Un projet d’envergure près de la station Rosemont

30 octobre 2019
Par Charlotte Lheureux

Amorcé il y a une quinzaine d’années, le grand mouvement de revitalisation du site des Ateliers municipaux aura vu la construction de la bibliothèque Marc-Favreau ainsi que de nombreux commerces et parcs, mais aussi de condominiums et de logements.

L’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) accentue ainsi sa présence dans le quartier et, plus généralement, dans le paysage montréalais.

 

L’un des plus importants chantiers de l’OMHM, dont le cout est estimé à environ 92 millions de dollars (taxes incluses), le projet Îlot Rosemont permettra d’ajouter 193 logements au parc immobilier du bâtisseur social. Ceux-ci viendront bonifier l’offre de logements abordables du site pour un total de 868 unités à terme sur l'ancien site des Ateliers municipaux. Le projet, qui se veut bénéficiaire du programme AccèsLogis, contribuera à la Stratégie de développement de 12 000 logements sociaux et abordables de la Ville de Montréal.

 

Outre la vocation sociale, l’opération suit les orientations du Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui vise à concentrer la croissance résidentielle autour des aires TOD (Transit-Oriented Development). Un concept ici pris au mot puisque les constructions se développent directement au-dessus du terminus d’autobus, à proximité de la station Rosemont. Un plan d’accessibilité mené par la STM a d’ailleurs conduit au rehaussement de l’édicule du métro, celui-ci pris en charge par les nouvelles constructions sans toutefois y être totalement incorporé, les aléas d’échéanciers ne le permettant pas.

 

Particulièrement complexe au vu de l’intrication serrée des programmes, le projet conçu par la firme Lapointe Magne et associés, en association avec Vlan Paysages pour les extérieurs, n’en marque pas moins sa volonté de s’inscrire dans la continuité de la trame urbaine. Son implantation et sa volumétrie fractionnée visent à minimiser l’impact de la densité construite, et à définir l’extrémité ouest de l’ilot. Son ouverture en équerre vers le boulevard Rosemont et la bibliothèque Marc-Favreau dégage un nouveau parvis, permettant de « réparer » l’intersection Saint-Denis, qui souffrait jusque-là d’un manque d’alignement de ses constructions côté ouest.

 

Aperçu du chantier en cours pour la construction de l’Îlot Rosemont, à Montréal. Photo : OMHM

 

Avec ses deux ailes de dix et huit étages, un effet de palier est créé afin de rallier les cinq étages des habitations limitrophes. Les logements de la résidence ENHARMONIE (11e du nom) occupent les niveaux 4 à 10, et les bureaux de l’OMHM les trois premiers niveaux, regroupant les quelque 300 employés actuellement dispersés sur trois sites de l’ile de Montréal. Les parois vitrées du rez-de-chaussée assurent un contact visuel direct vers les abords, quand les étages présentent une maçonnerie de teinte distincte pour chacune des deux ailes.

 

L’Îlot Rosemont s’inscrit dans différentes démarches durables. Le système Traces Québec permettra par exemple à l’OMHM (l’un des premiers à l’utiliser) de suivre en temps réel le déplacement des sols contaminés. La certification Novoclimat garantit quant à elle une réduction de 20 % de la consommation énergétique, qu’une simulation prévoit même à 28,8 %, ainsi qu’une réduction des gaz à effet de serre de 26,7 % par rapport au Code national de l’énergie pour les bâtiments de 2015.

 

Tout juste commencé en septembre, le chantier se poursuivra sur les trois prochaines années. Après l’excavation des sols cet automne, la structure de béton et d’acier sera mise en place à compter de décembre 2019.

Cet article est paru dans l’édition du 17 octobre 2019 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.