Par Christian Chaloux

Le nouveau planétarium de Montréal, en pleine construction, ne vise rien de moins que la certification environnementale LEED de niveau Platine. Le chantier de 35,5 millions $ a été visité par Constructo, qui a constaté les nombreux défis techniques relevés par les concepteurs et les travailleurs dans ce projet.

 

Le site du Parc olympique de Montréal est reconnu pour ses décors de béton. Le Planétarium Rio Tinto Alcan, en construction depuis l’été 2011, entend briser cette harmonie en cédant la place à un bâtiment vert entouré de verdure.

 

Pour obtenir la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), niveau Platine, tout a été pensé pour répondre aux critères élevés en matière de développement durable.

 

Des équipements sanitaires au système de chauffage, en passant par les matériaux de construction, qui sont soit recyclés ou achetés localement, tout y sera afin d’atteindre les plus hauts standards de construction durable. La lumière naturelle sera optimisée et la ventilation sera principalement effectuée par déplacement d’air.

 

Les principes de récupération et de réutilisation seront appliqués à l’ensemble des systèmes : les eaux grises, récupérées dans d’immenses réservoirs déjà installés, serviront aux appareils sanitaires, et les eaux de pluie seront récupérées pour irriguer les aménagements paysagers, qui seront eux-mêmes élaborés avec de la terre récupérée. Le toit vert permettra l’absorption et l’évapotranspiration de la chaleur. Bien évidemment, le système d’éclairage extérieur visera à réduire la pollution lumineuse et 50 % des matériaux en bois seront certifiés FSC (Forest Stewardship Council).

 

Le tiers des travaux étaient achevés au moment de la visite de presse organisée le 1er février dernier.

 

Le projet découle d’un concours international remporté par la firme montréalaise Cardin Ramirez Julien, en consortium avec Ædifica, SNC-Lavalin, Dupras Ledoux ingénieurs, Fauteux et associés architectes paysagistes.

 

Les architectes ont présenté un bâtiment sur trois niveaux avec un design représentant deux cônes pointés vers le ciel, qui évoquent des instruments d’observation des étoiles. À l’intérieur de chaque cône se trouvent deux théâtres où les dômes seront construits pour accueillir les spectateurs. De plus, une salle d’exposition de 500 mètres carrés sera ajoutée ainsi qu’une billetterie à l’entrée. Le deuxième niveau permettra aux visiteurs de parcourir le toit vert.

 

Le sous-sol, qui logeait autrefois des entrepôts, accueillera les groupes de visiteurs, les vestiaires, les salles d’animation, la seconde billetterie et la salle des machines.

 

Les défis techniques ont été nombreux pour l’entrepreneur général, Groupe Decarel, qui a remporté l’appel d’offres devant cinq soumissionnaires.

 

L’emplacement du nouveau bâtiment est situé dans un endroit contigu du Parc olympique. Les architectes ont découpé les travaux d’érection de la structure en 14 étapes distinctes.

 

« Le projet présente une géométrie excentrique et complexe », indique France Beaulieu, ingénieure et chargée de projet du Planétarium Rio Tinto Alcan. Le terrain d’origine, qui fut jadis un terrain de pratique pour les Expos, n’a pas été aménagé pour recevoir le planétarium. « Il a fallu être proactif dans le relevé des conditions existantes pour asseoir cette structure », a-t-elle précisé.

 

Les prochaines étapes consistent à fermer le bâtiment suivi de l’aménagement intérieur et paysager. La fin des travaux est prévue en décembre prochain.

 

Le Planétarium Rio Tinto Alcan est réalisé grâce à la participation financière de la Ville de Montréal, des gouvernements du Canada et du Québec, ainsi que de Rio Tinto Alcan.

 


Cet article est paru dans l’édition du jeudi 9 février 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !