30 mars 2022
Par Diane Martin-Graser

À deux pas de l’ancienne Tour d’aiguillage, le dernier projet Wellington sur le Bassin progresse à grands pas.

Ce 24 février 2022, le vice-président de la firme Devimco, James Goulet, affiche un sourire enthousiaste lors de la pelletée symbolique. Même si les premières excavations ont eu lieu en novembre dernier, le Groupe a souhaité marquer le coup avec son partenaire, le Fonds immobilier de solidarité FTQ. Pour nous faire connaitre davantage ce projet phare, l’architecte du projet, William Atkinson, a accepté de nous confier les particularités et les défis de cette réalisation monumentale. 

 

À la une, de gauche à droite, James Goulet, vice-président, acquisitions et développement, Groupe Devimco et Martin Raymond, vice-président principal des investissements immobiliers, Fonds immobilier de solidarité FTQ. Crédit : Devimco

 

 

Les particularités du chantier signature

S’inscrivant dans la lignée de District Griffin, le dernier projet de Devimco se termine sur une note originale le long de la promenade Smith. Au XIXe siècle, le quartier aux allures industrielles répondait à une forte demande de produits manufacturés. D’où les nombreux vestiges remarquables postés aux abords du canal de Lachine, très actif avant sa fermeture à la navigation commerciale dans les années 70. Les futurs habitants seront ainsi aux premières loges d’une vue sur les artefacts venant de cette époque effervescente. De plus, les acquéreurs auront un panorama dégagé sur le mont Royal et le centre-ville, sans risque de vis-à-vis à l’avenir. Située à l’angle des rues Wellington et de la Montagne, cette structure haute de 23 étages présente 380 unités de condos réparties sur 320 000 mètres carrés et sur deux niveaux de stationnement en souterrain. Les couts estimés à 160 millions de dollars réservent un défi des plus ambitieux.

 

Le style architectural se démarque du contexte environnant. Les architectes ont imaginé des formes angulaires qui s’inscrivent dans la configuration du site. William Atkinson s’explique : « Le site a une géométrie irrégulière, ce qui a permis de moduler une volumétrie en angle très dynamique. La moitié de la façade sud s’implante dans la trame régulière de Montréal et la portion nord, qui s’inscrit dans l’axe de la rue de la Montagne, pivote. » Le revêtement de la façade marque un contraste chromatique pour souligner le mouvement entre ses deux parties distinctes. Côté sud, la couleur anthracite détonne avec la portion nord, plus lumineuse, faite d’aluminium. Le chantier compte une pléiade d’intervenants. Tandis que Forme Studio Architectes a réalisé les plans du bâtiment, Relief Design a poursuivi avec la configuration du paysage. Reconnue pour ériger des édifices d’envergure, Bastium Construction (en consortium avec Édyfic) assurera la livraison de l’immeuble qui s’échelonnera jusqu’en 2024. Pour la partie génie civile, le projet compte sur les services de GeniMac et sur BCA pour des conseils en structure.

 

Quelques défis à relever

Certains défis d’ordre historique et patrimonial ajoutent un degré de complexité au projet. Le site présente une servitude qui borde le chantier et qui empêche les entreprises d’exercer certains droits sur une partie adjacente au futur bâtiment. Cette portion accordée au réseau public accentue la logistique de mobilisation sur le chantier. Les experts tirent des lignes claires pour éviter les passages d’aqueduc souterrain ou encore le tunnel historique passant sous le canal. Sur le terrain, le promoteur rénovera également les anciennes vespasiennes du square Gallery, monument de style art déco classé. Leur présence crée un niveau de contraintes supplémentaire mais essentiel au rayonnement du patrimoine montréalais. Les acteurs du projet font donc preuve de prudence dans la phase d’excavation afin de ne pas changer la condition du sol dans ce périmètre.

 

Autre détail, mais pas des moindres : la pandémie mondiale qui affecte les couts et la chaine d’approvisionnement des matériaux. L’ensemble des professionnels et des entrepreneurs de la construction au Québec n’ont pu passer à côté de ces problèmes paralysants. William Atkinson précise que c’est le principal défi de tous les chantiers en cours et il poursuit : « C’est un enjeu auquel nous devons faire face au quotidien, mais nous sommes optimistes car la situation va se stabiliser. » Selon lui, cette situation demande à tous les intervenants un degré de flexibilité, de rigueur et d’entraide. D’où l’importance de s’entourer de gens de confiance.

Cet article est paru dans l’édition du 17 mars 2022 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.