Par François G. Cellier

L’érection de la Tour des Canadiens vient tout juste de se mettre en branle. L’annonce en a été faite le 6 juin dernier à l’occasion d’un lancement officiel. Ce futur immeuble résidentiel de 50 étages sera le plus haut à n’avoir jamais été construit à Montréal. Il abritera 555 unités et trônera sur la Place du centenaire des Canadiens de Montréal, à proximité du Centre Bell.

 

Projet emblématique s’il en est un, ce futur immeuble nécessitera des investissements totalisant 230 millions $. Le consortium formé de la Corporation Cadillac Fairview, Canderel, le Fonds immobilier de solidarité FTQ et le Club de hockey Canadien en sont les partenaires.

 

Pour la Corporation Cadillac Fairview, ce gratte-ciel pose les premiers jalons d’un redéploiement immobilier majeur dans le secteur, qui comprendra des immeubles à vocation résidentielle et commerciale. Les édifices projetés s’élèveront dans l’îlot de la gare Windsor ainsi que son secteur sud. Pour atteindre cet objectif ambitieux, ce développeur immobilier y injectera plus de 2 milliards $ au cours des 15 prochaines années.

 

Débuts du chantier et défis architecturaux

Le chantier s’amorce alors que toutes les unités sont déjà vendues, à l’exception de deux appartements terrasses. « Il s’agit du projet immobilier qui s’est écoulé le plus vite dans l’histoire de Montréal », dit-on.

 

Il a néanmoins nécessité plusieurs pourparlers avec la Ville avant d’obtenir le feu vert. Les défis architecturaux ont par ailleurs été multiples, car cette tour d’environ 165 mètres de haut reposera sur un terrain à la fois long et étroit. Cela a obligé l’installation de murs de contreventement supplémentaires, pour contrer les charges additionnelles qui en découleront. Ces contraintes ont imposé plus d’efforts à la firme d’ingénierie en structure SDK.

 

« En outre, tout le traitement de l’accès intérieur à la gare Windsor (au rez-de-chaussée) a représenté une certaine complexité », de dire Aurèle Cardinal, l’architecte du projet au sein du Groupe IBI-CHBA. Il a aussi fallu tenir compte de l’aménagement d’un vaste « sport bar », qui logera lui aussi au rez-de-chaussée et sera relié directement au Centre Bell.

 

Tour des Canadiens. Crédit Cadillac Fairview

 

 

Construire au-dessus du métro

D’autres difficultés ont également dû être surmontées, en raison d’une construction au-dessus d’un tunnel de métro. Pour cette raison, des stationnements seront construits entre les second et dixième étages de la Tour, au sein d’un basilaire, qui sera suivi des unités de copropriété à compter du 12e niveau.

 

L’idée directrice du projet consistait à bien définir le concept dans son environnement. Il fallait à tout prix préserver les vues donnant sur le fleuve Saint-Laurent et le Mont-Royal. « En ce sens, les contraintes souterraines se sont transformées en avantage, car comme les appartements commenceront au-dessus du Centre Bell, tous les occupants auront une vue imprenable », de dire pour sa part Stéphanie Cardinal, présidente de la firme Humà Design + architecture, qui a élaboré les aménagements intérieurs de l’édifice.

 

Humà Design a conçu des espaces à la hauteur des attentes. Cette tour ciblait des acheteurs entichés par le mythe rattaché au CH, qui souhaitaient s’installer au centre-ville, ainsi que des investisseurs qui en ont vu d’autres dans le monde.

 

« Nous avions un souci de relever la barre », d’ajouter Stéphanie Cardinal. À titre d’exemple, même si les unités seront relativement petites, les personnes qui y vivront n’auront pas l’impression d’être à l’étroit. Ce projet phare qui sera construit par Reliance Construction, et dont le génie mécanique et électrique a été confié à la firme Bouthillette Parizeau, doit être livré en 2016.

 


Cet article est paru dans l’édition du mardi 11 juin 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !