[#çavabienaller] Le signe d’entrepreneurs engagés

Par Benoit Poirier

À défaut de pouvoir accélérer la relance des chantiers, la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CEGQ) a entrepris une démarche originale pour y assurer un retour sécuritaire. Une initiative s’accompagnant d’un logo et d’une liste à cocher qui témoignent d’un engagement pour déjouer l’actuelle pandémie.

 

C’est à la lumière des recommandations d’un comité de relance qu’elle a constitué et auquel adhèrent un nombre grandissant d’intervenants que l’organisme a abouti à une telle mesure. Le logo « Entrepreneur engagé » qui en découle, lorsque qu’il est affiché à la porte d’un chantier, indiquera que toutes les mesures nécessaires ont été prises à cet endroit.

 

« C’est plus qu’un logo, mais ce n’est pas une certification. Il s’agit d’une démarche pour rassurer, par exemple les travailleurs et les ingénieurs qui entrent sur un chantier, en réalisant un cahier des charges et en mettant en place des mesures concrètes. C’est de montrer que c’est fait et non pas juste de le dire. C’est de montrer patte blanche », explique Éric Côté, président-directeur général de la CEGQ.

 

Sentant que le besoin se faisait sentir sur les chantiers avant leur suspension, notamment avec les craintes de certains manœuvres, la CEGQ n’avait pas attendu la Santé publique pour agir. Le développement de l’initiative a été mis sur pause en même temps que le reste du Québec, le 23 mars dernier, mais la Corporation actualise depuis sa démarche en fonction des nouvelles recommandations des autorités sanitaires.

 

Un changement d’habitudes sur les chantiers

Éric Côté souligne d’ailleurs la rapidité avec laquelle les habitudes ont été amenées à changer au cours des dernières semaines. Autant pour le lavage de mains que pour la distanciation de deux mètres entre travailleurs qui, selon lui, peut très bien être respectée sur un chantier et semble déjà entrée dans les mœurs.  

 

Outre ces règles de base, l’« entrepreneur engagé » doit tenir compte de deux grandes étapes dans le cadre de cette l’initiative. « […] Soit en premier lieu la liste à cocher, qui est au fond le plan de prévention contre la COVID-19. Ce n’est pas de la sorcellerie. C’est basé sur des pratiques déjà connues dans plusieurs entreprises. L’autre étape, c’est un questionnaire pour tous les gens qui entrent sur un chantier. C’est basé sur la confiance. Mais, aujourd’hui, la confiance, ce n’est plus assez. Ce virus est un ennemi invisible. »

 

Si, donc, une personne présente des symptômes qui s’apparentent à ceux du coronavirus, on lui demandera de rebrousser chemin pour aller se faire traiter ou, du moins, de se mettre en retrait. Cela vaudrait aussi pour tous ceux et celles avec qui cette personne aurait été en contact, en plus d’occasionner un nettoyage des lieux possiblement infectés.

 

L’affaire de tous

La CEGQ se dit en mode collaboration sur ce dossier, elle qui travaille conjointement avec les autres associations depuis le début de la crise. La liberté de s’approprier cette initiative, tout comme celle de pousser plus loin les outils qu’elle comprend, revient à chaque intervenant.

 

Car le plan de réponses s’adresse à tous les entrepreneurs. Ceux qui retourneront sur les chantiers au cours des prochaines semaines, mais aussi ceux qui s’y trouvent encore, travaux d’urgence obligent.

 

« Nous avons 15 entrepreneurs qui entre autres font des travaux dans des hôpitaux, en ce moment. Il fallait leur donner un outil ! Ceux-ci nous alimentent dans notre plan, en nous mentionnant qu’il manque tel ou tel élément. Ils nous font part de leurs meilleures pratiques ici et ailleurs au Canada. »

 

Toutes ces mesures, indique toutefois le p.-d. g., amèneront les clients, particulièrement du côté des contrats publics, à devoir accepter que les contrats ne se réaliseront plus au même rythme. Parce que faire les choses prudemment peut aussi vouloir dire de les faire plus lentement.

 

N’empêche, divers intervenants ont déjà salué l’initiative de la CEGQ. Certains entrepreneurs actuellement à l’œuvre ont commencé à s’afficher sur leur chantier. Alors que d’autres grandes entreprises ont indiqué qu’elles allaient avoir recours à cet outil lors de la reprise.

 

« Les syndicats, les travailleurs, les fournisseurs de matériaux, les donneurs d’ouvrage font aussi partie de la solution. On aide nos membres, mais aussi les gens de l’industrie à se relever. C’aura été ça notre contribution à la relance », conclut Éric Côté.

 

#çavabienaller... sur tous les chantiers !

Une section pour mettre un peu de couleur dans votre fil d’actualité
et vous rappeler que cette pause n’est pas une fin en soi.