Accélération des travaux : des associations enthousiastes, un syndicat inquiet

Enthousiaste, comme plusieurs, à l’idée du devancement des travaux d’infrastructures annoncé par le gouvernement, l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ) se dit prête à suivre le rythme qu’il imposera. Alors que la CSD Construction s’en inquiète.

Sur les 2,9 milliards de dollars (G$) qui s’ajoutent aux 11 G$ déjà planifiés pour 2020-2021 dans le cadre du Plan québécois des infrastructures 2020-2030, 600 millions de dollars (M$) seront investis en transport collectif et 370 M$ iront au réseau routier. Réseau auquel était initialement destiné 2,2 G$ pour cette période.

 

Ces investissements accélérés viendront mettre à l’œuvre de nombreux travailleurs qui pourront contribuer à la relance de l’économie, tel que le souligne l’ACRGTQ. Celle-ci dit d’ailleurs voir d’un bon œil l’assouplissement de mesures pour limiter les délais de paiement et ainsi permettre aux entrepreneurs d’avoir de meilleures liquidités afin de poursuivre l’exécution de leurs chantiers.

 

Dans l’attente de plus amples détails que donnera le ministre des Transports du Québec, elle accueille favorablement les efforts faits par le gouvernement pour favoriser l’accès aux marchés publics des PME et maximiser les retombées régionales.

 

Plusieurs autres acteurs ont également exprimé leur enthousiasme à la suite de l’annonce du gouvernement de François Legault. L’Union des municipalités du Québec (UMQ), le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) y voient tous là un excellent moyen de relancer l’économie et de modérer les contrecoups de la pandémie.

 

« Chaque dollar investi en infrastructure génère jusqu’à 1,64 $ en croissance économique, explique Suzanne Roy, présidente intérimaire de l’UMQ et mairesse de Sainte-Julie. C’est la meilleure façon d’assurer la relance de notre économie. Il faut regénérer de la richesse et remettre les gens au travail. Les petits comme les grands projets doivent être lancés rapidement, dans toutes les régions du Québec. Les municipalités sont au rendez-vous pour participer à la relance et mettre en œuvre les chantiers qui sont prêts à démarrer. »

 

Cette relance économique doit toutefois se faire en toute sécurité, rappelle l’ACRGTQ, insistant sur l’importance pour les entrepreneurs de respecter rigoureusement le Guide COVID-19 - Chantiers de construction de la CNESST.

 

La CSD Construction se fait prudente

Une prudence à laquelle appelle également la CSD Construction, elle qui dit avant tout vouloir s’assurer que la reprise sera progressive et ne se fera pas au détriment de la sécurité des travailleurs.

 

Dans le contexte de la pandémie, le syndicat considère qu’il est risqué d’en demander autant à des travailleurs qui doivent actuellement suivre de nouvelles règles sanitaires, se tenir à deux mètres de distance de leurs collègues et respecter des normes déjà très strictes en matière de santé et sécurité.

 

« Maintenant, le gouvernement ajoute à tout cela une pression pour livrer plus de projets, lance Carl Dufour, président de la CSD Construction. Notre défi commun est d’assurer une continuité de la reprise des travaux, pas de faire un blitz” et créer une pression excessive sur le dos des travailleurs. Est-ce qu’on a vraiment besoin de ça si ce n’est pas nécessaire? On doit prioriser les chantiers en fonction de leur urgence. »

 

Sources : ACRGTQ, UMQ, CPQ, FCCQ et CSD Construction