« Une épée de Damoclès » au-dessus de certains secteurs, selon l’ACQ

La diminution des heures travaillées est « une épée de Damoclès » au-dessus des secteurs commercial et industriel, croit l’Association de la construction du Québec (ACQ). Son président prédit une tendance qui s’accentuera, et réitère du même souffle l’importance d’un projet de loi pour la relance économique.

Si le niveau d’activité des derniers mois dans la construction résidentielle s’est avéré supérieur à celui de l’année précédente, le portrait est tout autre dans certains secteurs de l’industrie, à en croire les données de la Commission de la construction du Québec.

 

Le nombre d’heures travaillées dans l’institutionnel et le commercial a en effet diminué de 20,8 % cette année, alors que le niveau d’activité dans l’industriel a chuté de près de 30 % et celui du génie civil et voirie de 28,5 %. Des baisses qui peuvent notamment s’expliquer par l’arrêt forcé des travaux pendant six semaines pour la majorité des secteurs, le printemps dernier.

 

L’ACQ juge difficile d’évaluer avec certitude le nombre de chantiers qui ne se concrétiseront pas au cours des prochains mois. Mais elle observe déjà une crainte partagée par plusieurs entrepreneurs concernant les effets néfastes de la pandémie sur l’économie à court terme, et ce, plus particulièrement dans le secteur commercial.

 

« Plusieurs centres commerciaux ont mis leurs projets de rénovation en veille jusqu’à nouvel ordre, alors que d’autres projets d’envergure ont déjà été reportés ou ont tout simplement été annulés. En ce moment, nous avons tous une épée de Damoclès qui pend au-dessus de nos têtes et l’accélération des projets institutionnels permettrait de maintenir l’activité sur les chantiers », soutient le président de l’ACQ, Jean-François Arbour.

 

Lorsqu’il parle d’une « accélération des projets », le président de l’ACQ fait référence à un éventuel nouveau projet de loi sur la relance, dans le cadre duquel l’ACQ compte participer aux consultations publiques. Elle compte ainsi ramener à l’avant-plan l’établissement d’un calendrier de paiement obligatoire, enjeu principal soulevé par l’Association lors du dépôt du PL61.

 

Le but d’une telle mesure serait d’assurer le respect des engagements du gouvernement et des municipalités envers les entrepreneurs. Selon une étude de Raymond Chabot Grant Thornton, cette formule pourrait d’ailleurs permettre au gouvernement de réinjecter près de 7,2 milliards de dollars dans l’économie québécoise.

 

« Malgré nos appels répétés et notre cri d’alarme lors des consultations publiques du PL61 en juin dernier, nos membres peinent toujours à être payés dans des délais raisonnables. Le gouvernement doit absolument légiférer le plus rapidement possible sur cette question », souligne Jean-François Arbour.

 

Source : ACQ