Des changements de réglementation pour 4 métiers

13 septembre 2013
Par Assia Kettani

Depuis le 18 juillet, quatre métiers de la construction sont touchés par des changements de réglementation : charpentier-menuisier, grutier, monteur d’acier de structure et serrurier de bâtiment. Des changements qui ne font que s’adapter aux réalités vécues sur les chantiers depuis plusieurs années, explique Chantal Dubeau, directrice de la formation professionnelle de la Commission de la construction du Québec (CCQ). « Le Règlement n’avait pas été changé depuis sa création, en 1970 : il était prioritaire d’agir et d’intervenir pour s’ajuster à la réalité sur le terrain. »

 

Grutiers

Le métier de grutier s’est vu adjoindre la spécialité d’opérateur de pompes à béton munies d’un mât de distribution : un ajustement qui ne fait que régulariser une situation qui dure depuis 2007, date à laquelle les opérateurs de pompes à béton ont été intégrés à l’industrie de la construction sans pour autant avoir de reconnaissance de leur spécialité.

 

« Ça faisait six ans que les opérateurs de pompes à béton travaillaient avec une exemption ! déplore Chantal Dubeau. Désormais, ils pourront profiter des bénéfices du métier de grutier, comme les conventions collectives, et s’asseoir à la table des négociations. » Les travailleurs pourront donc passer l’examen de qualification pour cette spécialité après 2 000 heures de travail, alors que pour devenir grutier, deux périodes d’apprentissage de 2 000 heures sont nécessaires.

 

Charpentiers-menuisiers

Du côté des charpentiers-métiers, trois nouvelles spécialités ont été créées : parqueteur-sableur, coffreur à béton et poseur de fondations profondes, permettant également de reconnaître des spécialisations qui existent déjà sur le terrain. Ce changement a été pensé pour que les entreprises puissent mieux retenir leur main-d’œuvre, puisque « ceux qui œuvraient depuis des années comme poseur de fondations profondes, coffreur à béton ou parqueteur-sableur devaient aller chercher l’ensemble des compétences du métier de charpentier-menuisier pour passer l’examen », explique Chantal Dubeau.

 

Désormais, les travailleurs ont le choix de se spécialiser après 4 000 heures de travail cumulées, et ainsi accéder plus rapidement au marché du travail. « Les entreprises pourront donc faire face aux pénuries dans ces spécialités », poursuit-elle.

 

Serruriers et monteur d'acier de structure

Enfin, les métiers de serrurier de bâtiment et de monteur d’acier de structure fusionnent pour laisser place aux nouveaux monteurs-assembleurs, ce qui augmentera la flexibilité et la polyvalence de la main-d’œuvre.

 

« Le nouveau métier de monteur-assembleur permet de créer un grand bassin de main-d’œuvre afin de mieux suivre la fluidité du marché. S’il y a des besoins de serruriers de bâtiment ou de monteur d’acier de structure, un plus gros groupe de travailleurs pourra répondre à l’appel », expose la directrice de la formation professionnelle. Ce faisant, le Québec se rapproche de ce qui existe dans les autres provinces canadiennes : le métier d’iron worker combine aussi les compétences des serruriers de bâtiment et des monteurs d’acier de structure.

 

C’est pour ces travailleurs que les mesures de transition sont les plus longues : en effet, alors que les opérateurs de pompes à béton et les charpentiers-menuisiers spécialisés obtiennent automatiquement leur nouveau certificat de compétence, les monteurs-assembleurs ont cinq ans pour « aller chercher les compétences de l’autre métier » : soit en travaillant puis en se présentant à l’examen de l’autre métier, soit en suivant une formation, auquel cas ils n’ont pas besoin de passer un examen.

 

Issus d’un consensus entre les associations patronales et les syndicats, ces changements feront l’objet d’une analyse de la CCQ dans cinq ans, afin de déterminer s’ils ont eu l’effet escompté sur le marché du travail. D’ici là, d’autres modifications au Règlement sont à l’étude concernant les métiers de poseur de revêtement souple et de couvreur.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 23 août 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !