Des défis multiples pour le complexe Aera de Saint-Hilaire

22 novembre 2023
Par Isabelle Pronovost

Chaque projet vient avec son lot de défis, autant au chapitre de la conception que de la construction ou des exigences des municipalités. À cela pourrait bientôt s’ajouter l’enjeu du coût des assurances.

Le chantier va bon train pour le projet Aera Saint-Hilaire, un complexe évalué à 60 M$ qui comptera 143 unités de condo locatives au pied du mont éponyme. Il y avait quelques années déjà que le développeur — Momentum 1 — visait ce site en raison de la qualité de son emplacement ainsi que de son accès aisé aux transports en commun et aux routes. Les unités, réparties dans deux bâtiments de quatre étages, s’adressent aux empty nesters, ces personnes qui quittent une maison devenue trop grande pour un logis requérant moins d’entretien. Bien que les habitants de Mont-Saint-Hilaire disposent d’un revenu plus élevé que la moyenne, 15 % des condos du projet seront abordables.

 

Objectif : octobre 2024

Les travaux ont commencé en octobre 2022. La fondation et les stationnements souterrains sont complétés à 90 %. La structure, les fenêtres et les divisions intérieures sont terminées dans la phase 1, ainsi que la moitié de l’électromécanique; cette phase devrait être livrée en juin 2024. La livraison du complexe dans son ensemble est, quant à elle, prévue pour octobre de la même année.

 

Il s’agit du cinquième immeuble résidentiel de la gamme Aera. Le président-directeur général de Momentum 1 et président de Gestion Rodier, Dominic Rodier, indique avoir mis en place un système d’intelligence d’affaires qui prend en considération, en continu, les enjeux vécus lors de chantiers précédents afin d’optimiser la conception des nouveaux projets. Cet exercice se déploie autour de trois axes : les dessins techniques, les devis standards Aera et le guide du surintendant. Concernant ce dernier aspect, il raconte avoir remarqué dans le passé des remblais moins bien compactés qui causaient par la suite des problèmes. Depuis, des stratégies entourant les remblais font partie du guide du surintendant. « On est toujours en mode “régler la source des problèmes” et non pas juste “régler les problèmes” », assure-t-il.

 

Plusieurs défis

Malgré l’expérience du développeur et constructeur, des défis sont survenus pendant la conception du projet, certains étant impossibles à prévoir, comme la décision de Mont-Saint-Hilaire de réduire la densité sur le site. Autre défi en lien avec la Ville : le réseau municipal ne peut absorber un débit élevé d’eaux sanitaires. Il a donc été décidé d’aménager, près des fondations, des réservoirs qui accumulent temporairement ces eaux, pour les relâcher ensuite graduellement dans le réseau. Ajoutons à ces enjeux un bâtiment qui a dû être pieuté ainsi qu’une nappe phréatique élevée qui a nécessité des fondations moins profondes.

 

Pour ses projets futurs, Dominic Rodier anticipe un défi d’un tout autre ordre : celui du prix des assurances. À l’heure actuelle, il en coûte de plus en plus cher d’assurer des immeubles en bois, autant pendant la période de construction que lorsque les bâtiments sont ensuite en activité. « On est vraiment en questionnement sur ce mode structural-là, car ça devient fragile financièrement. Ce n’est pas que c’est un moins bon bâtiment, ce sont vraiment les coûts d’assurance qui commencent à être moins intéressants, disons. » Il dit surveiller de près la situation afin de tenter de prédire à quel moment il deviendra plus avantageux de recourir à un autre mode structural.

 

ÉQUIPE DE PROJET
  • Architecture : GMAD — Groupe Marchand Architecture Design Inc.
  • Entrepreneur général : Gestion Rodier
  • Génie civil et structure : St-Georges Structures et civil
  • Génie mécanique, électrique et incendie : IME Experts-Conseils
 

Cet article est paru dans l’édition du 2 novembre 2023 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.