Les Condos O'Nessy : entre l’histoire et la modernité

29 avril 2015
Par Luc-Etienne Rouillard Lafond

L'effervescence marquant le développement immobilier du centre-ville de Montréal se poursuit. Devimco Immobilier a lancé le 8 avril dernier la construction d'un complexe résidentiel sur le boulevard René-Lévesque Ouest, Les Condos O'Nessy.

Le site de 6 891 mètres carrés du fief Saint-Joseph, où logeaient autrefois les Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, sera désormais occupé par un immeuble d'habitation en copropriété ainsi qu'une tour d'habitation locative. Le projet, évalué à 175 millions $, prévoit également la réfection de la maison Saint-Édouard, un bâtiment patrimonial construit en 1892.

 

L'immeuble locatif de 20 étages, nommé Le Shaughn, sera le premier à sortir de terre. Comptant 295 unités de type studio, de trois, de quatre ou de cinq pièces, il devrait être complété au printemps 2017.

 

Divisée en trois phases, la construction des Condos O'Nessy donnera pour sa part naissance à une tour de 15 étages, dont la structure sera en béton armé. La première phase, amorcée récemment et construite simultanément à la tour Le Shaughn, offrira 130 unités d'habitation en copropriété. Sa livraison est prévue à l'automne 2016.

 

Devimco, qui est aussi l'entrepreneur chargé de la construction, complétera dans une seconde phase le bâtiment avec l'ajout de 122 unités, à partir de l'été 2016. Une terrasse sera à ce moment aménagée sur le toit.

 

L'architecte Jean-Pierre LeTourneux, de la firme Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes, est derrière la conception du complexe. Aussi, il a voulu maximiser les multiples vues offertes par le site en privilégiant un revêtement extérieur en murs fenêtres pour Les Condos O'Nessy. « Le bâtiment donnait sur la falaise et sur fleuve, à la fin du XIXe siècle. On a essayé de reconduire ça dans l'architecture. » Des fenêtres éconergétiques de type Low-E Argon ont été privilégiées.

 

Au cœur du projet se trouve une volonté de réconcilier les qualités urbaines et modernes du site avec son caractère historique. Le réaménagement de la maison Saint-Édouard, troisième phase du volet copropriétés, s'inscrit dans cette approche.

 

« Sur René-Lévesque, on a voulu loger les bâtiments qui vont avec l'échelle métropolitaine de la ville, explique l'architecte. Il y a le caractère métropolitain avec les bâtiments en hauteur et ce bâtiment patrimonial qui vient s'intégrer en gardant quand même son intégrité. »

 

L'architecte souhaitait aussi rappeler le bâtiment original en révélant sa forme première. « Nous avons convaincu l'arrondissement qu'il y avait certaines ailes, qui étaient plus récentes, dont on pouvait se départir. On a gardé le bâtiment original, donc la plus belle partie, avec la chapelle et l'aile que se trouve à l'ouest. »

 

En plus d'une vingtaine d'unités d'habitation dans son aile de quatre étages, le bâtiment patrimonial accueillera dans sa chapelle une piscine, un centre d'entrainement, une salle de yoga, un lieu de rassemblement et un espace pour le spa. Le promoteur souhaite compléter le complexe sur un horizon de trois ans.

 

Toujours dans l'optique du souvenir, le projet sera pourvu de jardins d'une superficie de 25 000 pieds carrés. « On a gardé suffisamment d'espaces verts autour de la maison Saint-Édouard, puisqu'à l'époque il y avait de grands jardins tout autour », avance Jean-Pierre LeTourneux. Les travaux d'aménagements paysagers seront réalisés par la firme Fahey + Associés.

 

Le complexe comptera finalement trois étages de stationnement souterrain. La firme de génie WSP est responsable de l'ingénierie en structure, alors que l’ingénierie mécanique relève de la firme CPF Groupe Conseil.

 

Si le nombre croissant de tours d'habitation jonchant le centre-ville de Montréal peut en effrayer certains, Devimco Immobilier a été encouragé par le rythme rapide des ventes de la phase 1 des Condos O'Nessy qui ont atteint maintenant 60 % des unités.

 

« Ça détonne un peu avec la déprime que l'on entend sur la place publique par rapport au marché de la copropriété à Montréal, conclut Mathieu Jobin, directeur général de l'entreprise. On pense qu'avec un produit bien pensé, bien ciblé et surtout distinctif, le marché de la copropriété a encore de la profondeur. »

 


Cet article est paru dans l’édition du mardi 14 avril 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !