Décès à la suite du renversement d'un escalier : la CSST livre son rapport

À la suite d'un accident de travail survenu le 29 août 2012, Hugues Blier perd la vie quelques jours plus tard. Le charpentier-menuisier, au service de l'entreprise Daniel V. Zanetti Construction inc. cette journée-là, procède à l'installation d'une porte sur une mezzanine lorsque l'escalier en colimaçon qu'il emprunte bascule et l'entraîne au sol. Parmi les causes à l'origine de l'accident, la CSST identifie une gestion déficiente de la sécurité quant à l'utilisation de l'escalier.

 

La CSST rend ainsi publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser les maîtres d'œuvre, les employeurs et les travailleurs à l'importance de bien planifier, organiser et diriger les travaux, entre autres, en s'assurant que les moyens d'accès et les lieux de travail sont sécuritaires. Rappelons qu'entre 2007 et 2011, au Québec, c'est en moyenne 15 travailleurs de la construction par année qui ont perdu la vie à la suite d'un accident de travail.

 

L'escalier bascule et entraîne le travailleur au sol

Au moment de l'accident, le travailleur est appelé à se rendre à l'entrepôt de recyclage Métaux Boni Canada inc. pour participer à des travaux d'agrandissement d'une mezzanine. Deux contremaîtres de l'entreprise avaient préalablement entreposé un escalier en colimaçon contre le mur de la mezzanine afin de libérer de l'espace au sol. L'escalier était sommairement fixé afin qu'il ne renverse pas, mais pas assez pour qu'une personne puisse l'utiliser. Alors que le travailleur termine l'installation d'une porte, il emprunte l'escalier, qui bascule, l'entraînant dans sa chute. Le travailleur, ayant subi des blessures à la tête, décède quatre jours plus tard.

 

Mieux identifier les dangers

L'enquête a permis à la CSST de retenir deux causes à l'accident. D'une part, les forces appliquées par le poids du travailleur qui se déplace dans l'escalier excédaient la capacité des attaches temporaires de ce dernier et ont entraîné son renversement. D'autre part, la gestion de la santé et de la sécurité du maître d'œuvre et de l'employeur est déficiente, notamment en ce qui a trait à l'utilisation de l'escalier.

 

La CSST exige une méthode de travail sécuritaire

À la suite de l'accident, la CSST a interdit l'entreposage de l'escalier à la verticale ; celui-ci est entreposé horizontalement jusqu'à ce qu'il soit installé de façon permanente.

 

La CSST considère que Daniel V. Zanetti Construction inc. et le maître d'œuvre, Métaux Boni Canada inc., ont agi de façon à compromettre directement et sérieusement la sécurité du travailleur lors de l'exécution de ces travaux. En conséquence, un constat d'infraction leur a été délivré. Pour ce type d'infractions, l'amende peut varier de 15 420 $ à 61 680 $ pour une première offense, et de 30 840 $ à 154 200 $ s'il s'agit d'une récidive.

 

Mesures de prévention

Afin d'éviter qu'un tel accident se reproduise, la CSST et ses partenaires ont publié plusieurs guides en vue d'informer les maîtres d'œuvre, les employeurs et les travailleurs sur les méthodes de travail sécuritaires. Depuis plus de 15 ans maintenant, la CSST applique le plan d'action Construction et une « politique de tolérance zéro » en ce qui concerne les quatre dangers principaux, notamment les chutes et les effondrements. Pour en savoir plus sur la santé et la sécurité du travail dans le secteur de la construction, visitez le www.dangerconstruction.ca.

 

Tous nos chantiers de construction, les petits comme les grands, doivent être sécuritaires. Tout le temps.

Au Québec, malgré la baisse des lésions enregistrées ces dernières années, le secteur de la construction demeure l'un des plus touchés par les accidents du travail et les maladies professionnelles. Chaque jour, 20 travailleurs de la construction se blessent au travail. Pour prévenir les accidents sur un chantier, il faut intégrer le volet de la santé et de la sécurité du travail aux autres activités de gestion en appliquant un programme de prévention. Cette démarche de gestion consiste à identifier les dangers, à les éliminer ou à les contrôler, à informer les travailleurs et à les former, et à assurer auprès d'eux une supervision adéquate. Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs.

 

Le rapport d'enquête de l'accident est disponible dans le site web de la CSST.

 

Source : Gouvernement du Québec