Maison des ainés de Magog : sensibilité et nature

5 octobre 2021
Par Elizabeth Pouliot

Le secteur choisi pour la construire, se trouvant au carrefour de trois voies importantes, comporte son lot de défis, mais a l’avantage de mélanger éléments de la nature et générations.

À l’entrée de la ville, au carrefour de la route 112, du chemin Southière et de la rue Lévesque, poussera bientôt la maison des ainés de Magog. À proximité, les condominiums, l’école et le service de garde favoriseront une mixité des générations, singularité souhaitée à l’échelle de la province par le gouvernement dans l’élaboration de ces maisons. Les futurs résidents auront aussi facilement accès à la nature, avec le marais de la Rivière-aux-Cerises situé à un jet de pierre ainsi qu’avec le sentier multifonction qui longe la rue François-Hertel et accompagne à la fois piétons et cyclistes jusqu’au centre-ville.

 

« C'était une volonté du ministère, cette proximité, pour que la maison ne soit pas isolée de la communauté », confirme Paul Faucher, architecte associé chez ESPACE VITAL, un des artisans du projet. Un modèle de maison des ainés a été développé pour l’ensemble du Québec; le plan est normé et l’organisation générale des espaces, prescrite. « Chacune des équipes dans chacune des régions devait également tenir compte des préoccupations et enjeux des CIUSSS », poursuit-il. En pente, la topographie du terrain, à Magog, est effectivement singulière et devait être considérée afin de faciliter la logistique de livraison et de circulation véhiculaire. Sur le site s’étendent également des lignes électriques sur trois côtés. Un travail sensible d’intégration du projet sur les lieux a donc dû être fait en amont. « De plus, le site faisait l’objet d’un plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA), donc le design du projet devait être présenté et approuvé par un comité consultatif à la Ville », ajoute Paul Faucher.

 

En ce qui concerne le bâtiment, la volonté avec les maisons des ainés est de créer un milieu de vie lumineux et joyeux, qui s’éloigne le plus possible de ce qu’on peut voir en milieu hospitalier, et ce, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les postes de garde, les salles de bain spécialisées, les utilités, les rangements sont cachés en « arrière-scène », tandis que les résidents vivent dans des salons, des salles à manger et profitent de chambres plus personnelles, de grands balcons, d’une cour intérieure, d’un jardin. « Le but, c’est vraiment d’arriver à construire des lieux qui sont beaucoup plus sensibles pour vraiment procurer un environnement de meilleure qualité aux résidents », souligne l’architecte. À l’extérieur, ce même objectif se ressent dans la composition architecturale, plus légère et verticale, et à travers l’utilisation de matières de couleur pâle, de maçonnerie presque blanche et de matériaux en simili-bois.

 

Visant une certification LEED, le projet en béton et en acier sera réalisé par Construction Gératek, un entrepreneur général de Sherbrooke, qui a procédé à la pelletée de terre protocolaire le 13 septembre dernier. Les 48 chambres et les diverses installations réparties sur trois étages représentent environ 61 220 pieds carrés. « C’est un chantier de 53 semaines. La préparation du terrain s’amorcera bientôt. La fondation et l’excavation devraient débuter en septembre, et la construction de la structure à la mi-octobre. Le tout devant se terminer à l’automne 2022 », précise Alain Landry, estimateur et gérant de projet chez Construction Gératek. Le consortium d’architectes est composé de Groupe A, d’ESPACE VITAL et de Provencher_Roy BBBL. L’ingénierie structure, mécanique et civile est assurée par EXP et le donneur d’ouvrage est la Société québécoise des infrastructures. Le cout du projet est estimé à 29,5 millions de dollars.

Cet article est paru dans l’édition du 23 septembre 2021 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.