Une solution pour sauver la station du REM à l’aéroport Montréal-Trudeau

Bien que les travaux préparatoires soient entamés pour la construction d’une station du Réseau express métropolitain (REM) à l’aéroport Montréal-Trudeau, le président-directeur général d’Aéroports de Montréal (ADM) pointe vers un imminent manque de fonds pour la poursuite de ce projet de 250 millions de dollars. Problème pour lequel il propose une solution.

L’enjeu, que compte d’ailleurs présenter Philippe Rainville à l’occasion de l'assemblée publique annuelle d'ADM, tenue virtuellement ce 22 juin, pourrait selon lui être solutionné par un prêt financier des deux gouvernements, assorti de conditions de remboursement souples, en fonction du rétablissement des revenus de l’organisation.

 

« Notre volonté de faire la connexion avec le REM est intacte. Il est impensable que le REM ne se rende pas à l’aéroport. Du point de vue de la qualité du réseau, nous croyons même qu’il devrait continuer son chemin sur 700 mètres pour rejoindre le réseau de Via Rail au rond-point Dorval. Nous avons besoin d’un pont financier pour continuer les travaux », déclarait-il la semaine dernière dans une lettre ouverte à ce sujet.

 

Maquette du projet - Crédit : Jodoin Lamarre Pratte / Lemay architectes en consortium

 

Il faut rappeler que ce projet s’inscrit dans un investissement global encore plus important, lui qui se veut une composante du réaménagement complet des accès de l’aéroport, évalué à 2,5 milliards de dollars. La station YUL-Aéroport-Montréal-Trudeau est également la seule des 26 prévues par le REM à ne pas faire partie de l’entente de financement entre la Caisse de dépôt et ses partenaires.

 

Si ADM connaissait jusqu’à tout récemment l’une des plus fortes croissances d’achalandage en Amérique du Nord, avec un rythme de 6 à 9 % par année, en plus d’avoir franchi en 2019 la barre des 20 millions de passagers, et avait donc les reins assez solides pour supporter financièrement un tel projet, la crise actuelle est venue changer la donne.

 

« Selon l’IATA (Association du transport aérien international), il faut prévoir au moins deux ans pour que le trafic aérien retrouve son niveau pré-pandémie, explique Philippe Rainville. Il faudra donc compter au moins deux ans avant que les revenus d’ADM se rétablissent. […] ADM est un organisme sans but lucratif, financé par les contributions des voyageurs et des compagnies aériennes. Or, à l’heure actuelle, puisqu’il n’y a pas d’utilisateurs, il n’y a pas de payeurs. Nos revenus sont quasi inexistants. »

 

Source : ADM