Maryse Leduc – Architecte comme Michel-Ange et Léonard de Vinci

18 février 2013
Par Dominique Lemoine

Passionnée par les arts dès son plus jeune âge, adepte du dessin, de la sculpture, de l'artisanat, de la couture et de la peinture, Maryse Leduc envisageait une carrière dans les arts. Jusqu'à ce qu'à 15 ans, l'orienteur de son école lui dise que Michel-Ange et Léonard de Vinci étaient aussi des architectes.

 

« J'ai découvert l'architecture, qui mariait tous mes intérêts, et ç’a été un coup de foudre. J'ai réalisé que l'architecture touche à tout, esthétique et pratique. Tout de suite j'ai voulu en faire », dit-elle. La suite : technique d'architecture au Cégep du Vieux Montréal (seule fille à son premier cours), baccalauréat en architecture à l'Université de Montréal et maîtrise en histoire et théorie de l'architecture à l’Université McGill.

 

Elle est devenue architecte-décorateur-entrepreneur. Après avoir acquis de l'expérience dans un bureau d'architectes et fait des voyages d'études en Europe avec carnets de croquis en poche, elle s'est lancée à son compte, il y a 22 ans. Avec son propre bureau d'architecture et de design intérieur résidentiels pour des projets écologiques de milieu à haut de gamme, styles campagne, champêtre et contemporain.

 

Avoir le plein contrôle sur le projet

« Je voulais contrôler le résultat au complet et toucher à toutes les parties du projet. Je voulais que ma signature s'applique au projet de A à Z ». Avec son équipe d'une douzaine d'employés, elle s'occupe de la conception, du style, des plans et devis, du suivi du chantier, de la coordination et gestion du projet. Et son dada, les maisons écologiques, était un marché vraiment pas encore développé à l'époque.

 

Et depuis 2003, pour contrôler encore plus la qualité du produit, elle détient une licence d'entrepreneur général pour son entreprise Maison Vive. Elle peut donc construire des projets clés en main, « c'est comme un guichet unique ». Stratégie qui ne requiert qu'une coordination avec elle-même et qui sourit aux clients qui ne veulent pas « parler à 36 personnes », en plus de permettre des économies d'échelle.

 

D'où est venue l'idée ? Lors de salons d'habitation, elle recevait des demandes pour acheter des plans et modèles de chalet et petites maisons similaires à ce qu'elle faisait sur mesure comme architecte. Ainsi que des demandes pour des projets livrés clés en main. Avec la licence, elle a conçu une douzaine de plans aujourd'hui vendus, en plus des projets clés en main, et elle continue les projets sur mesure.

 

Motivation : rendre les gens heureux à long terme

Ce dont elle est le plus fière : avoir à son portfolio plus de 1 000 maisons individuelles. « Elles sont toutes belles, mais il y en a qui se distinguent, sans qu'elles soient toujours les plus grosses ». Certaines plus célèbres ont fait l'objet de publications ou ont été présentées dans des salons d'habitation. « Il y en a qui font l'unanimité. Tu accroches 10 photos et il y en a deux que tout le monde aiment », soutient-elle.

 

Être dans un état constant de création est ce qu'elle apprécie le plus de son métier, une réalisation de sa vocation artistique. Car chaque projet est différent et il n'y a pas de « recettes toutes faites ». Donc pas de routine. Les projets doivent seulement être beaux et avoir du sens, c'est-à-dire être intemporels.

 

« Des gens après 10 ans sont encore plus heureux qu'au début, chaque jour ils apprécient, ils viennent me le dire. Et elles sont belles et restent belles ». De la rétroaction de la part de ses anciens clients, elle en reçoit et l'apprécie. « Pour moi la réussite est un ensemble qui inclut la satisfaction du client ».

 

Et les tâches administratives et de gestion : « ça fait partie de la vie, de l'ensemble », dit-elle. Autre aspect négatif : « je ne peux pas me cloner encore, me dédoubler », dit celle qui aimerait en faire plus. La solution est de bien s'entourer et de pouvoir déléguer à du personnel compétent et de confiance.

 

Autant de femmes que d’hommes

Bien que la seule fille dans son premier cours d'architecture au CÉGEP, elle soutient que ce n'est plus comme ça maintenant en architecture, qu'il y autant de femmes que d'hommes.

 

Comme entrepreneur, elle dit respecter le savoir-faire et les compétences des gens de métier. « J'aime la collaboration, l'échange et la confiance. Parfois tu dois imposer, mais pas toujours. Le respect amène le respect ». Elle dit n'avoir sur un chantier aucune tolérance pour le manque de respect et les préjugés.

 


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