Quai multiusager à Sept-Îles : un chantier d’une grande complexité

Par François G. Cellier

La construction d’un quai multiusager par le Port de Sept-Îles tourne rondement. Considéré comme le « plus grand chantier maritime au Canada », ses responsables ont récemment fait un bilan des activités qui s’y déroulent.

 

Entrepris en septembre 2012 du côté du terminal de Pointe-Noire, quelque 95 % de l’enveloppe budgétaire dévolue aux travaux est maintenant engagée. Compte tenu des prix « favorables » obtenus auprès de plusieurs fournisseurs de services et d’équipements, ce projet ne devrait pas excéder les 220 millions $ qui y seront investis. Au final, ce quai minéralier représentera le terminal portuaire de vrac numéro un en Amérique du Nord.

 

Pomerleau a décroché deux contrats majeurs dans ce projet, qui lui ont été octroyés en septembre 2012 et juin 2013. L’entreprise doit mettre en place le quai et des galeries de convoyeurs. Ces derniers longeront le quai d’approche. De son côté, Sandvik Canada a été mandatée (en septembre 2012) pour installer deux chargeurs à navire. Fabriqués en Chine, leur livraison aura lieu en février 2014.

 

« En termes de valeur en argent, ces trois contrats sont les plus importants à avoir été donnés pour ce chantier », lance Manon D’Auteuil, directrice Ingénierie et développement durable au Port de Sept-Îles. Le dernier appel d’offres doit être lancé en septembre prochain.

 

L’entrepreneur qui sera choisi devra assurer les raccordements électriques et de contrôles des infrastructures. AXOR Experts-Conseils, qui agit comme consultant dans ce projet, assume l’ingénierie, la gérance et la surveillance des travaux. Le Port de Sept-Îles a eu recours à plusieurs entreprises locales qui ont fourni pour environ 20 millions $ en services et équipements.

 

La construction du quai d’approche et celle du quai principal se font en parallèle. Ces travaux représentent un défi en soi, car ils sont réalisés dans l’eau et requièrent des grues extrêmement performantes, en raison du poids et de la taille des 140 pieux qui seront utilisés. Ces derniers font entre 55 et 60 mètres de longueur et atteignent 1,8 mètre de diamètre.

 

De plus, l’ensemble du projet est confronté à un échéancier très serré. « Nous avions atteint une bonne vitesse de croisière, mais le conflit dans l’industrie a quelque peu brisé le rythme. Il a fallu un certain temps pour rétablir la cadence souhaitée », de dire Manon D’Auteuil. Les travaux devraient néanmoins prendre fin au moment prévu, soit en mars 2014.

 

Sur le plan environnemental, des suivis quotidiens sont effectués, pour vérifier que les mesures d’atténuation requises soient respectées sur le chantier. Cela est notamment le cas pendant les opérations relatives au fonçage des pieux, qui font appel à une approche dite de vibration plutôt qu’au marteau, réduisant ainsi de moitié la distance parcourue par le son dans l’eau.

 

Pendant ces travaux, une personne est entièrement dédiée à la surveillance des mammifères marins. Au besoin, elle peut ordonner l’arrêt immédiat des opérations, s’il s’en trouve trop près du secteur investi. Avant que le chantier ne puisse reprendre, ces mammifères doivent avoir quitté les lieux. Une fois fait, une période supplémentaire de 30 minutes est allouée avant la reprise des activités, au cas où ils reviendraient. « Malgré les nombreuses complexités propres à ce projet, l’excellente coordination entre tous les intervenants facilite grandement les choses », conclut Manon D’Auteuil.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 9 août 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !