7 septembre 2022
Par Isabelle Pronovost

Après avoir connu plusieurs rebondissements au cours des dernières années, le chantier de la Caserne 26 est à nouveau sur les rails. Aperçu des défis qui attendent l’équipe chargée de reconstruire ce bâtiment patrimonial.

Les travaux de reconstruction de la Caserne 26 dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal ont repris ce printemps, après avoir été interrompus en 2019. À l’époque, un entrepreneur avait été mandaté pour restaurer le bâtiment, restauration qui ne s’est pas déroulée comme prévu. Les murs de maçonnerie — fortement détériorés — menaçaient de s’effondrer, de sorte que le chantier a dû être suspendu. La caserne a ensuite été démantelée et le contrat, résilié, puisque la portée des travaux n’était plus la même.

 

En octobre 2021, un nouveau contrat de 14,6 millions de dollars a été accordé à Sutera, qui a aussitôt entrepris la démolition de la structure d’acier. Une fois l’hiver terminé, les travailleurs ont procédé à la démolition des fondations du bâtiment — autant celles d’origine en pierre de moellon que celles érigées par l’ancien entrepreneur. L’excavation a aussi été achevée, une étape qui a été surveillée de près à l’aide de sismographes. Autre mesure adoptée afin de réduire le bruit et les vibrations : le recours à l’hydro-excavation pour une partie des travaux.

 

À l’heure actuelle, des travaux de fondation sont en cours. « C’est un travail qui est quand même assez long parce que c’est une fondation hors standard étant donné qu’on réutilise la façade de maçonnerie existante », explique Simon-Pierre Demers, gestionnaire de projets immobiliers à la Ville de Montréal. En effet, les pierres de l’ancienne caserne ont été numérotées et entreposées pour réutilisation sur le nouveau bâtiment afin de préserver son caractère patrimonial. La fondation pour les soutenir doit donc être très épaisse, soit près de deux pieds de largeur. « C’est quelque chose qu’on fait très rarement, défaire un mur pour le reconstruire. C’est un défi immense. »

 

En plus de la maçonnerie d’origine, plusieurs éléments commandés par l’entrepreneur précédent seront réutilisés, par exemple les portes et fenêtres, l’ascenseur et les unités de ventilation. Le bâtiment vise la certification LEED Or. Un architecte de paysage a aussi été mandaté afin d’embellir et de verdir le site, notamment par la plantation d’une vingtaine d’arbres.

 

Malgré les difficultés techniques, le défi principal, selon la Ville, consiste à exécuter les travaux dans un milieu urbain très dense. Pour faciliter les relations avec les résidents du quartier, un comité de bon voisinage a été mis sur pied. Chapeauté par Marie-Claude Chartrand d’Intervia, ce comité implique les citoyens et les informe du déroulement des travaux (bruit, poussière, vibrations). Simon-Pierre Demers ne tarit pas d’éloges à l’égard de l’agente de liaison : «  C’est une personne qui a contribué à l’acceptabilité du projet dans la communauté. Elle a fait une très bonne job, et c’est quelque chose qu’on va continuer à faire dans le futur. Je lui lève mon chapeau ! »

 

Le nouveau bâtiment, d’une superficie de 1 200 mètres carrés, devrait être livré à la fin de 2023. Le troisième étage sera utilisé comme espace communautaire à vocation culturelle. En plus de voir le retour de ses pompiers, la caserne servira aussi de lieu d’accueil lorsque d’autres casernes devront fermer à l’avenir pour cause de travaux. Elle pourra en outre héberger un camion supplémentaire en cas de besoin.

 

ÉQUIPE DE PROJET
  • Entrepreneur général : Sutera
  • Ingénieur en structure : SDK
  • Génie électrique et mécanique : Bouthillette Parizeau
  • Génie civil : Marchand Houle et Associés
  • Analyse des risques : ABS
  • Architecture : Archipel
  • Architecture de paysage : Projet Paysage
 

Cet article est paru dans l’édition du 25 août 2022 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.