Vaut-il mieux faire réparer un outil ou le remplacer ? Voici quelques pistes pour guider votre choix.
Par Marie Gagnon
Dans l’univers de la construction, l’exécution des services contractuels dans les délais prescrits constitue un enjeu important pour la plupart des donneurs d’ouvrage. Cependant, si le temps est un élément primordial pour les clients, il l’est aussi pour l’entrepreneur. C’est pourquoi les contretemps, surtout lorsqu’ils sont causés par la défaillance technique d’une pièce d’outillage, sont rarement les bienvenus sur un chantier.
Il suffit en effet qu’une cloueuse ou qu’un compresseur flanche pour que la productivité des ouvriers et, par ricochet, la rentabilité de l’entreprise soient affectées. Pour éviter de grever inutilement sa marge bénéficiaire, il lui faut donc réagir promptement. Mais sera-t-elle plus avisée de faire réparer l’outil défectueux ou de le remplacer ?
« Une des premières choses à considérer, c’est la date d’achat de l’appareil, histoire de savoir s’il est encore couvert par la garantie du fabricant, indique d’entrée de jeu Patrick Pépin, gérant du service à la Clinique d’outillage M. P. Tous les outils sont assortis d’une garantie contre les défauts de fabrication et de matériau d’au minimum un an, mais certaines garanties peuvent atteindre jusqu’à cinq ans. »
L’entrepreneur a donc tout intérêt à conserver ses reçus de caisse s’il souhaite s’en prévaloir. Il lui faudra cependant tenir compte de certains délais, car il doit d’abord obtenir l’accord du fabricant avant de faire réparer l’outil défectueux. Et encore, il ne pourra s’adresser qu’à un dépositaire autorisé pour effectuer les réparations requises. Un pensez-y bien si le chantier concerné se situe en région éloignée…
Il faut également prendre en compte le prix d’achat de l’outil. « Si le coût de la réparation dépasse la valeur à neuf de l’outil, mieux vaut le remplacer », avise Patrick Pépin. En effet, plus le prix de l’appareil est faible, moins il est rentable de le faire réparer. Toutefois, si l’on a payé plus de 500 dollars pour une perceuse 18 V, sa réparation peut s’avérer avantageuse. Mais encore, rien ne vaut une estimation en bonne et due forme pour le savoir.
Mieux vaut prévenir
Cela étant, tous les outils et équipements que l’on trouve généralement sur un chantier sont susceptibles de rendre l’âme à un moment ou l'autre. Les scies, les perceuses et les rectifieuses, notamment, sont particulièrement vulnérables. « Les principales défaillances que l’on remarque chez les outils électriques sont causées par une usure prématurée des balais de carbone qui transmettent le courant », souligne Patrick Pépin.
Ce qui soulève la question suivante : l’outil est-il adapté à la tâche ? « Près de 70 % des bris surviennent lorsque l’utilisateur n’emploie pas le bon appareil pour effectuer un travail donné », note l’expert de Québec. Par exemple, si vous utilisez une perceuse à percussion en lieu et place d’un marteau rotatif pour percer un trou d’un diamètre de 1,5 pouce dans un mur de béton, vous risquez d’avoir des problèmes. Aussi bien vous assurer au préalable que l’appareil possède la puissance et la robustesse nécessaires.
Si l’entrepreneur fait le bon choix d’outil en fonction du travail à effectuer, un entretien quotidien en prolongera la durée de vie utile, tout en lui évitant tracasseries et contretemps. « Malheureusement, rares sont ceux qui s’imposent cette discipline, déplore Patrick Pépin. Pourtant, il suffit bien souvent de suivre les recommandations du fabricant pour maintenir le bon fonctionnement de son outillage. »
Si le nettoyage des fentes d’aération du moteur et la lubrification des pièces mobiles de l’appareil sont essentiels au quotidien, rien ne vaut toutefois un programme d’entretien pour éviter les bris. « Lorsqu’il est effectué par un spécialiste de l’outillage, l’entretien préventif annuel permet non seulement de prolonger la durée de vie de l’outil, mais aussi d’évaluer l’usure de l’appareil, fait-il valoir. Le cas échéant, le réparateur pourra proposer le remplacement de certaines composantes ou, tout simplement, celui de l’appareil. »
Quel que soit le cas, il faut s’assurer d’obtenir une estimation détaillée du travail à effectuer et des frais qui en découleront. Un réparateur sérieux offrira en outre une garantie d’au moins trois mois sur les pièces et la main-d’œuvre. Et si l’on décide de faire réparer l’appareil plutôt que de le remplacer, il faut également tenir compte du temps nécessaire à sa réparation. « Habituellement, on exige un délai de 48 heures pour réparer un outil, mais encore faut-il avoir les pièces en inventaire », prévient Patrick Pépin.
Deux conseils avisés
Évaluez bien vos besoins avant d’acheter un outil, histoire d’utiliser le bon outil en fonction de la tâche à effectuer.
Assurez-vous de suivre les recommandations du fabricant en ce qui concerne l’entretien de vos outils, vous en prolongerez la durée de vie utile et vous vous éviterez bien des tracas.