5 mars 2013
Par Christian Chaloux

Le printemps est synonyme de remplissage de nombreux nids-de-poule au Québec. La région de l’Abitibi-Témiscamingue n’y échappe pas. Pour les employés du ministère des Transports du Québec (MTQ), le retour de la belle saison marque également le retour des plaques vibrantes, ces machines de plus de 100 kilos qui servent à compacter un nid-de-poule rempli d’asphalte neuf.

 

Les automobilistes ont remarqué que les trous dans la chaussée sont nombreux et se trouvent parfois sur de courtes distances. Ailleurs, les nids-de-poule s’éparpillent sur de longues distances à une fréquence qui gardent alertes les automobilistes.

 

Les travailleurs du MTQ chargés de remplir ces nids-de-poule doivent également transporter leur équipement d’un trou à l’autre pour faire le travail correctement. La petite machine portative, la fameuse plaque vibrante, est tout, sauf facile à transporter et à déplacer.

 

Une brillante idée : la plaque vibrante inclinable

Un jour, René Martel, un chauffeur ingénieux du Centre de services de Ville-Marie, a pensé que de simples roues pourraient grandement l’aider à transporter ces engins d’un nid-de-poule à l’autre. L’idée lui est venue à l’automne 2010, alors que des maux de dos l’affligeaient. Il appréhendait le printemps qui ne ménageait en rien le dos des travailleurs avec l’utilisation du compacteur à temps plein.

 

Il a demandé à son collègue mécanicien au centre de service, Pascal Bergeron, de fixer des roues sur les côtés de la machine pour déplacer le compacteur. La plaque devenait de ce fait inclinable, ce qui permettait de la surélever pour le transport. Auparavant, c’était grâce à la vibration que l’engin se déplaçait. Cette époque est maintenant révolue au centre de services de Transports Québec à Ville-Marie. 

 

Le mécanicien du centre de services, Pascal Bergeron, a installé des roues amovibles qui s’enlèvent en un tour de main. Une petite chaîne attachée au manche complète l’innovation.

À peine 200 $

Les critiques ont dit que les nouvelles roues seraient de trop pour le travail dans les coins et les bordures de trottoirs. Le mécanicien a donc installé des roues amovibles qui s’enlèvent en un tour de main. Une petite chaîne attachée au manche complète l’innovation. Quelques centaines de dollars et un travailleur a œuvré à la mise en place de ce nouveau système sur les deux compacteurs du garage.

 

« C’est un outil simple. On ne comprend pas pourquoi personne n’y avait pensé dans l’industrie », se questionne Claudine Desjardins, chef de service au ministère des Transports. Son équipe a donc été doublement surprise de voir leur invention récompensée puisque pour eux, c’était une invention qui venait de soi, et ils riaient bien de n’y avoir pas pensé avant.

 

Reconnaissance à la CSST

L’innovation a été primée par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), qui a remporté le prix national de l’innovation dans la catégorie organismes publics en 2011. Elle a de plus remporté le volet régional.

 

La nouvelle a fait le tour de Transports Québec. D’autres comités paritaires en santé et sécurité ont soulevé des problèmes de dos causés par le déplacement des plaques vibrantes. Les autres centres de services s’informent de plus en plus pour modifier les plaques vibrantes.

 

Un comité santé et sécurité

Dans le Centre de service de Ville-Marie, le comité sur la santé et la sécurité se réunit tous les deux mois. Parmi d’autres innovations, l’équipe a été en nomination pour un convoyeur qui servait à transporter l’asphalte nécessaire pour remplir les nids-de-poule. « Ça permet d’éviter à nos travailleurs de transporter des poches de 22 kilos. On aidait donc nos gens à travailler plus vite sans que personne ne se blesse », explique Mme Desjardins.

 

Comme quoi les nids-de-poule causent autant d’ennui aux automobilistes qu’à ceux qui les remplissent chaque printemps.

 

Le Centre de services de Ville-Marie compte 46 employés. La moyenne d’âge dépasse largement les 50 ans et plusieurs d’entre eux comptent plus de 30 ans de service.

 

Faits saillants du programme SST du centre de services de Transports Québec à Ville-Marie 

  • Un employé cherche à modifier ses habitudes de travail avec une machine. La collaboration avec un collègue mécanicien lui permet d’ajouter de l’expertise.
  • Utiliser les critiques pour améliorer l’invention.
  • L’investissement requis est minime pour réaliser une idée simple mais efficace.
  • Des comités paritaires en santé et sécurité se rencontrent régulièrement et partagent entre eux les bonnes idées contribuant à la prévention.

 


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