Budget 2023 : l’industrie de la construction réagit

L’industrie de la construction a souligné ce qu’elle considère comme les bons et les moins bons coups du budget 2023.

Des investissements salués

L’Association de la construction du Québec (ACQ) salue notamment l’augmentation de 7,5 G$ dans le Plan québécois des infrastructures (PQI). Également, l’ACQ est heureuse de constater que le gouvernement s’attaquera à la pénurie de main-d’œuvre et reconnait ses efforts pour répondre aux besoins de logements. Les investissements réalisés par le gouvernement pour augmenter l’attractivité de la main-d’œuvre et l’implantation de la feuille de route gouvernementale BIM sont aussi vus d’un bon œil par l’Association.

 

Des mesures insuffisantes

Pour sa part, l’Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) déplore les mesures insuffisantes pour accroitre l'offre en habitation.

 

« Les mesures annoncées, bien que nécessaires, sont insuffisantes pour relever les défis du secteur : déficit de 100 000 habitations au Québec, taux d'inoccupation des logements locatifs faméliques, abordabilité à son pire niveau en plus de trois décennies et taux de propriété en baisse pour la première fois depuis 1971 », indique Paul Cardinal, directeur du Service économique à l'APCHQ.

 

L'APCHQ déplore par ailleurs que le gouvernement n'instaure aucune mesure supplémentaire pouvant améliorer l'efficacité énergétique des habitations, en particulier des immeubles locatifs privés. Finalement, l'Association est heureuse de constater que le gouvernement a pris certaines mesures afin de pallier la pénurie de main-d'œuvre.

 

Des efforts à poursuivre

L'Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ) voit d'un bon œil l'instauration d'un nouveau cadre normatif pour le secteur de la construction avec la proposition d'un règlement sur les délais de paiement, une autre sur le règlement des différends ainsi que le recours à des modes de réalisation alternatifs axés sur la performance, l'innovation et la collaboration.

 

« Décidément, le gouvernement a entendu l'appel de nos entrepreneurs qui voulaient un cadre réglementaire beaucoup plus moderne, agile et innovant. Aujourd'hui, en rendant les marchés publics plus attrayants, ce sont l'industrie, les contribuables et l'État québécois qui en ressortent gagnants », a commenté la directrice générale Me Gisèle Bourque.

 

Par ailleurs, bien qu’elle considère que les investissements prévus au Plan québécois des infrastructures soient nécessaires, l'ACRGTQ continue de croire que les sommes consenties ne sont pas suffisantes pour atteindre les cibles espérées, pour un état de réseau adéquat.

 

Enfin, elle constate que le budget ne contient pas de mesures pour aider les entrepreneurs et la chaine d'approvisionnement à faire face à l'indexation des couts relatifs au carburant et ceux relatifs à l'approvisionnement des matériaux. L'Association aurait apprécié que le Programme des travailleurs étrangers temporaires soit amélioré afin qu'il soit mieux adapté à l'industrie de la construction et qu'on investisse davantage dans le but d'améliorer l'offre de formation pour les métiers de la construction dans les grands centres et en région.

 

Une réaction mitigée

C'est en étant quelque peu mitigée que Bitume Québec a pris acte des grandes lignes du budget. L’organisation espère voir des investissements routiers imminents substantiellement majorés, en marge du Plan québécois des investissements (PQI) de 150G $ pour 2023-2033, et estime que le Québec pourra tout au moins maintenir la relative bonne santé du réseau routier.

 

Bitume Québec s'interroge également sur les effets que pourrait engendrer la diminution de 312,4 M$ du budget du MTMDQ : une variation des dépenses de −1,3 % qui s'expliquerait principalement par le financement ponctuel octroyé en 2022-2023 afin de soutenir le réseau de transport en commun.

 

Il en va de même pour l'amélioration du réseau routier local qui se trouve amputée de 120 M$, en vertu des initiatives annoncées à l'automne 2021 dans le cadre du Point sur la situation économique et financière du Québec.

 

 

Sources : ACQ, APCHQ, ACRGTQ et Bitume Québec