26 avril 2016
Par Marie Gagnon

Vaste chantier de requalification urbaine se présentant comme l’un des plus durables au monde, Zibi est sans contredit le projet de l’heure dans la région de la capitale nationale. 

Le long des berges de la rivière des Outaouais, entre Ottawa et Gatineau, se dessine un projet sans nul autre pareil. Zibi, puisqu’il faut le nommer, transformera une friche industrielle de 37 acres en habitations, en locaux commerciaux et de bureaux, en esplanades et en places publiques. Au final, l’aménagement de 8 quartiers à l’échelle humaine, la construction de plus de 50 bâtiments, le développement de 4 millions de pieds carrés et des investissements totaux avoisinant les 1,2 milliard de dollars d’ici 2030. Le tout guidé par les principes d’aménagement de One Planet Living.

 

« Le label One Planet, ce n’est pas seulement des normes de construction écologique, c’est aussi tous les aspects durables en lien avec la collectivité, note d’entrée de jeu le président de Windmill Development Group, Jeff Westeinde, l’instigateur du projet avec Dream Unlimited Corp. On veut faire de Zibi un milieu de vie qui favorise la santé et le bienêtre des gens qui vont y vivre, y travailler et s’y divertir, tout en respectant les limites écologiques de la planète. Car si tout le monde vivait comme nous, au Canada, on n’aurait pas assez de quatre planètes pour subvenir à nos besoins. »

 

Dixième projet au monde à obtenir la certification One Planet et premier quartier à le décrocher au Canada, Zibi vise notamment la carboneutralité et une réduction de 90 % des gaz à effet de serre, en priorisant les déplacements à pied et à vélo et en installant des bornes de recharge pour les véhicules électriques. Il favorise en outre l’implantation d’entreprises locales et socialement responsables et propose un vaste éventail d’habitations en location ou en copropriété.

 

Héritage industriel

Bordé par la rivière des Outaouais, le projet prendra forme sur un site industriel racheté de la Domtar en 2013 qui couvre les îles Albert et des Chaudières, à Ottawa, et un secteur du centre-ville de Gatineau. Il comptera trois quartiers en Ontario et cinq au Québec. Certains quartiers, comme Rive-Nord, seront construits autour d’une place publique, bordée de commerces de détail et d’habitations. D’autres, comme l’île Albert, auront un caractère industriel plus affirmé, avec des immeubles de bureaux en hauteur, en plus de commerces et d’habitations.

 

« Le plus haut bâtiment aura 22 étages, mais la plupart des nouveaux bâtiments auront en moyenne une hauteur de six étages, mentionne Jeff Westeinde. Les édifices en hauteur seront construits sur des basilaires, parfois jusqu’à trois étages de haut, pour laisser pénétrer le soleil au niveau des rues. Les rues principales vont être bordées de restos, de commerce de détail, on veut que ce soit très animé. »

 

Piste cyclable - Image de Rubin Rotman, SidLee / Barry J.Hobin

 

Il précise que Zibi prévoit la réhabilitation de quelque 500 000 pieds carrés d’anciens édifices industriels et la construction d’environ 3,5 millions pieds carrés de nouveaux bâtiments, dont 2 500 unités d’habitation, en location ou en copropriété, offrant diverses typologies afin de répondre aux besoins des familles comme à ceux des retraités et des célibataires.

 

Première phase

La mise en chantier du Zibi doit d’ailleurs débuter cet été, avec deux bâtiments en sol ontarien. D’abord le Kanaal, un édifice de six étages, abritant des commerces de proximité au rez-de-chaussée, des maisons de ville sur deux niveaux et des copropriétés, pour un total de 72 unités. Ensuite le O, un édifice de six étages et de 65 copropriétés qui offrira, côté rivière, des lofts prolongés de terrasses et, côté ville, des commerces. Un bâtiment industriel désaffecté sera également réhabilité et transformé en bureaux.

 

Un peu plus tard à l’automne, Windmill Development lancera la construction de la version gatinoise du O, qui comptera 80 copropriétés réparties sur six étages. Toujours au Québec, deux autres édifices ayant appartenu à Domtar seront également convertis en bureaux et en commerces.

 

Cette phase sera mise en vente au printemps, en même temps qu’un autre édifice de 18 étages et de 225 unités, qui sera érigé en Ontario. Les unités seront vendues à un prix de base variant entre 400 et 500 $ le pied carré.

 

« Pour faciliter les échanges avec les municipalités, on a divisé le projet en six phases mais, dans les faits, le projet est officiellement lancé et on roule, explique Jeff Westeinde. On a commencé la décontamination du site en décembre, pour éliminer les hydrocarbures et les métaux lourds laissés par l’exploitation industrielle. On n’a pas tout à fait fini à Gatineau, c’est ce qui retarde l’émission des permis de construction. Selon notre planification, on en a pour 10 ans en Ontario et pour 15 ans au Québec. »

 

ZIBI EN BREF
  • 1,2 G$ d’investissements (en incluant la décontamination)
  • 37 acres de terrain, dont 22 à Gatineau
  • 60 % d’unités d’habitation
  • 20 % d’espaces de bureaux
  • 20 % d’espaces commerciaux
  • 25 % d’espaces verts

 

LES ARTISANS DE ZIBI
  • Promoteur : Windmill Development et Dream Unlimited Corp.
  • Ingénierie : WSP (QC) ; Paterson (ON)
  • Architecture : Rubin Rotman et Sid Lee (QC) ; Barry J. Hobin (ON)

 


Cet article est tiré du Supplément thématique – Projets 2016. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !