des piétons et cyclistes, qui sont à l’étroit sur la structure existante », indique Sylvain Allard, ingénieur, responsable des infrastructures au ministère des Transports du Québec (MTQ) à Rimouski, et coordonateur du projet. Les voies dans les deux sens gagneront en largeur, et il y aura aménagement d’accotements. « Ceux du pont actuel mesurent entre 30 et 50 centimètres. Les nouveaux offriront deux mètres et demi d’espace », précise encore Sylvain Allard.

 

Autre problématique liée à la structure existante : une géométrie déficiente aux approches. « Les courbes ne sont pas conformes aux standards du MTQ », de dire Sylvain Allard. Les nouveaux tracés proposeront des virages moins prononcés, afin que les conducteurs puissent les négocier avec plus d’aisance.

 

En outre, cette vieille structure pose problème au trafic maritime, en raison de sa hauteur (2,4 mètres à marée haute). Afin de remédier à cette situation, le nouvel ouvrage offrira un dégagement atteignant quelque 6,1 mètres à marée haute, pour faciliter le passage des embarcations de plus gros gabarit. Il le fallait, car le versant nord du pont donne sur la lagune de Havre-aux-Maisons. Il s’y trouve une marina où sont accostés des bateaux de plaisance, un port dédié à la pêche commerciale, ainsi qu’un endroit où il y a élevage de moules. Soulignons que les piles et le tablier du pont projeté comporteront du béton. Quant aux poutres, elles seront constituées d’acier. Tout compte fait, le nouvel ouvrage en préparation corrigera les défauts de son prédécesseur.

 

Ce projet d’envergure commandait un rapport d’étude d’impact, lequel a été déposé en 2004. Six parcours potentiels ont été analysés. Après avoir étudié les avantages et inconvénients de chacun d’eux, il a été décidé que le futur pont emprunterait un parcours situé plus au sud dans la baie. La traversée sur l’eau s’étendra sur une distance de 390 mètres. En comparaison, le passage actuel se limite à 85 mètres. Les travaux routiers, aux abords du nouveau pont, s’effectueront sur une longueur d’environ deux kilomètres sur la route 199.

 

La construction du pont à venir présente quelques défis, car sa structure est d’une bonne dimension. Sa mise en place nécessitera des poutres mesurant trois mètres et demi de hauteur. Quant aux fondations, elles atteindront 40 mètres de profondeur à certains endroits, question d’atteindre le roc. Cela exigera « l’emploi de pieux caissons d’une bonne longueur », explique Sylvain Allard.

 

Cette réalisation coûtera au-delà de 50 millions $. Le montant inclut, entre autres, les honoraires des professionnels retenus, l’acquisition des terrains et les études d’impact environnemental, qui ont été menées par la firme Genivar. D’autres études d’ordre géotechnique ont également été conduites par la société LVM Technisol. Un appel d’offres vient d’être lancé pour embaucher le constructeur du futur pont. Cet entrepreneur devra aussi aménager le terrassement et le raccordement des routes aux approches. La préparation des plans et devis a été confiée au consortium Roche Dessau, en juillet 2008.