26 octobre 2017
Par Marie Gagnon

Humaniti, un projet emblématique réalisé dans le Quartier international de Montréal par Cogir Immobilier et le Fonds immobilier de solidarité FTQ, se distinguera par son caractère novateur.

Le projet, dont la valeur est estimée à plus de 200 millions de dollars, réunira en effet sous un même toit 150 copropriétés, 335 logements locatifs, un hôtel de 193 chambres, 60 000 pieds carrés de bureaux et 15 000 pieds carrés de locaux commerciaux. Ces cinq usages se superposeront à l’intérieur d’un édifice de 39 étages, dont la construction s’est amorcée en juin dernier.

 

« Ça faisait environ trois ans qu’on voulait faire un développement immobilier au centre-ville, parce que la tendance y est plutôt favorable pour le condo et le locatif, explique Mathieu Duguay, président du conseil et chef de la direction de Cogir. Par contre, le marché immobilier est plus serré depuis quelques années à Montréal, surtout pour les projets destinés à un seul usage. Nous avons donc découpé le projet en cinq usages afin de créer une communauté verticale évoluée, qui favorise les synergies et les échanges entre ses différentes composantes, comme la conciergerie, les commerces de proximité, le gymnase, le chalet urbain et les deux piscines sur le toit. »

 

Il précise qu’Humaniti ne se démarquera pas seulement par la mixité de ses usages, mais également par son architecture iconique, signée Lemay. Le bâtiment en forme de H sera en effet composé de trois blocs imbriqués les uns dans les autres et formant une cour linéaire dans le prolongement de la place Jean-Paul-Riopelle. Le premier bloc longera la rue Hermine et abritera cinq étages de bureaux. Le deuxième bordera la rue De La Gauchetière Ouest et logera un hôtel Marriott de dix étages. Il sera posé en porte-à-faux sur le premier bloc et s’emboîtera dans le troisième, sur la rue Viger. Ce dernier, d’une hauteur de 120 mètres, comprendra les copropriétés, les logements locatifs et les locaux commerciaux.

 

Le projet Humaniti - Photo de Lemay

 

« On vise un positionnement haut de gamme, mais on ne parle pas ici de dorures ou de marbre, seulement d’une architecture et d’aménagements contemporains et de bon goût, commente Mathieu Duguay. Le projet vise en plus les certifications LEED Or et Well, le premier standard de construction exclusivement orienté sur l’expérience de l’usager. Il y aura des espaces verts à l’extérieur, sur les trois terrasses, et à l’intérieur grâce à des murs végétalisés. Les aires de vie seront aussi très lumineuses, avec une combinaison de fenêtres pleine hauteur et de murs-rideaux. »

 

Le projet, divisé en deux phases, s’est amorcé en décembre passé avec la démolition de l’ancien bâtiment occupant le site de 51 000 pieds carrés. La seconde phase, qui prévoit 750 000 pieds carrés de superficie hors sol et cinq niveaux de stationnement souterrain, a été lancée au début de juillet par des travaux d’excavation. « L’excavation est toujours en cours, on en a pour six mois environ, soit jusqu’en janvier ou février prochain, précise Mathieu Duguay. On commencera aussitôt les fondations et la structure de béton. Le projet sera terminé au printemps 2020, sauf pour les condos, qui seront livrés à l’automne de la même année. »

 

Le chantier, qui a été confié à EBC, comporte bien entendu sa part de défis, notamment en raison de la densité du milieu bâti, indique le patron de Cogir. « Le bureau des ventes ouvrira en mars prochain. Il faudra donc faire un suivi très serré pour rester dans les délais », dit-il en précisant que les condos se vendront environ 600 dollars le pied carré, tandis que les appartements se loueront autour de 70 dollars par mois le pied carré.

 

Cet article est paru dans l’édition du jeudi 12 octobre 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.