Agrandissement de l’Hôpital de Verdun : un pavillon axé sur l’humain

3 mars 2022
Par Elizabeth Pouliot

Un grand chantier anime presque un quadrilatère entier du sud-ouest de Montréal, tout près des berges. Il s’agit de la construction du nouveau pavillon de l’Hôpital de Verdun, qui avance à bon train. Si l’immobilier de l’institution se modernisera, il en va de même pour les soins cliniques, qu’on souhaite aussi réviser afin de les rendre encore plus humains.

L’agrandissement de l’Hôpital de Verdun consiste en l’ajout d’un nouveau pavillon rattaché par une passerelle à l’hôpital existant, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal souhaitant y augmenter le pourcentage de lits en chambre individuelle. Le projet s’est amorcé dans la tête de ses concepteurs en janvier 2019, après des études préliminaires. Le coup d’envoi des travaux préparatoires a été donné en 2021, il fallait entre autres construire de nouveaux quais de réception, déplacer temporairement la médecine nucléaire et dévier une conduite d’aqueduc. L’excavation en vue de la construction du nouveau pavillon a, quant à elle, commencé au cours de l’été dernier. « D’ici l’hiver 2025, il y aura une livraison progressive des différents chantiers. Les prochaines livraisons seront les nouveaux quais de réception, vers la fin du printemps 2022 », mentionne Éliane Favreau, chargée de projet pour le CIUSSS.

 

Il était primordial pour l’hôpital et pour l’arrondissement que la nouvelle construction se marie avec son environnement. Voilà pourquoi le revêtement extérieur choisi est la brique, qui fait écho au bâtiment existant ainsi qu’à l’Auditorium de Verdun, situé à un jet de pierre de l’hôpital. Construit en 1932, le centre de soins hospitaliers suivait alors la tendance Art Déco. Le consortium d’architectes composé de Jodoin Lamarre Pratte, Menkes Shooner Dagenais Letourneux et CGA a donc travaillé à rappeler ce style avec le nouveau pavillon, que ce soit à l’extérieur avec les motifs des briques ou à l’intérieur avec des clins d’œil aux dorures, au terrazzo, aux couleurs ou aux matériaux du bâtiment existant. Rien n’a été laissé au hasard non plus avec la passerelle. « Elle sera complètement vitrée, révèle Éliane Favreau. Il s’agit donc davantage d’un mur rideau, mais avec une sérigraphie dans le verre à partir du niveau deux pour balancer la transparence et la luminosité afin de créer une certaine intimité pour la clientèle. » En effet, bien des patients hospitalisés transiteront en civière, par exemple, du pavillon à l’hôpital. « Au-delà de livrer une bâtisse neuve, on cherche aussi, en parallèle, à réaliser une transformation clinique au sein de l’hôpital, afin d’adopter des pratiques encore plus humaines », souligne Éliane Favreau.

 

Construire à partir d’une construction existante et, par-dessus le marché, en pleine ville, change la donne. Il faut notamment trouver un espace suffisant pour les roulottes de chantiers et pour la mobilisation des entrepreneurs. « C’est bien géré de façon quotidienne, mais il faut toujours prendre un peu plus de temps pour se préparer et se questionner afin de nuire le moins possible à la circulation locale », note Éliane Favreau. De plus, les services se poursuivent malgré tout dans l’hôpital. Les travaux de connexion de la passerelle ou encore du futur atrium avec son bloc ascenseur doivent donc être davantage planifiés. De plus, comme le CIUSSS vise une certification LEED avec ce projet immobilier, plusieurs aspects ont été abordés en amont, tels que l’efficacité énergétique, l’économie d’eau, le transport actif, cela se traduisant entre autres par un nombre suffisant de douches pour les employés ou encore la présence de supports à vélo couverts et non couverts.

 

Ce projet de 264,9 millions de dollars dirigé conjointement par le ministère de la Santé et des services sociaux, la Société québécoise des infrastructures et le CIUSSS comporte plusieurs lots. Seulement en 2022, 11 appels d’offres sont en cours et 19 autres s’en viennent d’ici la fin de l’été. L’ingénieur civil et de la structure est le consortium Norda Stelo - Elema. Le génie mécanique et électrique a été confié au consortium BPA et Gbi. L’architecture de paysage a été assurée par Projet Paysage. Le gérant de construction est le Groupe AXOR et les entrepreneurs généraux sont : Entreprises Cogenex Inc., Groupe Piché, Groupe DCR, Construction Fluet Inc., demospec, Loiselle Inc., Coffrages Synergy, Aciers Coudibec, TK Elevator et Lambert Somec Inc.

Cet article est paru dans l’édition du 17 février 2022 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.