Feu vert pour la Coopérative du Bel Âge à Pincourt

11 juillet 2018
Par Jean Garon

Certains projets de construction prennent plus de temps que d’autres à se concrétiser. C’est le cas du futur immeuble de 80 logements locatifs abordables pour personnes âgées en légère perte d’autonomie de la Coopérative de solidarité du Bel Âge de Pincourt. Les travaux de construction viennent tout juste d’être lancés, après plus d’une décennie d’attente.

Ce projet a rencontré de nombreuses difficultés avant de voir enfin le jour, raconte avec soulagement Pierre Chamberland, président de la Coopérative. Proposé en 2006, ce projet s’est d’abord heurté à une levée de boucliers de citoyens qui n’en voulaient pas dans leur cour. La Ville de Pincourt a dû fournir un des derniers terrains constructibles aux limites de son territoire, mais qui nécessitait une évaluation environnementale. Le site d’implantation avait le malheur de se trouver en partie en milieu humide, une situation qui requiert l’autorisation du ministère de l’Environnement avant de construire. De plus, le secteur constitue un habitat protégé pour la grenouille rainette faux-grillon de l’Ouest, une espèce vulnérable qui hante les promoteurs immobiliers depuis quelques années.

 

Le projet avait déjà été accepté par la Ville en 2008-2009, puis par la Société d’habitation du Québec (SHQ) en 2010. Mais il aura fallu attendre jusqu’en 2013 pour obtenir un autre terrain de la municipalité (17 364 m2) et attendre encore deux autres années (2014-2016) pour obtenir les autorisations gouvernementales afin d’être conforme aux exigences provinciales et municipales. Résultat : il a fallu déplacer le bâtiment de 10 à 15 mètres sur le plan d’implantation et ajouter l’aménagement d’un passage souterrain pour les grenouilles qui entraînera une perte de 15 % de la superficie du terrain.

 

Plus long et plus cher

Tous ces déboires et délais ont eu évidemment des répercussions. Tant et si bien que le coût du projet est passé de 10 M$ en 2010 à 18,1 M$ à ce jour, en considérant les révisions de plans, les nouveaux choix de matériaux et la mise aux normes de ce type de bâtiment concernant notamment la protection incendie. En outre, l’aide financière gouvernementale de près de 5 M$, qui représentait 46 % du coût du projet initialement, ne représente plus que 27 % du montant. Heureusement, la Ville accorde 1,8 M$ pour la réalisation du projet et la Coopérative bénéficiera d’autres programmes d’aide financière.

 

Le nouveau bâtiment conçu par l’atelier d’architecture Massicotte Dignard Taillefer Patenaude comportera une structure en béton incombustible de cinq étages munie de gicleurs et abritera 80 unités de logement d’une et deux chambres à coucher (3 ½ et 4 ½ pièces), incluant chacune un balcon couvert. Son concepteur, Étienne Taillefer, lui a donné une signature architecturale contemporaine avec un choix de matériaux durables et une optimisation de l’espace habitable par des aires ouvertes.

 

Le bâtiment comprend également deux ascenseurs, un grand escalier central abondamment fenestré sur un côté qui est adapté pour encourager les résidents à l’exercice physique, 25 stations de rangement intérieures pour triporteurs et 77 places de stationnement extérieures, sans oublier une cuisine pour préparer des repas, une salle à manger et une terrasse à l’arrière au niveau du sol.

 

L’ingénierie civile et la conception de la structure et des systèmes électromécaniques ont été confiées à CIMA+, tandis que la construction sera assurée par le Groupe Geyser. La livraison de l’immeuble est prévue pour le mois de juin 2019, à la satisfaction des futurs occupants qui attendent ces logements depuis si longtemps et pour lesquels il existe une liste d’attente de près de 300 citoyens de Pincourt et ses environs.

 

Cet article est paru dans l’édition du vendredi le 28 juin 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.